UNGERSHEIM, RÉGUISHEIM, MERXHEIM : LES CLOCHERS ROMANS (R 662) ~ 16,8 km ~ D+65 m ~ 4h 30mn ~ 3/6 ~ *** ~ Compatible VTT-VAE

21 Janvier 2024

16,79 km - D+65 m - 4h 30mn - Un peu difficile (3/6) - *** - Compatible VTT-VAE

L’ESSENTIEL :

Circuit en plaine d’Alsace, au départ d’Ungersheim (68), à la découverte de trois clochers romans remarquables.

Ce circuit est inhabituel, pour plusieurs raisons ! Sur la forme, il n’y a quasiment aucun dénivelé (65 m), pas la moindre portion balisée par le Club Vosgien, et la traversée presque complète de 3 communes de la plaine, entre Mulhouse et Colmar. Sur le fond, et bien que je ne cache pas un athéisme total, mon but était de voir les églises de trois gros villages, Ungersheim, Réguisheim et Merxheim, qui possèdent une tour ou un clocher roman. Pour une raison que je ne m’explique pas, l’art roman me fascine !

Les parutions de l’ami Jean-Marie Nick sur sa page Facebook, consacrées en ce moment aux BALADES ROMANES EN ALSACE, ont donc été ma seule source d’inspiration et je l’en remercie, parce que cette randonnée, sous un soleil agréable et sans un souffle de vent, m’a vraiment enchanté.

DÉPART-ARRIVÉE : parking en face de la mairie (Dorfplatz) à UNGERSHEIM. Depuis la route à 4 voies D 83, prendre la sortie Bollwiller, et au rond-point de cette commune continuer sur la D 44 vers Feldkirch puis Ungersheim. En venant de Mulhouse, prendre la 4 voies D 430 vers Guebwiller, et sortir sur Feldkirch et Ungersheim, puis suivre la D 44 vers cette dernière commune.

Au rond-point dans Ungersheim, prendre à gauche la D 4b direction Raedersheim, et on verra de suite la mairie à gauche, et en face le parking à droite.

LA CARTE DU CIRCUIT (carte TOP 25 n° 3620 ET) :

Capture d‘écran OpenRunner (sur base carte IGN/CV TOP 25) ; pas de tracé altimétrique statique vu le très faible dénivelé.

→ AVEC OPENRUNNER : accès direct à l’ensemble du parcours et tracé altimétrique actif, téléchargeable sur GPS https://www.openrunner.com/route-details/18166232 → Attention, j’ai créé ce parcours sur Internet, il peut donc présenter des différences avec la réalité du terrain.

LES TROIS AGRANDISSEMENTS :

La traversée d’Ungersheim (copie d’écran OpenRunner et LTD RANDO 68).

La traversée de Réguisheim (copie d’écran OpenRunner et LTD RANDO 68).

La traversée de Merxheim (copie d’écran OpenRunner et LTD RANDO 68).

LE DESCRIPTIF :

UNGERSHEIM, RÉGUISHEIM, MERXHEIM : LES CLOCHERS ROMANS (R 662) ~ 16,8 km ~ D+65 m ~ 4h 30mn ~ 3/6 ~ *** ~ Compatible VTT-VAE

Les photos ci-dessus : la mairie d’Ungersheim et La Wacht, ancienne salle de garde et local de séchage des tuyaux de pompiers.

► Depuis le parking, rejoindre le rond-point (avec La Wacht) et prendre à gauche la D 4b direction Ensisheim, et c’est effectivement la rue d’Ensisheim. L’église est de suite à droite, entourée par le cimetière.

La photo : l’église Saint-Michel d’Ungersheim a belle allure et est classée Monument Historique. Le remarquable clocher roman date du 11è siècle et compte 5 niveaux, mais attention : le 5è, octogonal avec bulbe, est un rajout du 18è siècle.

Les 2 photos : à gauche, gros plan sur le 1^er niveau, en belles pierres de taille en grès, avec un décor de hautes arcades cintrées. Le plus étonnant : en rouge, une archère intégrée dans la muraille lors de la construction de ce clocher, qui a des allures de donjon. Entourés de gris (rajoutés par mes soins), on distingue les 6 trous (rebouchés depuis) qui sont ceux de boulins, traces-témoins de l'échafaudage lors de la construction de la tour. À droite, les 3è et 4è niveaux, enduits d’un crépi.

La photo : on continuer cette rue d’Ensisheim, et on verra bientôt à gauche, un peu en retrait, le château d’eau qui se repère de loin.

► On profitera, sur le bord droit de la route, d’une piste piétonne et cycliste, jusqu’à hauteur de l’espace ‘‘Le Trèfle’’, MJC, salle de concerts, spectacles et cinéma, salle de sport, et restauration scolaire bio. Au carrefour avec feux, prendre à droite la rue des Lilas, direction école primaire, piscine et école maternelle.

Après cette dernière (en extension), prendre la piste cyclable vers la gauche : on la suivra sur 1,3 km environ. Après le secteur sportif arrive la zone industrielle, on traverse un ruisseau (léger zigzag et rambardes bleus) et on se retrouve en pleine nature !

Si vous cherchez à récupérer une vieille machine, votre bonheur est peut-être ici !

On traverse la route D 4b et notre piste cyclable continue en face, l’accueil étant assuré par cet arbre dont le greffage ne manque pas d’allure !

► On passe sur 2 ruisseaux (rambardes bleues) et on entre dans la cité du Moulin (d’après la carte), ou plutôt cité des Mines (d’après la porte du transformateur électrique). Quitter la piste au niveau de la 2è route, et prendre à gauche la rue de la Forêt (il n’y a pas de pancartes).

Les photos : après le km 2 du circuit et les dernières maisons, continuer tout droit sur un chemin de terre (point-altitude 216 sur la carte), et on traverse une petite zone agricole. Ici, le chemin ne manque ni d’eau ni de glace, une réalité qui m’avait échappé jusqu’à une chute, humide mais sans gravité.

Les photos : changement de ban communal : nous entrons dans l’Oberwald, forêt communale de Réguisheim, qui est propre et bien entretenue (les arbres à couper sont marqués d’un X rouge). Cette traversée en ligne droite dure un peu plus d’1 km, et vers la fin on verra à gauche cette construction mystérieuse, dont la porte montre les 3 cœurs qui sont l’emblème de la commune.

► Léger virage vers la droite, on sort de la forêt et l’église de Réguisheim est juste devant nous.

Les photos : dans cette nouvelle zone agricole, le maïs règne en maître incontesté et l’irrigation est essentielle ! Voici le système classique par aspersion (la double barre servant à bloquer la machine à la fin de son cycle de rotation), et le système avec une station de pompage (et petit transformateur électrique), le réseau de tuyaux étant enterré en bordure du chemin.

► On arrive à une cité résidentielle récente de Réguisheim, dont l’étendue n’est pas entièrement sur la carte. Au 1^er croisement, prendre à droite (pas de nom de rue), avec des maisons du côté gauche, et la nature sur la droite.

La photo : juste avant le km 5, et nous étions Chemin du Moulin, on verra à droite le nouvel ‘‘Espace des Trois Cœurs’’, salle communale polyvalente associative et festive, spectacles, conférences, et qu’on peut louer : elle a belle allure !

► Continuer sur la gauche, rue puis chemin en sens interdit (sauf riverains), et on verra bientôt devant nous une route, un moulin et un pont.

Au Stop, on rejoint la rue des Tilleuls : prendre à droite, et de suite à gauche, et on marchera sur le chemin de la digue.

Au premier plan, c’est le chemin sur la digue, et en arrière le moulin de Réguisheim, actuel Établissements Hassenforder.

Les photos : continuer à droite pour passer le Pont sur l’Ill (pistes piétonne et cycliste côté droit), et on mesure l’importance des digues : que d’eau, que d’eau !

► Au bout du pont, au carrefour avec feux, prendre à droite la route vers l’A35, qu’on traverse pour récupérer la piste cyclable (elle aussi sur une digue), à suivre vers la droite.

Un peu plus loin, alors qu’on est à hauteur de l’église Saint-Étienne, quitter la piste cyclable, descendre le talus et prendre la 1è rue à gauche ; continuer tout droit, et c’est la rue de l’Église (plaque). Laquelle église est toute proche avec son clocher baroque, mais seule sa partie arrière nous intéresse ici.

Les photos : sur la photo de gauche, voici la tour rectangulaire puissante et massive à 4 niveaux et toit en bâtière, qui est l’ultime vestige médiéval du 12è siècle ; à droite, cette petite porte, massive elle-aussi, donne accès à la tour. Sur le mur de l’église (nous sommes en face du monument aux morts), un panneau très intéressant donne tous les renseignements concernant l’église paroissiale et la tour romane.

Les 2 photos : sur la photo de gauche, on voit bien les 2 premiers niveaux, le 1^er étant en grosses pierre de taille en grès (détail sur la photo de droite), le 2è comportant en décoration des frises d’arcature. En joignant les 2 minuscules fenêtres d’aération, on devine l’emplacement de l’escalier intérieur.

La photo : détail des 2è et 3è étages, avec les mêmes frises en décoration. On ignore ‘‘les dates de création de ce puissant édifice et la raison de sa taille. Le bâtiment a peut-être dominé un cimetière fortifié.’’ (Jean-Marie Nick) Je rencontre sur place le sacristain de l’église, qui m’explique que ‘‘en cas d’alerte, la population pouvait monter dans la tour et se réfugier dans le 3è étage, qui comporte une vaste salle’’. De ce fait, le nombre de fenêtres d’aération est limité à une par façade. Il faut encore noter sur place (cela ne se voit pas bien sur la photo) que chaque niveau est en léger retrait par rapport au précédent.

La photo : détail du 4è étage, avec ses fenêtres géminées à colonnettes centrales. ‘‘De là-haut, les guetteurs voyaient tous les environs, jusque loin’’, commente le sacristain de l’église.

Les 2 photos de Jean-Marie Nick : à gauche, l'accès au sommet de la tour est pratiqué dans l'épaisseur du mur ! À droite, la tour romane en cours de restauration. (Photos prises en juillet 2000 et publiées ici avec son autorisation, - merci !)

► Pour la suite, il faut retraverser le pont sur l’Ill. Itinéraire suggéré : devant le clocher baroque, on gagne le carrefour à gauche, puis rue du Sellier à gauche et à hauteur du bâtiment des sapeurs-pompiers on continue cette rue vers la droite. Au bout, au Stop, prendre à gauche rue du Pont, et on retrouve le carrefour. Traverser le pont (pistes piétons et cyclables côté gauche), et après continuer tout droit rue de la Gare sur 10 m et ensuite rue de Gundosheim.

Peu après, cette petite rue goudronnée part légèrement vers la droite, et nous traversons une zone agricole.

La photo : on arrive à un croisement, avec une station de pompage sur la droite. Continuer tout droit, et passer le pont sur un gros ruisseau, qui est la Vieille Thur ! Le macadam continue encore un peu.

Les photos : ce champ pourrait être planté de miscanthus, sinon je ne vois pas : un peu après, cet autre champ pourrait avoir été lui-aussi planté de miscanthus, mais tout récemment.

► Le macadam s’arrête, on continue tout droit. Notre chemin longe une forêt sur la gauche. On traverse un ancien fossé de drainage ou d’irrigation qui n’est plus en eau, point-altitude 212 sur la carte : peu après, prendre le chemin à gauche, et on rejoint de suite la route D 47.

Les photos : on suivra cette route départementale vers la droite sur 2 km jusqu’à l’entrée de Merxheim en restant sur le bord gauche, puis encore sur 1 km jusqu’au centre du village. En arrivant à la forêt (communale de Merxheim), on voit à gauche les bâtiments et le mât d’antenne du Syndicat Intercommunal d’adduction d’eau potable Ensisheim-Bollwiller et environs.

À la sortie de la forêt, km 10 du circuit et point-altitude 213 sur la carte, j’ai pris en photo un banc : c’est une pièce rare, le seul et unique banc jusqu’à présent. Devant nous, mais pas sur la photo, on voit les maisons et l’église de Merxheim.

Les photos : point délicat du parcours, il faut passer sous la voie ferrée et ce pont n’en mène pas large : prudence donc ! Je n’avais jamais réalisé que la voie ferrée (Mulhouse-Colmar) était sur un talus, dont la construction a dû nécessiter d’énormes quantités de matériaux, et dont l’entretien ne doit pas être simple, entre la végétation et les arbres qui poussent vers les rails, et certains animaux qui creusent des galeries conséquentes (on m’a parlé du blaireau, qui peut atteindre 70 cm de long pour 25 à 30 cm au garrot et jusqu'à une vingtaine de kilogrammes).

► (Juste avant le pont, on repère un chemin partant à gauche : on le prendra au retour.)

Après le pont, au crucifix, continuer à longer la route (toujours sur le bord gauche) qui part vers la droite en légère montée, et on entre dans Merxheim (rue de Réguisheim).

Au Stop, prendre à gauche la D 3 bis rue de la Gare, et de suite après à droite la rue de Guebwiller.

Les photos : nous voici au centre-village, avec la mairie à droite, et l’église Saints-Pierre-et-Paul toute proche. On y arrive très vite, la crèche est encore là, mais c’est le clocher qui nous intéresse.

La photo : voici le clocher roman en grès rose de l’église Sts-Pierre-et-Paul de Merxheim. En plus du rez-de-chaussée exceptionnel, il comporte 3 étages sur 4 niveaux. ‘‘L'édifice est dédié aux saints Pierre et Paul, considérés comme les deux piliers fondateurs de l'Église chrétienne primitive’’ (Jean-Marie Nick).

Les photos : ce rez-de-chaussée est un porche avec deux entrées, qui permettaient de pénétrer dans l’église primitive, laquelle a disparu. On distingue bien les grosses pierres de taille utilisées à la base : elles assuraient la stabilité de l’édifice. L’ensemble du clocher montre une petite porte au niveau du rez-de-chaussée, je n’en connais pas l’utilité ; cette face du clocher est la moins intéressante, puisque sans décoration.

Les photos : photo de gauche, le 1^er et le 2è étage sont décorés de frises à arcature ; celle de droite montre la petite porte sous le porche, elle correspond peut-être à l’entrée de l’église primitive. Quant au 3è étage, il est bien mis en valeur par 2 niveaux de baies, qui sont remarquables puisque géminées en plein-cintre à colonnettes centrales.

► Retour rue de Guebwiller jusqu’au carrefour de la mairie : prendre à droite la rue de Raedersheim

La photo : superbes décorations le long de cette rue de Raedersheim : ce n’est pas encore la saison des marguerites, ni celle des libellules ou des champignons : ces éléments doivent rester en place toute l’année, de même que les bancs.

► La route fait un large S : à l’entrée du 2è virage, on la quitte et on prend à gauche la rue Haute, juste avant un restaurant fermé et en légère montée.

Ce charmant personnage nous invite à continuer rue Haute !

Après les dernières maisons, on verra à gauche un terrain de jeux pour les enfants (dommage que la table et ses bancs soient en béton), prolongé par des plateaux de sport pour les ados : espérons que tout cela soit effectivement utilisé par la jeunesse du village…

► Le chemin descend, et au crucifix on retrouve la route D 47 ; passer le pont sous la voie ferré, et juste après quitter cette route et prendre le chemin agricole goudronné partant à droite.

Assez vite, cette voix s’écarte du bord de la voie ferrée et devient chemin agricole de pierres et de terre : il nous reste alors 3,5 km à marcher jusqu’au parking. On traverse successivement 6 ruisseaux d’arrosage ou de drainage.

Les photos : l’irrigation reste un problème majeur dans la plaine agricole, le maïs omniprésent étant gros consommateur d’eau. Sur la 1è photo, il y a bien un système d’irrigation, mais je ne vois nulle part la pompe qui l’actionne ; sur la 2è, c’est sans doute le gros ruisseau Brücklebach, mais je ne vois aucun dispositif d’irrigation sur cette section.

Notre chemin passe devant les bâtiments agricoles d’une grosse ferme : ces trois minous font la sieste, en profitant du soleil déjà bien chaud !

► On arrive devant un ancien fossé comblé, et on continue sur la droite : portion goudronnée, puis chemin de terre, c’est tout droit ! Au bout, continuer à gauche (on traverse le fossé), et on rejoint de suite la route D 4 Bis qu’on suivra tout droit, jusqu’à retrouver le parking en face de la mairie. Ce circuit intéressant et inhabituel, dont la seule ‘difficulté’ est sa longueur, a duré 4 heures 30 minutes (A).

Textes et photos : Pierre Brunner, janvier 2024. Courriel personnel brunner.pierala@orange.fr

(A) LE TEMPS INDIQUÉ ICI est celui d’un randonneur certes entraîné, mais un peu âgé : il comprend les arrêts pour les photos, et aussi pour quelques rencontres intéressantes. Moyenne pour ce circuit : 3,7 km/h.

NIVEAU DES CIRCUITS : ils sont classés en 7 niveaux : très facile (1/6), facile (2/6), assez facile (2,5/6), un peu difficile (3/6), assez difficile (4/6), difficile (5/6), extrêmement difficile (6/6) - ce dernier niveau ne devrait jamais être proposé ici.

INTÉRÊT DES RANDONNÉES : * = un peu intéressante ; ** = assez intéressante ; *** = très intéressante.

COMPATIBILITÉ VTT-VAE : c’est un simple conseil. → La responsabilité de LTD RANDO 68 et/ou celle de son gestionnaire ne saurait être mise en cause en cas d’accident.

UN PEU DE CULTURE, ÇA PEUT PAS FAIRE DE MAL !

ROMAN, ROMANE :

Roman policier ? Non ! Roman de Renart ? Non ! Langue romane ? Non ! Nous ne sommes ici ni en littérature, ni en linguistique.

Le roman (on devrait presque mettre une majuscule), ou le style roman, est un art ‘‘qui a fleuri dans les pays occidentaux, aux 11è et 12è siècles et qui a été supplanté par le gothique’’, c’est ce que dit Wikipédia. Le roman est donc un nom commun (masculin singulier) ; en langue allemande, on parle de romanische Kunst, en anglais Romanesque art. Si vous aimez l’église Saint-Jacques-le-Majeur de Feldbach, l'abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul d'Ottmarsheim ou l’église Saint-Léger de Guebwiller, vous êtes dans le roman, dans l’art roman. Et aussi la partie haute du château de Ferrette qui fut tour d’habitation, etc… En Alsace, ‘‘rien ne subsiste qui soit antérieur à l’an 1000, et le premier art roman d’Alsace est celui du 11e siècle. Le 12è siècle et le premier quart du 13è siècle correspondent à l’Âge d’Or de l’art roman en Alsace.’’ En effet, ‘‘les traditions romanes se perpétuent tardivement en Alsace, jusque vers 1225, date d’arrivée d'Île-de-France du premier atelier gothique sur le chantier de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg.’’ (Jean-Marie Nick)

Sans entrer dans le détail de l’architecture, on peut dire que le roman aime les surfaces massives et pures, simples le plus souvent, les murs plats et les angles droits, même si les courbes existent : il va à ce qui est utile et donc essentiel, sans fioritures rajoutées et pouvant paraître superflues. Cela ne veut pas dire qu’il n’utilise pas quelques éléments décoratifs, ils sont juste parfaitement intégrés à leur structure de support.

Roman, romane sont les adjectifs qui qualifient l’art roman. On parle d’une église, d’une nef ou d’une cathédrale romane, d’une route romane, d’un chef d’œuvre roman.

UNGERSHEIM :

Cette commune de 2 500 habitants (Ungersheimoises et Ungersheimois) fait partie du Bassin Potassique et de la communauté de communes M2A (Mulhouse Alsace Agglomérations). Voir le site très complet https://www.mairie-ungersheim.fr/ et le lien Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Ungersheim

→ Ungersheim est un village en transition et ‘‘Meilleure petite ville française de la biodiversité’’, qui pratique un maraîchage biologique avec réinsertion sociale, et possède sa propre monnaie complémentaire (le radis) ; l’Écomusée d’Alsace et le Parc du Petit Prince sont sur le territoire de la commune. Pour les détails de la transition, voir le lien https://www.transition-europe.eu/fr/bonnepratique/ungersheim-quand-la-transition-sinstalle-en-alsace

ÉGLISE SAINT-MICHEL

« La nef et le chœur de l'actuelle église d'UNGERSHEIM (commune la plus au nord du canton de Wittenheim, Haut-Rhin) remontent à 1749 et ont peut-être remplacé une église médiévale. Dédiée à l'archange saint Michel, l'église est classée monument historique depuis 1991 en raison de sa façade ouest, de l'architecture et de la décoration intérieures, mais aussi et surtout en raison de son magnifique clocher roman. Il est l'un des plus remarquables depuis le début de cette série consacrée à la route romane d'Alsace. Séparé de la nef par un espace étroit, le clocher est donné comme remontant au 11e siècle par le "Dictionnaire des Monuments historiques" ("La Nuée Bleue" 1995).

Ce beffroi comporte cinq niveaux : les deux premiers sont influencés par l'architecture de l'abbaye de Hirsau, à Calw (Bade-Wurtemberg). Les façades visibles du premier niveau – le rez-de-chaussée (voir photos) – présentent un décor avec de « hautes arcades cintrées retombant sur des colonnettes engagées à chapiteaux cubiques et, aux angles, sur des lésènes » (op. cit.). Le deuxième niveau, comme le premier, est appareillé (maçonné avec de belles pierres de taille en grès) et les deux suivants sont enduits d'un crépi. Le cinquième niveau, octogonal, a été ajouté au 18e siècle et surmonté d'un bulbe oblong.

Le "Dictionnaire" Mengus-Rudrauf ("La Nuée Bleue" 2013) souligne la fonction défensive de cette tour en mentionnant l'existence de portes pouvant être verrouillées (une au rez-de-chaussée et une autre au premier étage), voire des fentes de tir (de probables archères) au premier niveau. »

(Jean-Marie Nick, in ‘‘BALADE ROMANE EN ALSACE n°30 Ungersheim : un remarquable clocher du 11è siècle’’, novembre 2023)

RÉGUISHEIM :

Le nom peut aussi s’écrire Reguisheim, sans accent. Commune d’un peu plus de 2 000 habitants (Réguisheimoises et Réguisheimois) ; l’emblème du village est un blason représentant 3 cœurs rouges, en référence à une histoire s'étant déroulée au Moyen Âge pendant une épidémie de peste, le village ayant accueilli les malades. En plus de l’église St-Étienne, on verra la chapelle Sermesheim, du nom d’un ancien village ; il y a aussi une synagogue, dont l'existence est attestée en 1826, actuellement désaffectée et utilisée comme entrepôt agricole. Site Internet de la commune https://reguisheim.alsace/ (très intéressante et complète section sur l’histoire du village, lien direct https://reguisheim.alsace/mon-village/histoire-village/) ; lien Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9guisheim

ÉGLISE SAINT-ÉTIENNE :

« Le clocher roman de l'église de Réguisheim (canton d'Ensisheim), commune située à mi-chemin entre Mulhouse et Colmar, est particulièrement remarquable. De facture romane indéniable, il semble remonter à la fin du 11e siècle ou au début du 12e siècle. Son vocable de Saint-Étienne plaide évidemment pour l'ancienneté d'un probable lieu de culte remontant au haut Moyen Âge. Le site est d'ailleurs placé à proximité de la voie romaine venant de "Augusta Raurica" (Kayser Augst, près de Bâle) en direction d'"Argentovaria" (Horbourg[-Wihr], près de Colmar). On ignore les origines exactes du village en raison de nombreux faux documents attribuant la localité à divers couvents et abbayes.

Le clocher a pu être construit à l'initiative de l'abbaye de Murbach, dont les avoués étaient les Habsbourg. Contrairement à la plupart des clochers romans publiés dans cette série jusqu'à ce jour, la tour de Réguisheim, particulièrement massive, n'est pas carrée, mais rectangulaire. Elle possède quatre niveaux et est coiffée d'un toit en bâtière.

Contrairement à la plupart des clochers romans publiés dans cette série jusqu'à ce jour, la tour romane de l'église Saint-Étienne de Réguisheim (voir la précédente publication) n'est pas carrée, mais rectangulaire. Longue de 11,05 m, large de 7,35 m et haute d'environ 50 m elle est l'ultime vestige de l'église médiévale (12e siècle).

Elle possède quatre niveaux et est coiffée d'un toit en bâtière. Les murs extérieurs des deuxième et troisième étages possèdent des frises d'arcature sur lésènes, alors que le quatrième est équipé de magnifiques fenêtres géminées à colonnettes centrales.

La tour est accessible grâce à un escalier en pierres de taille pratiqué à l'intérieur du mur, comme cela s'est fait dans certain donjons (comme à Loches - Indre-et-Loire) ou à Lutzelbourg (Moselle). Le bâtiment, qui a été fouillé par l'archéologue Jacky Koch, a bénéficié d'une belle restauration dans les années 2000. La nef et le chœur actuels ont été bâtis en 1778. Le clocher baroque a reçu ses cloches au 19e siècle. »

(Jean-Marie Nick, in ‘‘BALADE ROMANE EN ALSACE n°33 Réguisheim : un étonnant clocher’’, décembre 2023)

MERXHEIM :

Commune de 1 300 habitants (Merxheimoises et Merxheimois), l’église Sts-Pierre-et-Paul en étant le monument remarquable. Site Internet de la commune http://merxheim.fr/ (historique rapide sur le lien http://merxheim.fr/2015-01-26-08-42-35/histoire-et-patrimoine/historique, les oiseaux remarquables sur http://merxheim.fr/2015-01-26-08-42-35/histoire-et-patrimoine/patrimoine-naturel/joomlannuaire/fiche/65-les-oiseaux-remarquables-de-merxheim/17-patrimoine mais l’église est juste évoquée avec 1 photo) ; lien Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Merxheim

ÉGLISE SAINTS-PIERRE-ET-PAUL

« Le clocher roman en grès rose de l'église de MERXHEIM (ancien canton de Soultz, Haute-Alsace) est classé monument historique depuis le 19 décembre 1973 pour son architecture. Alors que le reste du lieu de culte a été reconstruit en 1772, la tour-porche est, quant à elle, datée, d'après le "Dictionnaire des monuments historiques d'Alsace" ("La Nuée Bleue" 1995), de la première moitié du 11e siècle. Il serait donc totalement contemporain des comtes d’Éguisheim et, surtout, de l'un de leurs rejetons, Bruno d'Éguisheim, évêque de Toul, puis, en tant que Léon IX, souverain pontife entre 1049 et 1054.

Construit en grès rose, le clocher possède trois étages :

le rez-de-chaussée est dévolu à un porche (qui dit "porche", dit porte d'entrée de l'église primitive aujourd'hui disparue) ;
le 3e étage est valorisé par deux niveaux de baies ("fenêtres" ou ouvertures) géminées à colonnettes centrales ;
les 1er et 2e étages sont décorés de frises à arcature.

L'édifice est dédié aux saints Pierre et Paul, considérés comme les deux piliers fondateurs de l'Église chrétienne primitive."

(Jean-Marie Nick, in ‘‘BALADE ROMANE EN ALSACE n°40 Le clocher-porche de Merxheim’’, janvier 2024)

JEAN-MARIE NICK :

Ancien enseignant (durant deux ans au Cameroun), puis commercial, puis journaliste et chef d’agence du quotidien régional ‘‘L’Alsace’’ ; ancien adjoint au maire de Lutterbach (1 mandat) ; membre de l’Académie d’Alsace ; spécialiste reconnu des châteaux-forts d’Alsace, président honoraire de l’association ‘Pro Hugstein’ et ancien vice-président de l’association "Châteaux forts d'Alsace", il a été le premier à parcourir et à tester d'une seule traite le "Chemin des châteaux forts d'Alsace" (conçu par le Dr Guy Muller, de Molsheim), à la demande de la Fédération du Club Vosgien, afin de vérifier la pertinence du balisage entre Wissembourg et Thann et pour préparer le topoguide publié chez I.D. Edition. Il a aussi créé le chemin du Dollerbächlein, lorsqu’il était adjoint au maire de Lutterbach, chemin qu’il a parcouru in extenso (avant le balisage) soit 20 km entre Lutterbach (le Moulin) et Ensisheim, et que le Club Vosgien de Kingersheim a concrétisé en relation avec les différentes mairies concernées (balisage « X bleu »).

Toujours souriant et disponible, Jean-Marie Nick partage son savoir au travers de nombreuses conférences et publications, notamment sur sa page Facebook, suivie par plusieurs centaines de personnes : https://www.facebook.com/profile.php?id=100008626698217.

QUELQUES RAPPELS :

► Vous trouverez le tout dernier tableau Excel permettant l’accès choisi à tous les circuits de ce blog (jusqu’au n° R 661 inclus) sur le lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2024/01/nouvelle-mise-a-jour-du-tableau-excel.html - et grand merci à Jean-Yves pour son travail régulier de mise à jour !

→ Les autres articles, qui ne sont pas des randonnées, sont listés sur ce tableau Excel dans l’onglet ‘‘articles divers’’ ; on les trouvera aussi, par catégories (service, découvertes, nature & environnement), sur la page d’accueil du blog, en cliquant sur le pictogramme Menu (en haut et à droite).

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► LA PHOTO D’OUVERTURE (et de fermeture) : en haut du clocher roman de l’église Saints-Pierre-et-Paul de Merxheim, le 3è étage comporte 2 niveaux de baies géminées en plein-cintre à colonnettes centrales. Elles sont remarquables, mais pas autant que le porche à deux entrées, qui constitue le rez-de-chaussée de cet édifice !