WILLER-SUR-THUR : BLAUFELS, ROSSBERG, VOGESAPFADHISLÀ (R 596) ~ 14,5 km ~ D+ 737 m ~ 4 h ~ 3/6 ~ *** ~ Non compatible VTT-VAE

14,52 km - D+737 m - 4 h - Un peu difficile (3/6) - *** - Non compatible VTT-VAE

L’ESSENTIEL :

Circuit très intéressant vers le Rossberg, en partant du village de Willer-sur-Thur (68), dans la vallée de Thann. Inclus :

• tracé OpenRunner sur base carte IGN TOP 25
• descriptif détaillé, textes, photos et renseignements

Pour cette randonnée de montagne, j’ai utilisé comme base le circuit « anneau rouge » du Club Vosgien, qui passe par les abris Blaufels et Vogesapfadhislà, et qui est déjà décrit sur ce blog, lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2022/07/willer-sur-thur-le-circuit-du-blaufels-r-530-11-1-km-d-481-m-3-h-2-5/6.html

Je l’ai juste agrandi par la montée jusqu’au Rossberg, avant une transition par la ferme-auberge du Thanner Hubel. Au final, cette randonnée s’adresse à des marcheurs un peu entraînés, adultes ou jeunes, et je la conseille sur la journée, avec casse-croûte au Blaufels. Le descriptif est en 5 parties, ce qui permet à chacun de doser les efforts et de caler les endroits de pauses.   

Merci aux bénévoles des sections du CLUB VOSGIEN de LA VALLÉE DE SAINT-AMARIN (président Joseph PETER, site Internet https://www.club-vosgien-saint-amarin.fr/), et de THANN (président : Christian SCHERLEN, site Internet https://clubvosgienthann.fr/), qui s’occupent de l’entretien des itinéraires balisés de ce secteur :

► Site de la Fédération du Club Vosgien, qui regroupe 128 associations dans le massif : https://www.club-vosgien.eu/

DÉPART-ARRIVÉE : parking de la gare à WILLER-SUR-THUR. Accès facile par la D 1066 (ex RN 66), vallée de la Thur. Après Thann et Bitschwiller-lès-Thann, on est à Willer : après le pont sur la Thur et le carrefour avec feux, continuer tout droit encore un peu et prendre la 2è à gauche, rue de la Gare et vers VV 331. On repasse sur la Thur et on arrive au parking de la Gare, devant la nouvelle déchèterie.

LA CARTE DU CIRCUIT :

Capture d‘écran OpenRunner (sur base carte IGN/CV TOP 25) et tracé altimétrique statique.

→ AVEC OPENRUNNER : accès direct à l’ensemble du parcours et tracé altimétrique actif, téléchargeable sur GPS https://www.openrunner.com/route-details/16509175 → Attention, j’ai créé ce parcours sur Internet, il peut donc présenter des différences avec la réalité du terrain.

LE DESCRIPTIF :

PART 1 : jusqu’au Blaufels (5,6 km - D+ 438 m)

L’entrée rue de la Gare depuis la D 1066, et le panneau directionnel du Club Vosgien sur le mur d’une maison.

Les photos : le parking de la gare est devant la nouvelle déchèterie, et le TER s’arrête parfois à Willer-sur-Thur.

On continue cette rue, et après le passage à niveau c’est tout droit, rue de l’Altrain, où on verra ce crucifix : daté de 1855, il fait référence à une épidémie de choléra.

Le balisage se met en place très progressivement, après la maison forestière de l’Altrain : on verra d’abord « disque rouge » et « rectangle rouge-blanc-rouge », et seulement plus loin un « anneau rouge » qui nous concerne.

Les photos : salutations respectueuses aux vaches Highland de cette ferme et peu après, au point-altitude 412 sur la carte et après le km 1 du circuit, on continue à droite sur le chemin forestier Altrain Sud, barrière et « anneau rouge ».

Les photos : ce chemin permet un démarrage en douceur et une montée progressive. Joli coup d’œil entre les branches sur Willer, et je ne trouve pas sur la carte comment s’appelle cette montagne qui semble dominer toutes les autres.

Les photos : clin d’œil aux animaux de passage, les chevaux qui ont laissé leurs cartes de visite, et les sangliers qui ont labouré le sol.

De nombreux passages d’animaux sont également bien visibles, et ceux-là devaient faire leurs poids !

Les photos : clin d’œil aux rochers aussi. Faute d’avoir pu traverser ce gros bloc de grès, les racines de l’arbre ont préféré le contourner, mais l’histoire ne dit pas comment ça s’est passé au tout début… Plus loin, comme à force de trop rigoler, ce rocher semble s’être fendu la gueule, mais le moment de se décrocher la mâchoire n’est pas encore venu...     

Les photos : clin d’œil aux arbres : une parcelle de pins (et c’est le bonheur) est suivie de l’inévitable bois d’épicéas.   

Les photos : le résultat est visible des 2 côtés, la forêt d’épicéas est dévastée, quel désastre !   

Les 2 photos : clin d’œil culturel : je ne sais pas reconnaître beaucoup d’arbres, mais avec le sapin c’est facile : les rameaux sont bien plats (ils sont tout autour pour l’épicéa), et si on en retourne un on voit bien les 2 fines bandes blanches.

Les 2 photos : sur un replat du chemin qui décrit un large virage vers la droite, on le quitte pour un sentier qui grimpe à droite, direction Rossberg, « anneau rouge » pour nous. Un peu plus haut, point-altitude 721 et après le km 5 du circuit, on passe près d’un plateau de bucheronnage et on continue notre sentier qui monte, avec un 3è balisage « rectangle rouge-blanc-rouge ».

Même cassés, les arbres gardent toute leur beauté. La montée est un peu rude ici, mais elle est très courte (600 m à peine).

Les photos : nous arrivons sur le plateau de l’abri Blaufels, qui ce jour-là avait été entièrement investi par un groupe de 29 Belfortains, tous de la même famille, sur 3 générations. Parents et grands-parents ont disposé les tables près du barbecue, tandis que les enfants et les jeunes squattaient la grosse table la plus intéressante, au bout de la plate-forme, et il régnait une joyeuse ambiance.

Les photos : voici le Blaufels vu de l’arrière, et c’est justement la table verte, à l’arrière, que j’ai utilisée pour mon casse-croûte, elle était aussi au soleil…. Pour la suite, tout est justement indiqué ici, « rectangle rouge-blanc-rouge », direction Rossberg.

PART 2 : la montée au Rossberg (2 km - D+ 253 m)

Il faut relativiser : 250 m de D+ sur 2 km, ça paraît beaucoup, mais c’est à peine plus que 2 fois la hauteur de la tour de l’Europe à Mulhouse (112 m à la cime de l’antenne)…

Les photos : grâce à de nombreux lacets, la montée s’absorbe bien, il n’y a aucune difficulté ‘‘technique’’, et on passe près de blocs rocheux remarquables.

Voici un superbe alignement de grands sapins (photo prise vers l’arrière) : ils sont majestueux !

Les photos : on arrive au point-altitude 998 sur la carte, et ces 4 murets bas marquent les limites de 2 bans communaux, ceux de Willer et de Moosch ; au croisement de chemins, on continue à droite vers Thanner Hubel et Rossberg, « rectangle rouge-blanc-rouge » ; (le balisage du chemin indiqué ici « triangle jaune » ne figure pas sur la carte TOP 25).  

Les photos : au sortir de la forêt, les hêtres nous accueillent sur la chaume du Rossberg, mais le premier semble mal en point. On continue tout droit pour rejoindre un large chemin qui monte en douceur jusqu’à l’ancienne ferme Rossberg, devant laquelle stationnent plusieurs véhicules tout-terrain, et de la fumée s’échappe de l’unique cheminée.

► J’ai la chance (assez incroyable) de pouvoir visiter cette ancienne ferme : je pourrai presque dire que j’y étais attendu, par un couple de fidèles lecteurs du blog LTD RANDO 68 et amis sur Facebook. → On lira tout cela, textes et photos, ci-dessous dans la rubrique RENSEIGNEMENTS.

PART 3 : jusqu’à la ferme-auberge Thanner Hubel (1,2 km - D+ 45 m)

Les photos : nous longeons la ferme Rossberg jusqu’à un poteau indicateur, et prendrons alors à gauche, « triangle rouge », vers Thanner Hubel ferme-auberge.

Auparavant, coup d’œil photographique vers le sommet du Rossberg, avec le refuge du ski-club sportif de Mulhouse, dont le réservoir d’eau se trouve juste au-dessus, entre les arbustes et au bord du GR 5.

► Montée en douceur sur la chaume, en restant sur l’itinéraire « triangle rouge », et on retrouve la forêt. Au point le plus haut du circuit (altitude 736 m), changement de ban communal visible sur la carte et début de la descente.  

Les photos : on sort de la forêt avec cette chicane en bois, et on distingue au loin de lac de Michelbach. Nous sommes sur les chaumes du Thanner Hubel, avec cette belle vue sur la plaine et l’entrée de la vallée de la Thur, Vieux-Thann, Thann et Bitschwiller.

Les photos : nous voici devant (ou derrière) la ferme-auberge Thanner Hubel, dont tout le monde attend la réouverture.

PART 4 : jusqu’à l’abri Vogesapfadhislà (1,9 km - D+ 0 m)

Pour la suite : prendre à gauche en arrivant, balisage « + jaune », direction place Zundel, Willer, Bitschwiller, et on passe tout près du remonte-pente du ski-club vosgien de Thann avant de retrouver la forêt.

Les photos : la descente est super-rapide, et on suivra simplement le balisage « + jaune », qui est excellent. Ici, on contourne un beau bloc rocheux, et c’est l’inévitable contrejour !

► On croise plusieurs chemins, et notre sentier reprend quasiment en face.    

Cet arbre a cassé net : le cœur était mort, et la périphérie ne parvenait plus à le maintenir debout.

► On débouche sur un chemin forestier, à suivre un court moment vers la gauche, et le sentier reprend ensuite à droite. Un peu après, on arrive sur une petite route goudronnée, qui monte vers la place Zundel (on ne la verra pas), et on retrouve ici le balisage « anneau rouge » de la montée.

On suivra maintenant ce double balisage jusqu’à Willer, et on arrive de suite au 2è abri de ce circuit.

Les 2 photos : l’abri Vogesapfadhislà, au nom imprononçable pour les non-dialectophones, est une vraie pépite de calme et de beauté, avec un toit tout- beau-tout-neuf qui mérite bien un autre contrejour, c’est le dernier !

PART 5 : la fin de la descente (3,8 km - D+ 0 m)

Le plateau forestier, qui était jusqu’à un passé récent un vaste chantier pas marrant à traverser, est maintenant un terrain de toute beauté, très agréable à marcher sur un large chemin de bucheronnage.

► On quitte bientôt le chemin pour un sentier partant sur la droite, même balisage « anneau rouge » et « + jaune ».

Les photos : même si la forêt est belle, on voit ici aussi qu’elle a beaucoup souffert…

Dans un virage, joli coup d’œil sur Thann et l’entrée de la vallée de la Thur : un sacré goulot d’étranglement, pour celles et ceux qui en doutaient !

► Nous restons sur cet itinéraire tout droit (ne pas descendre vers Bitschwiller), puis on arrive sur un chemin, avec absence de balisage : il faut alors remonter un peu sur ce chemin, et le sentier reprend sur la droite.

Notre sentier a des portions renforcées avec des troncs d’arbres ; par temps humide on fera attention à ne pas glisser sur les racines et les petits rochers.

► Plus loin, un panneau annonce fièrement ‘‘Willer par rocher du tunnel’’, on suivra cet itinéraire, mais on attendra en vain le tunnel annoncé, qui doit correspondra à un ancien tracé.

La descente s’accélère, on arrive en bas au niveau de l’ancienne déchèterie, et il faut longer le terrain de foot jusqu’à retrouver la rue de l’Altrain prise au départ : impossible de traverser la voie ferrée avant le passage à niveau !

Voici l’ancienne gare de Willer-sur-Thur, côté voie ferrée : elle a été reconvertie en 3 appartements.

► On retrouve le parking, après cette randonnée agréable et très intéressante qui a duré 4 heures (A).       

Textes et photos : Pierre Brunner, avril 2023. Courriel personnel brunner.pierala@orange.fr

(A) LE TEMPS INDIQUÉ ICI est celui d’un randonneur entraîné et un peu âgé : il ne prend en compte que les moments de marche et arrêts pour les photos, sans les pauses. Moyenne pour cette randonnée : 3,6 km/h.

NIVEAU DES CIRCUITS : ils sont classés en 7 niveaux : très facile (1/6), facile (2/6), assez facile (2,5/6), un peu difficile (3/6), assez difficile (4/6), difficile (5/6), extrêmement difficile (6/6) – ce dernier niveau ne devrait jamais être proposé ici.

INTÉRÊT DES RANDONNÉES : * = un peu intéressante ; ** = assez intéressante ; *** = très intéressante.

COMPATIBILITÉ VTT-VAE : c’est un simple conseil. → La responsabilité de LTD RANDO 68 et/ou celle de son gestionnaire ne saurait être mise en cause en cas d’accident.

UN PEU DE CULTURE, ÇA PEUT PAS FAIRE DE MAL :

WILLER-SUR-THUR

Commune forestière de 1 800 habitants (Willérois et Willéroises), située 4 km en amont de Thann, et traversée par la rivière Thur comme son nom l’indique ; elle est le point de départ de nombreuses randonnées, sur les deux versants. Willer-sur-Thur a été créée par les moines de l’abbaye de Murbach, vers l'an 800, ce qui n’a pas empêché les habitants du village et de la vallée de participer à la Révolution de 1789, en allant faire la guerre au prince abbé de Murbach, à Guebwiller. Les fermes-auberges du Freundstein et de l'Ostein sont sur le territoire de la commune, de même que le centre de vacances CCAS (Caisse Centrale d'Activités Sociales, pour les personnels des industries électriques et gazières en France et leurs familles) ‘‘La Forge’’, au bord de la D 1066. Site Internet de la commune https://www.willersurthur.fr/ (section village → histoire intéressante) ; lien Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Willer-sur-Thur

ABRI DU BLAUFELS

Son nom complet, affiché au-dessus de la porte d’entrée, est : « S’Holzhauier Hittel vum Blaufels », ce qui peut se traduire par : La maison en rondins de bois du Blaufels (= rocher bleu). Son altitude est de 809 m ; il a été construit et mis en service en 1996 par la commune de Willer-sur-Thur, l’ONF (Office National des Forêts) et le Club Vosgien de Thann.

Cet abri est une fuste, ‘‘maison faite de bois bruts ou fûts, empilés et entrecroisés aux angles’’ ; sa situation et sa construction, toutes deux remarquables, lui donnent un attrait connu et reconnu de tous les randonneurs alsaciens et de passage.

Il a été décrit sur ce blog, voir le lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2016/06/l-abri-du-blaufels.html , et aussi le lien habituel https://www.refuges.info/point/5739/cabane-non-gardee/Hautes-Vosges/Refuge-du-Blaufels/

Blaufels, traduction : rocher bleu. C’est le nom du lieu-dit au nord de la dernière partie du chemin forestier Altrain-Sud, mais pourquoi la couleur bleue… Je n’ai trouvé qu’une seule explication vosgienne, qui concerne le Sentier de la Bloy, GR 531, lequel prolonge le Sentier des Roches entre le Frankenthal et le Gaschney, sur le versant Nord-Est du petit Hohneck. Quel rapport ? J’y arrive ! Il est dit dans un descriptif que ‘‘La Bloy, c'est le granit qui prend ici une teinte particulièrement bleue.’’ Ce drôle de nom de La Bloy est donc le diminutif en patois vosgien de Blaufels. Et de poursuivre : ‘‘Ce sentier reste à l'ombre une grande partie de la journée, l'humidité est donc plus importante qu'ailleurs. Il y a même une paroi rocheuse qui est appelée Blaufels tant le bleu est intense’’. (Source : http://www.randoalsacevosges.com/2020/08/le-sentier-de-la-bloy-une-petite-merveille-des-hautes-vosges.html). Je n’ai pas trouvé de confirmation de cette explication, qui paraît néanmoins intéressante et parfaitement plausible.  

FERME DU ROSSBERG

Autrefois appelée Kolbs’Hütte, altitude 1 066m, commune de Moosch. Il y avait alors sur les chaumes du Rossberg rien moins que 3 fermes :

• La ferme Rossberg Haut (Obere Rossberghütte) : après avoir subi des dommages pendant la guerre 1914-1918, l'Obere Rossberghütte a été définitivement détruite par un incendie en 1923 et jamais reconstruite. Sur son emplacement a été construit le beau refuge du SCSM, Ski-Club Sportif de Mulhouse.
• La ferme Waldmatt : c’était la plus cossue. Elle a été construite à proximité de l'Untere Rossberghütte après la disparition de celle-ci (écroulée, puis reconstruite en 1835, cette ferme fut définitivement détruite en 1910). La nouvelle ferme faisait également fonction d'auberge, et pendant la guerre 14-18, abritait une infirmerie dans une baraque attenante. Elle a été détruite par un incendie le 5 août 1929. À son emplacement s'élève aujourd'hui le refuge du Ski-Club Rossberg de Thann.
• La ferme Rossberg Moyen (Mittlere Rossberghütte) : avant la Révolution, cette ferme était la propriété de l'Abbaye de Murbach. Par la suite, elle a été exploitée par la famille Kolb, si bien qu'elle était également connue sous le nom de "Kolbshütte".

La ferme Kolbshütte (Rossberg Moyen) : sur cette carte postale non datée, on voit à droite le bâtiment ‘‘chalet’’ qui n’existe plus, et les avancées du toit qui ont également disparu. En hauteur, sous la crête du Rossberg, on aperçoit l'Obere Rossberghütte, à l’emplacement de l’actuel refuge SCSM.

La ferme Rossberg, en mars 2022 (Photo d’archives LTD RANDO 68)

On sait peu de choses concernant cette ferme du Rossberg Moyen, appelée aujourd’hui simplement ‘‘Rossberg’’, si ce n’est qu’elle est la seule de ce massif encore sur pied, ‘‘dans son jus’’. Composée d’un seul bâtiment tout en longueur, bas de toit, elle n’était sans doute qu’une ferme d’estive, et devait comporter une bonne douzaine de vaches et quelques chevaux, vue la dimension de l’étable-écurie, et la présence d’un métayer (il logeait au-dessus de la pièce à vivre de la ferme). Il n’y a en revanche pas de place pour stocker assez de foin pour l’hiver ! Durant la saison, les vaches devaient rentrer à l’étable pour la traite du soir, et en ressortaient le lendemain, après la traite du matin ; la famille Kolb fabriquait sans aucun doute du fromage, même s’il ne subsiste rien des installations.

La ferme appartient à un Alsacien, qui n’habite pas dans la vallée et n’a pas le temps de s’en occuper ; il l’a donc confiée à Quentin, lequel a dans ce secteur la concession de la réserve de chasse privée sur le ban de la commune de Moosch. Et qui a de fait la jouissance privative pleine et entière du Rossberg, à charge pour lui d’en assurer l’entretien. ‘‘La ferme n’est pas à l’abandon, elle a une vie privée au ralenti’’, m’explique-t-il simplement. Je respire : il ne s’agit donc pas d’un repère de chasseurs, comme on peut en voir dans le secteur de Thann-Cernay, appartenant à des Suisses dont l’argent leur procure les pleins pouvoirs, y compris celui de mettre en évidence à l’extérieur une potence pour dépecer, ouvrir et vider les bêtes tuées, ou d’installer un silo à maïs pour l’agrainage de leur coin, ou d’y faire des repas accompagnés des libations d’usage. On ne verra rien de cela ici, les occupants sont de la vallée, ils sont sympas et ils restent entre eux.  

L’intérieur, que j’ai eu l’occasion de visiter, est simple et rustique, avec au centre la pièce à vivre autour d’une cheminée ouverte avec barbecue (excellent tirage), 2 tables pour les repas et un coin couchettes. D’un côté se trouve l’ancienne cuisine, servant aussi de garde-manger et de coin pour la toilette, eau froide uniquement. Une demi-douzaine de sources sont sur le terrain de la réserve de chasse, elles coulent en permanence et alimentent autant la ferme que le réservoir situé au-dessus du refuge SCSM (*). Cette pièce d’eau, assez grande, est probablement aussi l’ancienne fromagerie. De l’autre côté se trouve l’étable (avec sortie directe sur la chaume), qui est assez longue pour une bonne douzaine de vaches, et sans doute pour d’autres animaux ; elle sert maintenant de remise à bois, et des toilettes sèches y ont été installées.

(*) En fait, le terrain sur lequel a été construit le refuge du SCSM appartient également à la famille Kolb-Arbeit. Dans l’historique de ce refuge, il est écrit que ‘‘en mars 1960, un bail emphytéotique de 99 ans a été passé entre les propriétaires du terrain de 10 ares [famille KOLB-ARBEIT] et le SCSM’’, et que dès ‘‘mai de cette année 1960 il y eut le premier coup de pioche aux travaux de terrassement pour les fondations et l'adduction d'eau avec installation d'un réservoir.’’

Les photos : la décoration de la pièce à vivre, et la cuisine.

Les photos : l’étable, basse de plafond, est progressivement consolidée ; sur la 2è photo, on voit la petite réserve de bois, et les toilettes sèches.

La photo exclusive : voici une photo sans doute unique, avec par numéro (j’espère ne pas commettre d’erreur) : Quentin, l’adjudicateur de la chasse (1) et son épouse Margaux (2), leur ami Johann (3) et sa femme Aude (4) tenant dans ses bras le petit Émilien, ainsi que Christian (5) et Isabelle (6), parents de Johann et qui sont tous les deux lecteurs et pratiquants de ce blog LTD RANDO 68 ! Merci à toutes/tous pour votre accueil tellement chaleureux ! [© P.BR. 09/04/2023]

► Je rajoute ici une précision, donnée par mon amie cernéenne Mary Funyo : ‘‘Il y a une trentaine d'années, c'est Mme Arbeit qui régnait sur la ferme du Rossberg. La grand-mère du restaurant de Sierentz. Les Arbeit pratiquaient la transhumance, à pied : ils partaient de Sierentz, et mettaient deux jours pour rallier le Rossberg, avec leurs vaches !’’ Cela confirme que le Rossberg était bien une ferme d’estive ; mais quand même, une transhumance aussi longue, ce ne devait pas être tellement fréquent… Et Mary d’ajouter : ‘‘Dans les années 90, la grand-mère n'ouvrait plus que le dimanche : je me souviens qu'il y avait un grand chaudron où elle faisait la soupe pour les personnes de passage. C’est dans ce même chaudron qu’elle faisait chauffer le lait pour le fromage’’.                                         

FERME-AUBERGE DU THANNER-HUBEL

C’est une ancienne ferme d’estive, située sur le ban de la commune de Bitschwiller-lès-Thann à l’altitude de 1 050 m. Elle est fermée en hiver et exploitée depuis 2002 par la famille Zussy-Wittmer, Renée-Laure et Serge. Cette ferme-auberge a toujours résisté aux tentatives de modernisation : ici, l’hébergement se fait en dortoir, le toit des bâtiments est à l’ancienne, et on ne sert en principe pas de repas marcaire ! Il n’y a pas de site Internet propre, la page Facebook n’est plus actualisée depuis des années, et les informations manquent sur la situation exacte. Voir le lien https://www.fermeaubergealsace.fr/fiche-sit/f239001691_ferme-auberge-du-thannerhubel-bitschwiller-les-thann/

ABRI VOGESAPFAD-HISLÀ

Traduction de l’ensemble de ce nom : ‘‘petite maison sur un sentier vosgien’’. Chalet-abri de la commune de Bitschwiller-lès-Thann, altitude 776 mètres, inauguré en septembre 1997. Voir le lien traditionnel https://www.refuges.info/point/2646/cabane-non-gardee/Hautes-Vosges/vogesapfad-hisla-ou-place-zundel/ : on verra sur ce lien (avec photo) qu’un gros arbre était tombé sur le toit en 2018, ce qui avait rendu l’abri inutilisable un temps. Depuis, la toiture a été refaite du côté endommagé, on le remarque facilement de l’intérieur, et l’abri a heureusement repris du service. Le Vogesapfad-Hislà a fait l’objet d’une présentation aussi complète que possible sur ce blog, voir le lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2016/06/l-abri-vogesapfadhisla.html

QUELQUES RAPPELS :

► Vous trouverez LE TOUT RÉCENT tableau Excel permettant l’accès choisi à tous les circuits de ce blog (jusqu’au R 591 inclus) sur le lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2023/03/nouvelle-mise-a-jour-du-tableau-excel.html - et grand merci à Jean-Yves pour son travail régulier de mise à jour !

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Pour la ferme Rossberg, altitude 1 066 m, la vie reprend peu à peu après une longue période de fermeture : il n’y a ici ni agriculture ni accueil du public, l’endroit est privé et les personnes qui y vivent sont sympathiques. Que demander de plus !...