COL DE BUSSANG : LES CHALETS FORESTIERS (R 150)

→ 18,8 km ~ D+ 768 m ~ Assez difficile (4/6) ~ ***

La forêt domaniale de St-Maurice et Bussang est immense et fort belle ; on y trouve un grand nombre de chalets, libres d’accès, propres, bien aménagés et respectés, utilisés autant par les forestiers que par les randonneurs. Ce circuit, au départ du col de Bussang, nous en fera découvrir quelques-uns. Le descriptif est découpé en 4 parties, l’ensemble s’étalant sur la journée : par sa longueur et son dénivelé, ce circuit s’adresse plutôt à des marcheurs entraînés et en bonne condition physique.

Vue du chalet des Evaux, la lande sèche à myrtilles de La Broche, autour de la statue de Ste-Barbe et au-dessus de la commune de Bussang.

Départ et arrivée : parking de la source de la Moselle, au COL DE BUSSANG. Accès uniquement par la N66 (vallée de Thann) : il faut rouler jusqu’aux panneaux « col de Bussang » et « département des Vosges », et de suite après prendre à droite la route des Sources, direction Source de la Moselle. Le petit parking est 150 m plus bas, sur la gauche, juste au-dessus de la source. Temps de marche : 5 h 30 mn (*). Distance exacte : 18,8 km. Dénivelé positif : 768 m (**). Difficultés particulières : la fin de la montée vers le kiosque du Sotré, et la fin de la montée au chalet des Évaux. Conseils : bonnes chaussures de randonnée ‘‘mid’’ (semelles imperméables nécessaires en période de pluies), avec les bâtons pour les seniors ; on emportera le casse-croûte et la boisson. Date, heure de départ et conditions météo de cette rando : 01/05/2018, départ à 11 h ; temps couvert et frais (11° au départ et 14° à l’arrivée) ; léger vent frais d’ouest. Participant : moi-même. Niveau de ce circuit : assez difficile (4/6) (***).

CARTE DE LA RANDONNÉE :

Carte de randonnée IGN au 1/25 000ème 3619 OT (Bussang La Bresse). → Quelques distances intermédiaires sont indiquées en bleu.

Profil altimétrique OpenRunner.

LE DESCRIPTIF :

Première partie : du col de Bussang au kiosque du Sotré (4,4 km - D+ 411m)

Du parking, remonter à la N 66, traverser et descendre 50 m (vers Épinal) : nous prendrons le large chemin empierré qui monte vers la gauche (chemin du Séchenat), repéré « rectangle bleu-blanc-bleu ». Suivre tranquillement ce chemin, et 1 km plus loin, au croisement, continuer tout droit sur le chemin Colin, direction chalet de l’Union etc...

Nos deux premiers chemins sont parfaitement bien identifiés.

On arrive au chalet forestier de l’Union, installé au bord du chemin. D’un âge vénérable, il dispose d’une grande table en L et d’un fourneau (chauffage et cuisson) ; le sol a été récemment consolidé. Comme tous les autres que nous verrons, il porte le blason de la commune de Bussang (1).

Le chalet de l’Union, extérieur et intérieur.

Continuer le chemin, et on verra ici un grand nombre de signaux différents : à notre « rectangle bleu-blanc-bleu » s’ajoute un « rectangle rouge-blanc-rouge », ou un « triangle rouge », ou un « carré blanc-rouge », ou un « rectangle noir avec des flèches », quel bazar ! Au col des Allemands (2), continuer légèrement sur la droite, direction Rouge Gazon.

Les panneaux au col des Allemands : le nôtre a la tête en bas !

→ Plus loin, à la sortie d’un virage (avec un ruisseau), alors nous sommes au Gros Sapin mais ce n’est marqué nulle part : quitter le chemin et prendre le sentier qui monte sur la gauche, direction kiosque du Sotré. La montée raide commence ici !

Le panneau à ne pas rater : on prend le sentier qui monte ici.

Après une vingtaine de minutes d’efforts, on arrive à la perle des Vosges, le kiosque du Sotré (3), alt 1 050 m : c’est une ravissante petite construction hexagonale en bois, avec au centre une table ronde, et des bancs tout autour. Cinq personnes y trouveront refuge, et profiteront d’un panorama exceptionnel. Lui aussi porte le blason de la commune de Bussang.

Le kiosque du Sotré, et le panorama qui l’accompagne.

Deuxième partie : du kiosque du Sotré à Bussang (6,9 km - D+ 97 m)

Le chemin monte encore un petit peu, avant une descente courte et raide ; au large chemin, prendre à droite. Le panneau arrive 50 m plus loin, nous suivons maintenant un « disque jaune », direction Bussang-St-Maurice. Cette portion est plate ; dans un léger virage, il ne faudra pas rater, un peu en hauteur sur la droite, le chalet des Crêtes, auquel on accède par un court chemin. Il ressemble à celui de l’Union, mais en nettement plus récent : lui aussi est en bois et il repose sur des agglos, posés sur une dalle en béton. L’intérieur est propre et sympathique, avec une grande table en L entourée de bancs (pour une quinzaine de personnes), et un vrai poêle ‘‘quatre pots’’.

Le chalet des Crêtes à l’extérieur…

… et les aménagements intérieurs.

Redescendre pour reprendre le large chemin forestier « disque jaune », qu’on suivra un moment, direction chalet des Founés (on peut aussi prendre un sentier tout droit, qui rejoint plus loin). On arrive au Plateau de la Conche (4), alt 1 097 m, carrefour de chemins. [De là, il est possible de monter à droite jusqu’au chalet de la Bouloie (5), et il faudra alors redescendre jusqu’au plateau.]

Continuer tout droit le chemin de la Conche, qui descend. Assez vite, on arrive à une source, joliment aménagée : prendre ensuite le chemin vers la gauche.

Le chemin de la Conche descend en forêt.

Cette source ne porte pas de nom.

Ce chemin qui descend arrive, après deux virages, sur un plateau forestier : le chalet des Founés (6) est ici. Plus petit que les précédents, il nous accueille bien, et attend qu’on le lui rende !

Le chalet des Founés dans son écrin de verdure, et son poêle à bois.

Continuer le chemin, et on verra vite la fontaine Jeandel, qui est bien fatiguée. Plus loin, à un croisement (banc du Cousin), prendre le chemin qui part à droite, « disque jaune » et « rectangle bleu-blanc-bleu ». On arrive sur une route, qu’on va suivre un bon moment dans le sens de la descente, après être passé sous l’ancien tremplin de ski de la Bouloie.

L’ancien tremplin de ski de la Bouloie.

Il faut continuer un bon moment cette route (je me répète, parce que c’est un peu long et tristounet) qui descend vers la ville de Bussang, sans s’occuper de celles qui montent vers la Bouloie. Heureusement, il y a très peu de voitures !

Deux vues sur Bussang.

En bas, alors que la route tourne à gauche, prendre la rue de Lanerey (c’est le nom du ruisseau) qui monte à droite, repérée par un « X jaune ».

Ici commence la montée vers les Évaux.

Troisième partie : de Bussang au chalet des Évaux (2,8 km – D+ 312 m)

La rue monte bien, puis le macadam laisse la place à un chemin, et on verra en passant différentes fermes ou granges.

Cette ancienne ferme a été parfaitement rénovée en maison d’habitation.

Cette grange part en morceaux !

Ici, c’est peut-être une résidence secondaire...

→ La suite de la montée mérite une attention particulière. On débouche sur une ancienne route empierrée : prendre à droite, sentier Évrard. On entre dans la forêt (chemin du fond de Lanerey) : prendre de suite le chemin très empierré qui monte légèrement vers la gauche, « X jaune », direction Ste-Barbe. Très vite, prendre franchement à gauche. Un peu après, quitter le chemin et prendre le sentier qui monte à droite dans les rochers. La signalétique étant correcte, on devrait bien s’en sortir !

Ici, on monte à droite sur le sentier…

Ce muret est sans doute l’ancienne frontière entre la France et l’Empire allemand.

Ici, pour nous, c’est tout droit !

La montée ici est forte ! Après quelques lacets, prendre le chemin forestier vers la gauche, et ça monte encore. Au croisement, continuer tout droit, « triangle rouge ». Très vite, on sort de la forêt, et on a une très belle vue sur la lande sèche de la Broche, qui est le paradis des myrtilles ! (on distingue la statue de Ste-Barbe). En haut, on débouche sur un large chemin forestier : prendre ce chemin vers la gauche, et voici immédiatement le chalet des Évaux ! La construction (1976) est toujours la même ; mais à l’intérieur on trouve un coin cuisine, avec une ancienne gazinière (sans la bouteille de gaz), des ‘‘plans de travail’’, et un poêle à bois cylindrique. Du coup, la table offre moins de place, mais c’est suffisant. Sur le livre d’or, quelques personnes se plaignent d’un certain laisser-aller : il est vrai qu’un peu de nettoyage ne serait pas du luxe, et appel est lancé aux bonnes volontés…

Le chalet des Évaux, dehors et dedans.

Un monstre de la forêt stationne juste à côté du chalet.

Une rencontre.

En arrivant, je rencontre les seuls randonneurs de cette journée : Joël et Lydie sont des fidèles marcheurs de St-Maurice. Leur chien Caprice, 11 ans, a une sacrée histoire : il était le compagnon de l’ancien curé de St-Louis-la-Chaussée, qui s’appelait Lévêque, cela ne s’invente pas. Ce chien, qu’ils ont accueilli après le décès du prêtre, est donc bien le Caprice.. des Dieux !

Joël, Lydie et Caprice, près du chalet des Évaux.

Quatrième partie : des Évaux au col de Bussang (5,1 km – D+ 127 m)

Continuer le large chemin « rectangle bleu-blanc-bleu » qui descend ; on arrive à la jolie petite fontaine Hubert, trop récente (2004). Au carrefour suivant, continuer (tout droit) sur le chemin des Ormes.

La fontaine Hubert.

Le chemin des Ormes…

… et la Goutte de l’Orme.

Pourquoi les ormes ? Réponse plus loin : un ruisseau descend sur la droite, appelé la Goutte (7) de l’Orme, mais c’est quand même bien une histoire d’arbre, puisqu’on a ensuite la Goutte du Gros Sapin ! Continuer le large chemin : peu après un virage sur un large pont en béton, on arrive à un croisement, au lieu-dit le Séchenat (8). Sur ce pré qui est une clairière, entourée de montagnes couvertes de forêts, se trouve le petit chalet "privé" de même nom, qui appartient au Club Vosgien, section Bussang St-Maurice ; il est donc fermé.

La clairière du Séchenat.

Le refuge du Club Vosgien : encore un Pottecher !

Le refuge, vu du chemin du Séchenat.

Pour la suite : prendre le chemin du Séchenat, « rectangle bleu-blanc-bleu », qui part vers la droite. Le col de Bussang n’est qu’à 2 km, et rapidement on rejoint l’itinéraire de l’aller pour le dernier kilomètre commun. On retrouve le parking près de la source de la Moselle, après 5 h 30 mn de marche (*).    

Texte et photos : Pierre Brunner, mai 2018.

→ AVEC OPENRUNNER : L’accès direct à ce parcours est ici, et il est téléchargeable sur GPS : https://www.openrunner.com/r/9951627

(*) LE TEMPS INDIQUÉ ICI est celui d’un randonneur entraîné, marchant à une vitesse soutenue ; il inclut les arrêts photos, mais pas les pauses.

(**) DISTANCE EXACTE ET DÉNIVELÉ POSITIF : ils sont calculés à partir du site OpenRunner https://www.openrunner.com/

(***) NIVEAU DES CIRCUITS : ils sont classés en 6 niveaux : très facile (1/6), facile (2/6), un peu difficile (3/6), assez difficile (4/6), difficile (5/6), extrêmement difficile (6/6) – ce dernier niveau ne devrait jamais être proposé ici…

NOTES :

1. Le blason de Bussang a été créé vers 1907 par Benjamin Pottecher, alors premier magistrat de la commune : il représente l’environnement naturel, la ferme montagnarde, la truite des ruisseaux, le sapin des forêts et la Moselle naissante entre deux montagnes. Benjamin Pottecher fut l’arrière-grand-père de Frédéric Pottecher (1905-2001), chroniqueur judiciaire, écrivain, acteur et grand opposant à la peine de mort. Quant au Théâtre du Peuple, il a été fondé à Bussang en 1895 par un autre Pottecher, Maurice.
2. Entre 1871 et 1945, le col de Bussang était frontière d’État entre la France et l’Empire allemand, ou le 3ème Reich pendant la Seconde Guerre mondiale. La Tête des Allemands (alt 1014 m) et le Col des Allemands (888 m) rappellent cette période.
3. Le Sotré, qui vit uniquement dans les Vosges, est un petit lutin aux oreilles en pointes et aux pieds fourchus : il passe son temps à dormir, manger et chanter des mélodies incompréhensibles à l'oreille humaine. Certains Vosgiens prétendent qu'il naît tel un champignon, par l'opération des rayons de lune sur l'humus. Sa légendaire gourmandise a fait des ravages dans les fermes et demeures vosgiennes ; le Sotré a aussi horreur qu’on parle de ses oreilles et de ses pieds, et il n’hésite pas à jeter un mauvais sort si jamais… Ne pas confondre le Kiosque du Sotré avec Le Refuge du Sotré, auberge de montagne à Xonrupt-Longemer.
4. La conche désigne un bassin naturel, réserve d’eau ; ce mot semble ne pas exister en patois lorrain.
5. On trouvera une description et des photos de ce chalet sur ce blog, avec le lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2017/10/bussang-des-roches-et-des-chalets-r106.html
6. En patois lorrain, les founes (ça s’écrit foûnes et on prononce founés) sont les fanes, tiges et feuilles des plantes potagères, carottes, betteraves, pommes de terre, etc… (Source : Dictionnaire des patois romans de la Moselle par Léon Zéliqzon, 1922)
7. En patois vosgien, goutte = ruisseau.
8. Le Séchenat est une petite rivière (2,8 km de long) qui prend sa source à une altitude d'environ 1100 m, au pied de la Grande Tête. Elle coule face au chalet de même nom,  et se jette dans la Moselle, un peu en contrebas de sa source. (Source : Wikipédia) Un sèchat ou chèchat est un petit sac, en patois lorrain.

COMMENTAIRES :

J’AI BIEN AIMÉ :

• Cette randonnée longue et un peu difficile.
• Le kiosque du Sotré.
• Les chalets des Crêtes et des Founés.
• Les panoramas sur la ville de Bussang et sur la lande sèche de la Broche (Ste-Barbe).
• Les deux montées, un peu dures et bien réparties sur le parcours.
• Le fléchage globalement très correct (Club Vosgien, section de Bussang St-Maurice.

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