LAC D’ALFELD : LE CIRCUIT DES FERMES DISPARUES (R 622) ~ 7,7 km ~ D+ 477 m ~ 3 h ~ 3/6 ~ *** ~ Non compatible VTT-VAE

20/08/2023 18:47

7,69 km - D+ 477 m - 3 h - Un peu difficile (3/6) - *** - Non compatible VTT-VAE

L’ESSENTIEL :

Superbe circuit court et très intéressant, au-dessus du lac d’Alfeld (68). Inclus :

tracé OpenRunner sur base carte IGN TOP 25
descriptif détaillé, textes, photos et renseignements

Ce circuit au départ du lac d’Alfeld, au-dessus de Sewen, aurait été créé il y a longtemps par un Office de Tourisme du département des Vosges. Il n’est plus disponible à présent, d’où l’intérêt de la présenter ici, en l’enrichissant des précisions qui font la particularité de ce blog. Cette fois, l’essentiel des documents sont dus à Jacques Bloch, montagnard averti et spécialiste de la Haute-Doller, qui a accepté de partager ici une petite partie de son travail : merci beaucoup Jacques !

Nous partons à la découverte de 3 fermes des hautes chaumes au-dessus du lac : Neuberg, Oberer Wasserfall et Unterer Wasserfall, plus simplement appelée Wasserfall. Seule cette dernière était occupée en permanence, les deux autres n’étant que des fermes d’estive ou marcaireries, utilisées seulement à la belle saison. Concernant Mittlerer Wasserfall, aucun document n’en atteste l’existence.

Il est difficile de se représenter à quel point la vie devait être dure en ces lieux ; maintenant que la forêt a presque envahi tous les espaces, on peine aussi à imaginer des pâturages (appelés chaumes ou hautes-chaumes) avec des bêtes, et une quinzaine suffisait à faire vivre toute une famille. Sans aucun confort bien sûr, ni eau courante, ni électricité, pas même l’ombre du début d’un réseau Wifi… Retour un siècle en arrière, il y a de cela 3 générations à peine !

→ Attention : bien que court en distance, ce circuit s’adresse à des randonneurs entraînés et en forme.

Merci aux bénévoles de la section du CLUB VOSGIEN DE MASEVAUX (Porte-parole et secrétaire référent : GUY LASBENNES, site Internet http://www.club-vosgien-masevaux.fr/), qui s’occupent avec ténacité et passion de l’entretien et du balisage des itinéraires de ce secteur difficile.

► Site de la Fédération du Club Vosgien, qui regroupe 128 associations dans le massif : https://www.club-vosgien.eu/

DÉPART-ARRIVÉE : parking du lac d’Alfeld, commune de SEWEN. Accès facile par la vallée de Masevaux avec la D 466, direction Ballon d’Alsace.

LA CARTE DU CIRCUIT (carte TOP 25 n° 3620 ET) :

Capture d‘écran OpenRunner (sur base carte IGN/CV TOP 25), et tracé altimétrique statique.

LA CARTE SUPPLÉMENTAIRE :

Le secteur des 3 fermes : capture d‘écran OpenRunner et rajouts LTD RANDO 68.

→ AVEC OPENRUNNER : accès direct à l’ensemble du parcours et tracé altimétrique actif, téléchargeable sur GPS https://www.openrunner.com/route-details/17197833 → Attention, j’ai créé ce parcours sur Internet, il peut donc présenter des différences avec la réalité du terrain.

LE DESCRIPTIF :

► Depuis le parking, passer sur la digue du barrage. Nous suivrons le balisage du Club Vosgien « rectangle bleu », qui est celui du GR 531.

LAC D’ALFELD : LE CIRCUIT DES FERMES DISPARUES (R 622) ~ 7,7 km ~ D+ 477 m ~ 3 h ~ 3/6 ~ *** ~ Non compatible VTT-VAE

Les photos ci-dessus : voici le monument et le tableau d’information concernant le barrage, ainsi que les éléments anciens de la rambarde qui ont été heureusement conservés ; quant au niveau d’eau du lac d’Alfeld, il montre un déficit d’environ 2 mètres de hauteur.

La photo : nous sommes sur un ‘‘site classe’’, qui est aussi ‘‘site classé’’ ; au bout du barrage, continuer sur la droite en suivant le « rectangle bleu », et cette belle passerelle permet de franchir le ruisseau Isenbach, presqu’à sec !

► Bien suivre le balisage « rectangle bleu », qui est parfait !

Les photos : voici l’ancien chemin qui montait vers les fermes Baerenbach (actuelle ferme-auberge) et Isenbach (actuel refuge) : il était constitué d’un pavage de rochers. Voici ensuite la nouvelle route carrossable qui les dessert maintenant : le progrès est passé par là ! On reprendra le sentier à gauche, à l’endroit que montre la 2è photo, et on retrouve l’ancien chemin, en alternance avec un sentier.

Les photos : après le passage classique dans un éboulis, entre des cairns puissants, je rencontre trois randonneuses qui sont parties de Sewen et montent d’un bon pied vers le refuge Isenbach.

► De gauche à droite sur la photo : Marie-Pierre, Dany et Josette viennent des environs de Héricourt (70, Haute-Saône) : elles adorent le secteur du Ballon d’Alsace où elles viennent régulièrement se balader, et sont de fidèles lectrices du blog LTD RANDO 68, dont elles ont immédiatement reconnu l’administrateur-rédacteur !

Prendre ensuite à gauche le sentier balisé « rectangle rouge-blanc-rouge », direction GR5 Ballon d’Alsace. Dommage que le Neuberg ne soit pas indiqué ici… Nous attaquons la montée !

Les 2 photos : nous sommes sur ce qui fut longtemps l’unique accès au Neuberg depuis le Baerenbach et Sewen : un chemin crée à mains d’hommes, sans machine donc, dont le bord gauche est renforcé par un épais mur en pierres sèches. Côté droit, il a fallu parfois dégager un passage dans la roche, à la barre à mine d’abord, avec des explosifs plus tard.

Depuis un siècle qu’il n’y a plus d’entretien complet (mis à part celui des bénévoles du Club Vosgien), la terre a pas mal bougé, les arbres et les rochers aussi, et certains passages sont devenus délicats, voire difficiles. Ici, l’arbre sur la droite, perché sur un rocher, ne va pas tarder à tomber…

La photo : un moment donné, qui est ici, on continue franchement vers la droite, et le Neuberg est indiqué.

► Derrière la chicane, on distingue (flèche verte) l’ancien sentier (tracé en large pointillés sur la carte) qui assurait la liaison avec le secteur du Wasserfall : ce tracé non dégagé ne semble plus vraiment praticable.

Pour nous, après un replat agréable, la partie dure de la montée est ici, d’abord toute droite, après en zigzags. → En hiver, cette portion peut être extrêmement difficile, ce qu’on verra sur ce blog http://ltd-rando68.over-blog.com/2021/12/sewen-la-petite-chaume-enneigee-r-475-14-7-km-d-611-m-5-h-15-mn-5/6.html (décembre 2021).

Les 3 photos : les arbres montrent ici leur incroyable force, avec (à gauche) un premier angle droit en appui sur un rocher, un second (au centre) plus en finesse, et enfin (à droite) la transformation en hôtel à champignons.

Les photos : on traverse un muret de pierres sèches, et voici à notre droite une première chaume (pâturage) du Neuberg ; une peu plus haut, en voici une autre, beaucoup plus vaste et aussi plus plate, et elle est des 2 côtés.

Les photos : notre sentier se glisse curieusement entre 2 murets de pierres sèches, et on arrive au niveau de l’ancienne marcairerie : on voit ici le petit pré en contrebas, délimité par un muret de pierres sèches (il devait être plus haut), que le fermier utilisait pour stocker le foin, afin de le protéger des bêtes de la forêt.

Les photos : nous sommes bien au Neuberg, altitude 998 m, et sur cette vue d’ensemble on repère au centre 2 murets simplement destinés à maintenir 2 petites terrasses, alors que le grand pré au 1^er plan était le premier potager, lui-aussi entouré d’un muret.

Les photos : les hauts murs témoignent de la taille de cette marcairerie, alors que sur la 2è photo on devine un ancien évier en pierre, mais il n’y avait pas d’eau courante ici !

Les photos : cette pièce devait être la cuisine, et à côté c’était peut-être une chambre, au milieu de laquelle un arbre a poussé…

L’extrémité, côté ouest, faisait office de grenier, et les murs ont été renforcés puisque c’est de là que venaient le vent et la pluie.

Les photos : mauvaise nouvelle, la source-fontaine étant complètement tarie, les vaches ne monteront plus pâturer ici cet été (elles y étaient semble-t-il au mois de juin). Voici une vue du pâturage le plus important : d’une surface totale d’environ 94 ha, ces chaumes étaient considérées comme les plus intéressantes de la vallée !

Les photos : en prenant un peu de hauteur, on mesure mieux l’importance du bâtiment et la beauté des pâturages.

Les photos : au-dessus du Neuberg, c’est la montagne, avec une roche noirâtre caractéristique ; environ 100 m plus haut, à gauche du sentier, voici le 2è potager, lui-aussi protégé par un muret en pierre sèches qui a presque disparu.

► Nous suivons toujours le balisage « rectangle rouge-blanc-rouge », et on entre dans la forêt.

Ici, l’accueil est assuré par les hêtres, dont on pourrait faire de multiples photos.

► Très vite, on rejoint le GR5 alsacien et son « rectangle rouge », que nous suivons vers la gauche, direction Ballon d’Alsace. Cette portion est plate, voire en légère descente.

Les photos : en 7 minutes environ, on arrive à un rocher panorama, avec table et bancs ; en face, sur l’autre versant, la ferme du Petit Langenberg, reconnaissable à ses toits rouges et entourée de ses pâturages. Juste avant ce point de vue : prendre le sentier qui descend à gauche, balisage « rectangle rouge-blanc-rouge », direction Lac d’Alfeld. → Dommage que la mention Wasserfall ne soit pas indiquée ici…

Les photos : descente rapide, et nous voici sur la chaume de l’Oberer Wasserfall. En suivant le sentier, on verra bientôt ce panneau : il n’y a plus aucun point de vue depuis longtemps, mais il faut s’arrêter ici…

► En restant sur la même ligne de niveau, donc sans descendre ni monter, il faut explorer sur la droite, entre les arbustes, les genets et les myrtilliers, et on découvrira bientôt les ruines de l’ancienne marcairerie Oberer Wasserfall.

Les photos : les murs en pierres sèches sont hauts et relativement en bon état, et on découvre une petite pièce qui était la couchette du marcaire.

Les photos : difficile de dire si ces 2 lampes à pétrole sont d’époque, mais ce qui est certain c’est que cette bâtisse est remarquablement bien conservée.

► Deux éléments sont à prendre en compte ici : il n’y a pas d’arbre de grandes dimensions, dont la chute aurait pu endommager notablement les ruines. D’autre part, il est clair que des gens ont eu l’habitude de venir ici régulièrement, pas en simples touristes, mais bien pour y passer du temps.

Selon Jacques Bloch, qui monte par ici et arpente ces terres depuis longtemps, « il y avait des gens de Montbéliard qui passaient des W-E là-haut pendant de longues années, et certains matériels ont été apportés par eux pour avoir un minimum d'équipement disponible sur place. (…) C'était leur lieu de vie lors des W-E. L'aîné d'entre eux est trop âgé et ne peut plus y monter. Je pense qu'un certain nombre de matériels leur appartenait et vient compléter les vestiges de la vie paysanne là-haut. ». Dans quel but ? « Ils ont reconstruit l'habitat du marcaire ; la toiture s'est envolée dans les rafales lors des tempêtes. Les murs en pierres sèches ont été soigneusement reconstitués. »

Voilà la belle histoire récente de l’Oberer Wasserfall, incroyable et pourtant vraie !

La marcairerie de l’Oberer Wasserfall avait des dimensions quand même importantes, et ici un arbre est tombé à l’intérieur.

Les photos : on revient sur le sentier balisé « rectangle rouge-blanc-rouge », on quitte le secteur et on continue la descente, en compagnie du muret de pierres sèches, qu’on longe et qu’on traverse plusieurs fois. Cette descente est rapide, parfois en zigzags, avec quelques passages un peu délicats qui nécessitent une souplesse certaine. Un hêtre s’est cassé, mais le sentier a été parfaitement dégagé.

► Une section plate correspond au km 5 de notre circuit. On arrive dans le secteur appelé Mittlerer Wasserfall sur la carte.

Les photos : ce mur de pierres sèches et de forme rectangulaire indique une ancienne construction, peut-être pour mettre à l’écart les génisses (appelée Guschtihütte en dialecte) ; quant à cette plantation d’épicéas, elle correspond à l’abandon des chaumes de Mittlerer Wasserfall, qui ont été transformées en pessière ou plantation de jeunes épicéas par la commune de Sewen. Il s’agit sans doute la 3è génération de ces arbres, la 1è à mourir des scolytes suite à la sécheresse.

Un pont en pierres, sèches d’une certaine façon, permet au chemin de passer sur le ruisseau Wasserfall, réduit à un simple et maigre filet d’eau.

Les photos : on arrive à notre troisième ruine de ferme, et aussi à un croisement de chemins. Nous sommes à Unterer Wasserfall, plus simplement appelée ‘‘Wasserfall’’, et en montant un peu vers la droite on verra les limites de la construction.

Les photos : il n’est pas facile de suivre les murs de cette ancienne ferme, et encore plus difficile d’y pénétrer, vu le nombre de gros arbres qui sont tombés dessus ! Des trois fermes, ce sont les ruines les moins intéressantes…

Les photos : pour me consoler, j’ai photographié des fleurs plus légères qu’une plume. Nous continuons à gauche, balisage « X rouge », direction Lac d’Alfeld et Sewen : on longe un haut mur de pierres sèches, qui limitait peut-être un vaste jardin-potager.

La photo : environ 200 m plus loin, voici à droite du sentier les ruines de la dernière construction de ce circuit, qui est mentionnée d’un petit rectangle noir sur la carte TOP 25 : c’était peut-être la grange à foin, car il ne faut pas oublier que la ferme du Wasserfall était occupée à l’année !

► Descente rapide, on suivra au mieux le balisage « X rouge » qui est bien fait, et on arrive vite à l’abri de ce secteur.

Les photos : voici donc l’abri Schahling Hütte : on en profitera pour noter l’écriture exacte et la genèse de la construction, à une date non précisée.

Les photos : de la terrasse, on profite d’une belle vue vers Sewen, et naturellement sur le lac d’Alfeld, que nous surplombons.

► La descente continue en « X rouge » : chemin désagréable dans les rochers, passerelle en fer sur le ruisseau Wasserfall (presque à sec, comme plus haut), et après on quitte le chemin pour descendre à droite, même balisage.

Attention : la descente ici est rapide, entre rochers et racines, et nécessite un certain équilibre. Les bonnes chaussures seront plus efficaces que les nu-pieds ou les espadrilles !

Le sentier contourne cet arbre magnifique !

► Un peu plus bas, continuer tout droit, Lac d’Alfeld par Wasserfall ; ensuite on prendra encore tout droit l’accès suggéré ‘‘aller-retour par la cascade’’. On grimpe à une petite échelle en fer, et devant nous le ruisseau Wasserfall brille par son absence…

Les photos : voici la cascade, mais le zoom ne sert à rien, on voit à peine 5 ou 6 gouttes d’eau ! Par contre, le secteur en haut de l’échelle est attractif pour les papillons, mais je ne sais pas s’il existe un terme pour exprimer cela.

► Retour en arrière et on termine la descente au bout de la digue, qu’il suffit de retraverser pour retrouver le parking. Pour cette randonnée magnifique et très intéressante, il faut compter 3 h (A).

Textes et photos : Pierre Brunner, juillet 2023. Courriel personnel brunner.pierala@orange.fr

(A) LE TEMPS DONNÉ ICI est purement indicatif : chaque emplacement mérite en effet une visite aussi complète que possible.

NIVEAU DES CIRCUITS : ils sont classés en 7 niveaux : très facile (1/6), facile (2/6), assez facile (2,5/6), un peu difficile (3/6), assez difficile (4/6), difficile (5/6), extrêmement difficile (6/6) - ce dernier niveau ne devrait jamais être proposé ici.

INTÉRÊT DES RANDONNÉES : * = un peu intéressante ; ** = assez intéressante ; *** = très intéressante.

COMPATIBILITÉ VTT-VAE : c’est un simple conseil. → La responsabilité de LTD RANDO 68 et/ou celle de son gestionnaire ne saurait être mise en cause en cas d’accident.

UN PEU DE CULTURE, ÇA PEUT PAS FAIRE DE MAL :

MES SOURCES :

‘‘UNE TRACE DANS LA MONTAGNE, sur les chemins des marcaires de la Haute-Doller’’ de Jacques Bloch, édité par l’auteur, 2020 (as68jbl@orange.fr / 06 49 10 52 43). NB : les passages tirés du livre de Jacques Bloch sont « entre guillemets » et en caractères italiques ; ils sont reproduits ici avec son autorisation, qu’il en soit chaleureusement remercié.
‘‘LES VOSGES DU SUD, du Rossberg au Ballon d’Alsace’’, histoires, traditions, promenades, éditions La Nuée Bleue / DNA, 1990.

LA PHOTO : pour en savoir plus sur cet ouvrage et connaître les conditions pour l'acquérir, cliquez sur le lien https://jac-bloch.jimdosite.com/ (Photo P.BR.)

NEUBERG :

Ancienne marcairerie ou ferme d’estive, bien située sur le versant sud, altitude 998 m : elle est mentionnée depuis 1587 ! La commune de Sewen en était propriétaire après la Révolution. Les ruines ont encore belle allure, et la source-fontaine ajoute son charme au lieu. Il y avait sur ce terrain 2 potagers, « l’un devant la ferme et le terrassement en est encore tout-à-fait intact ; une seconde place similaire était située 100 m plus haut. (…). Les potagers étaient protégés par des barrières de branches tressés, pour éviter que sangliers et autres animaux de la forêt viennent s’y restaurer. » Les pâturages, d’une surface totale d’environ 94 ha, étaient considérés comme les plus intéressants de la vallée.

« Cette bâtisse était solide, la toiture était saine. La charpente était faite de troncs de sapins équarris à la hache, d’un seul tenant. (…) Les murs très épais étaient crépis à la chaux. La porte d’entrée avait la singularité d’être accolée à la fenêtre. Il fallait chercher l’eau qui coulait à l’extérieur. »

« Cette ferme d’estive comprenant une étable, visible au premier plan sur la photo de la fratrie Trommenschlager. La famille descendait les foins stockés légèrement en contrebas, au dernier virage du chemin, juste sous la chaume, dans un espace qui demeure ouvert. Ce pré était délimité par un muret de pierres sèches, encore bien visible, pour éviter que les animaux viennent y manger. Le bâtiment comportait également une cuisine et une chambre à coucher assez vaste, ainsi qu’un petit grenier. Bien entendu, l’électricité n’existait pas à cette époque : la nuit, c’était à la lumière de la lampe à pétrole que la famille s’éclairait. La bougie était assez rarement utilisée. »

« L’alimentation était spécifique sur les hauteurs de la montagne. La famille Trommenschlager mangeait des légumes du potager, des œufs, des champignons (notamment des coulemelles), des fruits récoltés à différentes altitudes : myrtilles, églantines, framboises, mûres, prunes, pommes, poires, cerises, noix, groseilles, noisettes. Elle disposait du lait issu de la traite des vaches, et d’un ou deux porcs qui procuraient de la viande. Chaque ferme possédait un four à pain ; cet aliment était produit sur place et il se conservait durablement (une semaine). Les farines devaient être différentes de celles utilisées de nos jours. »

« Un fromage à pâte pressée de type Bargkass y était fabriqué (sans cuisson). Nous relevons au passage que la production de Munster n’était pas de mise dans la vallée de Masevaux ». Il paraîtrait que, pendant la Seconde Guerre Mondiale, le secteur étant allemand, le couple de fermiers s’en était allé du côté français à la marcairerie de la chaume des Neufs-Bois (aujourd’hui en ruines) : les douaniers allemands les laissaient passer en échange de ‘‘fromages maison’’ !

Il y a toujours eu une forte habitude de fraternité et d’entr’aide entre les fermes et marcaireries, les déplacements s’effectuant à pied entre elles et aussi avec les villages de la vallée, ici Sewen.

► Il existait une 2è bâtisse à 800 m de là, même altitude : abandonnée en 1939, elle a disparu dans la végétation forestière et est très difficile à trouver. Je ne l’ai pas cherchée…

« Malheureusement, pour des raisons de sécurité, il a fallu détruire cette marcairerie du Neuberg, bien accrochée à 1 000 m d’altitude. ». Elle tombait en ruines a été démolie, sans doute autour des années 50’. Les prés sont encore pâturés. « Pourquoi ne pas l’avoir reconvertie en refuge pour randonneurs, tant elle était bien placée ? »

Sur cette photo prise dans les années 1930, on voit au premier plan la fratrie des exploitants, Joseph, Lina et Meinrad Trommenschlager. (Photo mise à disposition par M. Jacques Bloch, op.cit.)

OBERER WASSERFALL

Comme dans de nombreux autres secteurs, il y avait à l’origine trois chaumes ou pâturages, reprenant le nom du ruisseau (Wasserfall = chute d’eau) qui se jette dans le lac d’Alfeld : Oberer (celui d’en haut), Mittlerer (du milieu) et Unterer (d’en bas).

L’Oberer Wasserfall est une ancienne Guschtihütte, c’est-à-dire un abri pour le bétail qui venaient paitre sur les pâturages, et pour celui qui le surveillait et faisait son fromage. Etymologiquement, le mot Guschtihütte provient de Guschti, qui veut dire génisse.

Cet abri n’était pas occupé l’hiver. Je n’ai trouvé aucun document le concernant.

MITTLERER WASSERFALL :

Les ruines de l’abri indiquent qu’il avait une dimension assez importante, mais il n’existe à ce sujet aucun document et donc aucune certitude. On peut néanmoins imaginer qu’il dépendait de la ferme Wasserfall

UNTERER WASSERFALL :

Plus simplement appelé Wasserfall, en référence à la cascade au-dessus du lac d’Alfeld. La pâture avait été déboisée au 16è siècle, ou même avant. La ferme (dont on voit les ruines, et un panneau en montre la photo prise au début du 20è siècle) était assez importante, et occupée en permanence. La famille Naegelen occupa en dernier cette ferme, de 1929 à 1931 ; le Wasserfall entretenait alors 16 bêtes. Après son abandon, la commune de Sewen a planté un peu au-dessus, au niveau Mittlerer, la première pessière (plantation de jeunes épicéas) !

LA PHOTO : la ferme du Wasserfall en 1926. Origine de la photo : M. Armand Bossart (lien https://ogygie.pagesperso-orange.fr/fermes1.htm)

SCHAHLING HUTTE :

Encore appelé abri Wasserfall, altitude 750 m, il est l’abri de la commune de Sewen. Voir le lien traditionnel pour les abris : http://www.refuges.info/point/2729/cabane-non-gardee/Hautes-Vosges/Abri-Wasserfall/ et aussi celui du Club Vosgien de Masevaux https://club-vosgien-masevaux.fr/refuge_2.html et encore celui-ci http://neuweiher.canalblog.com/archives/2007/09/15/6215479.html

EN COMPLÉMENT :

Il y a sur ce même blog et dans le même secteur la randonnée ‘‘LAC D’ALFELD : OÙ SONT LES FERMES ?’’, publiée en avril 2019 (→ 6,9 km ~ D+ 480 m ~ UN PEU DIFFICILE (3/6) ~ *** ~ Non compatible VTT-VAE.), lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2019/04/lac-d-alfeld-ou-sont-les-fermes-r-232.html

QUELQUES RAPPELS :

► Vous trouverez le tout dernier tableau Excel permettant l’accès choisi à tous les circuits de ce blog (jusqu’au n° R 621 inclus) sur le lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2023/07/nouvelle-mise-a-jour-du-tableau-excel.html - et grand merci à Jean-Yves pour son travail régulier de mise à jour !

→ Les autres articles, qui ne sont pas des randonnées, sont listés sur ce tableau Excel dans l’onglet ‘‘articles divers’’ ; on les trouvera aussi, par catégories (service, découvertes, nature & environnement), sur la page d’accueil du blog, en cliquant sur le pictogramme Menu (en haut et à droite).

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