→ 7,8 km ~ D+157 m ~ Facile (2/6) ~ *** ~ Compatible VTT-VAE.
L’ESSENTIEL :
Un nouveau petit circuit facile et familial sur la colline du Bollenberg, au départ d’Orschwihr, tout près de Rouffach (68).
Voici encore un petit circuit autour du Bollenberg, au départ du village viticole d’Orschwihr. Ce tracé, facile et donc familial, comprend une boucle peu connue sur la colline située entre le Domaine du Bollenberg et Westhalten, empruntée au circuit de découverte ‘‘Vignobles et collines sèches - Le Bollenberg’’ ; le reste utilise largement la ‘‘Promenade circulaire du Bollenberg’’, créée par le Club Vosgien de Rouffach et balisée « anneau bleu ».
Merci aux bénévoles de la section du CVR, Club Vosgien de Rouffach, qui veillent à l’entretien et à l’excellent balisage des itinéraires de ce secteur. Président Jean-Paul GALL, site Internet intéressant http://www.clubvosgienrouffach.org/ (la rubrique ‘‘pages’’ est particulièrement bien fournie).
Site de la Fédération du Club Vosgien, qui regroupe 123 associations dans le massif : https://www.club-vosgien.eu/
La photo : la chapelle du Bollenberg, ou chapelle des Sorcières, est l’incontournable de ce joli petit circuit.
DÉPART / ARRIVÉE : vaste ‘‘parking’’ situé au bout de la Grand’Rue (bas) et au pied de la colline du Bollenberg, à ORSCHWIHR. Accès depuis la route à 4 voies D 83, sortie D3bis Orschwihr-Bergholtz-Merxheim ; au rond-point, prendre la D 5, Bergholtz-Orschwihr. Dans Orschwihr, au carrefour équipé de feux, prendre à droite la Grand’Rue, et on descend entre les caves des viticulteurs réputés. Après le grand crucifix et un petit lotissement, on arrive au parking, au pied de la colline et sur le passage d’une piste cyclable.
LA CARTE :
Capture d’écran OpenRunner, basée sur la nouvelle carte de randonnée TOP 25 IGN n° 3620 ET (Grand Ballon Cernay Guebwiller).
→ AVEC OPENRUNNER : accès direct au parcours, téléchargeable sur GPS https://www.openrunner.com/r/13404324 ; → attention, j’ai créé ce parcours sur Internet, il peut donc présenter des différences, même minimes, avec la réalité du terrain.
DESCRIPTIF :
La photo ci-dessous : depuis le parking, nous démarrons tranquillement en suivant la petite route goudronnée, qui est aussi piste cyclable VV11, et on verra ce crucifix récent.
La photo : peu après ce mur, récent lui-aussi et inclus sa Porte, continuer tout droit la rue du Bollenberg, en légère montée (sens interdit sauf ayants droit).
Les photos : on verra bientôt (point 260 sur la carte) ce très ancien crucifix en pierre, sur lequel le corps du Christ a disparu, il ne reste que ses mains, et aussi ses pieds, plus bas sur la croix. Simple usure du temps ou symbole étrange, je l’ignore…
Les photos : regard en arrière, vers la colline au-dessus de Bergholtz-Zell, et nous continuons tout droit sur le même chemin rural macadamisé, en longeant une zone de collines sèches ou landes.
La photo : voici quelques-unes des fleurs qui poussent sur cette colline.
Les photos : sur certaines parcelles, la terre entre les rangées de ceps a été labourée, et les tiges et feuilles jugées excessives ont été enlevées, mécaniquement bien sûr ; sur d’autres parcelles, la végétation s’exprime librement, sur le sol et en l’air. Les traitements chimiques de la vigne sont en cours, cela s’entend et cela se sent. Ça se sent que c’est ça !
La photo : au croisement suivant, continuer tout droit sur un large chemin recouvert de ces drôles de pavés : nous suivons maintenant le balisage « anneau bleu », et aussi le circuit VTT n°17.
Les photos : les grains de raisin sont encore petits et durs, mais il leur reste près de 2 mois pour grossir et se gorger de sucre, - du moins si le soleil les y aide un peu... Cette jeune parcelle a souffert de la pluie, mais ça n’a rien à voir avec la situation tragique en Allemagne. → Continuer tout droit sur un chemin empierré en légère montée, même balisage.
Les photos : nous traversons la petite route d’accès au Domaine du Bollenberg (point 256 sur la carte), et continuons notre itinéraire en face. Un grand panneau nous annonce l’entrée dans la réserve naturelle régionale des Collines de Rouffach, et voici quelques belles fleurs de ce secteur.
Les photos : un peu après, prendre le sentier-chemin herbeux à gauche, avec le double balisage « anneau bleu » et « losange vert » : en plus des herbes, des buissons pionniers s’accrochent au terrain, et quelques arbres ont même réussi à y prendre racine.
La photo : nous traversons un petit chemin et continuons en face, même balisage et panneau du CSA, Conservatoire des Sites Alsaciens, dont le siège régional est maintenant à Cernay.
Les photos : le sol est calcaire, mais on voit parfois des rochers noirâtres dont j’ignore l’origine ; coup d’œil en arrière sur la plaine d’Alsace et la Forêt Noire (dans la brume), alors que nous quittons la réserve naturelle.
Les photos : nous arrivons en descente au Domaine du Bollenberg (après avoir rejoint sa route d’accès) et le traversons entièrement : cet ancien pressoir à bras annonce ‘‘L’Auberge du Vieux Pressoir’’, et Sainte-Apolline veille sur son domaine éponyme.
► Après l’espace festif (chapiteau) et parking camping-cars, continuer tout droit sur un chemin empierré en légère montée.
La photo : prendre à droite vers Westhalten « disque bleu », et de suite après nous suivrons encore à droite, ce petit panneau du circuit de découverte des collines sèches.
Les photos : notre chemin est en légère montée dans un paysage bien différent, avec de vieux arbres fruitiers sur la gauche, et des prairies à vaches sur la droite.
Les photos : en arrivant sur un plateau (nous repasserons tout près dans un moment), prendre le chemin vers la droite (ancienne barrière en fer, et réservoir d’eau sur la droite). Légère descente, et nous entrons dans un joli bois de pins, dans une atmosphère très méditerranéenne.
La photo : attention, en arrivant à hauteur d’une 2è ancienne barrière en fer, il faut quitter le chemin et prendre ce sentier qui grimpe sur la gauche !
La photo : nous retrouvons bientôt la partie haute de cette étrange et merveilleuse colline, et ce panneau climatique explique nos impressions méditerranéennes. Altitude 362 m, point le plus élevé de ce circuit, avec une belle vue sur la plaine d’Alsace, au niveau de Rouffach.
La photo : après avoir admiré le vol de ce papillon, je l’ai photographié accroché à un arbre mort ; les raies blanches de ses ailes donnaient à son vol une grâce majestueuse !
► Pour la descente, on continuera tout droit en limite de forêt, d’abord sur une trace herbeuse, puis sur un petit chemin de terre. Au croisement de l’itinéraire « disque bleu », on continue tout droit et on arrive sur un large chemin empierré : le prendre à droite sur 20 m, et après c’est à gauche !
La photo : sur notre droite, voici Westhalten et son vignoble.
► Il suffit ensuite de continuer tout droit en légère montée, et on rejoint bientôt le chemin classique, avec le triple balisage « anneau bleu », « losange vert » et piste VTT n°17. Après, c’est plat et toujours tout droit.
On arrive à un croisement, marqué par un grand crucifix. De la droite arrive une petite route goudronnée qui monte d’Orschwihr, et à gauche partent les circuits de marche du Club Vosgien au Bollenberg : nous continuons tout droit jusqu’à la chapelle.
Les photos : la chapelle du Bollenberg, ou chapelle des Sorcières, la voici, et il est difficile de prendre une photo sans voir cette affreuse poubelle, que la commune d’Orschwihr serait bien inspirée de déplacer. Une fois devant la chapelle, voici justement le village d’Orschwihr.
► À partir de l’entrée de la chapelle, on verra le petit sentier rocheux qui descend et nous ramène rapidement au parking : ce circuit a duré 2 heures et 15 mn (A).
Textes et photos : Pierre Brunner, juillet 2021. Courriel personnel brunner.pierala@orange.fr
(A) LE TEMPS INDIQUÉ ICI est celui d’un randonneur entraîné, et ne concerne que le temps de marche, pauses photos comprises. Moyenne pour la sortie : 3,5 km/h.
NIVEAU DES CIRCUITS : ils sont classés en 7 niveaux : très facile (1/6), facile (2/6), assez facile (2,5/6), un peu difficile (3/6), assez difficile (4/6), difficile (5/6), extrêmement difficile (6/6) – ce dernier niveau ne devrait jamais être proposé ici.
INTÉRÊT DES RANDONNÉES : * = un peu intéressante ; ** = assez intéressante ; *** = très intéressante.
COMPATIBILITÉ VTT-VAE : c’est un simple conseil. → La responsabilité de LTD RANDO 68 et/ou celle de son gestionnaire ne sauraient être mises en cause en cas d’accident.
► ORSCHWIHR ET LE BOLLENBERG SONT DÉJÀ BIEN PRÉSENTS SUR CE BLOG !
ORSCHWIHR : UN CHEMIN DE CROIX AU BOLLENBERG ! (→ 8,6 km ~ D+204 m ~ Assez facile (2/6) ~ *** ~ Compatible VTT-VAE.), lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2021/02/orschwihr-un-chemin-de-croix-au-bollenberg-r-386-8-6-km-d-204-m-2-h-30-mn-2/6.html
ORSCHWIHR : PETITE ESCAPADE AU BOLLENBERG (→ 8,1 km ~ D+ 200 m ~ FACILE (2/6) ~ *** ~ Non compatible VTT-VEA), lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2016/07/r-11-petite-escapade-au-bollenberg.html
ORSCHWIHR : DEUX CHÂTEAUX ET DEUX CHAPELLES (→ 10,2 km ~ D+ 261 m ~ FACILE (2/6) ~ *** ~ Compatible VTT-VAE.), lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2019/05/orschwihr-deux-chateaux-et-deux-chapelles-r-239.html
ORSCHWIHR : LE VIGNOBLE, DU BOLLENBERG À ROUFFACH (→ 11,6 km ~ D+ 236 m ~ Facile (2/6) ~ ***), lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2018/03/orschwihr-le-vignoble-du-bollenberg-a-rouffach-r-138.html
ORSCHWIHR : LE VIGNOBLE EN HIVER, JUSQU’AU SCHAUENBERG ! (→ 21,6 km ~ D+ 499 m ~ Un peu difficile (3/6) ~ *** ~ Non compatible VTT-VAE.), lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2020/01/orschwihr-le-vignoble-en-hiver-jusqu-au-schauenberg-r-312-21-6-km-d-499-m-5-h-20-mn-3/6.html
►► UN PEU DE CULTURE, ÇA PEUT PAS FAIRE DE MAL, ET ICI Y’EN A MÊME BEAUCOUP :
ORSCHWIHR :
Joli village viticole d’un millier d’habitants (Orschwihrois et Orschwihroises), situé entre Guebwiller et Rouffach. Il est connu pour ses collines du Bollenberg et Pfingstberg, sa chapelle des Sorcières, son église St-Nicolas et son ancien château (manoir). Lien Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Orschwihr ; site Internet de la commune http://s496978099.siteweb-initial.fr/accueil/
LE BOLLENBERG :
Le Bollenberg est une colline (altitude 363 mètres) formée de calcaire jurassien, située entre Rouffach, Orschwihr et Westhalten. La masse rocheuse et compacte de la crête, associée à un climat de type méditerranéen, favorise une flore exceptionnelle, composée d’orchidées (une quinzaine d’espèces !), géraniums sanguins et tulipes sauvages, ainsi qu’une faune spécifique (huppe fascié, lézard vert). Les pentes de galets et de sables sont propices au développement de la vigne, l’expression florale des cépages alsaciens y étant particulièrement bien servie. Vers la fin du moyen-âge, les herboristes et guérisseurs, souvent considérés comme des sorciers, étaient nombreux à venir profiter des plantes singulières qu’ils trouvaient sur cette colline : le Bollenberg était alors désigné comme étant un lieu de réunions et de pratiques sabbatiques. Les participants arrêtés sur place étaient enfermés dans la tour des sorcières de Rouffach, en attendant leur jugement et condamnation pour sorcellerie ; dans la seule année 1615, on ne dénombra pas moins de 62 procès pour sorcellerie à Rouffach ! (Source : office de tourisme Éguisheim & Rouffach sur https://www.tourisme-eguisheim-rouffach.com/ ). Voir aussi le lien https://www.reserves-naturelles.org/collines-de-rouffach et surtout l’excellent et très complet site https://www.lieux-insolites.fr/alsace/bollenberg/bollenberg.htm
LE BOLLENBERG ET SON HISTOIRE ANCIENNE :
(Série ‘‘L'ALSACE ET SON PASSÉ’’, publiée par Jean-Marie Nick, administrateur, dans ‘‘Le Journal Historique de l’Alsace’’ groupe public Facebook, lien https://www.facebook.com/groups/187460842568084 )
1) LE BOLLENBERG, MONTAGNE SOLAIRE
(Publication du 10/07/2021)
Situé à 363 m d'altitude, le Bollenberg est avec le Bastberg (Bas-Rhin), l'une des collines sous-vosgiennes d'Alsace les mieux identifiées du grand public. Dominant, au sud de Rouffach et au nord de Soultz-Haut-Rhin / Issenheim, les villages viticoles de Bergholtz, Bergholtz-Zell, Orschwihr et Westhalten, le Bollenberg est connu non seulement en tant que colline présumée à sorcières, même si le lieu ne s'est jamais nommé, semble-t-il, Hexenberg (montagne des Sorcières) ou Hexenhügel (collines des sorcières).
En revanche, pour les ardents défenseurs du passé celtique de la région, la célèbre colline sous-vosgienne constitue un ancien lieu de culte dédié au dieu qualifié de gaulois BELENOS (Bélénus). Et pour le grand public, le Bollenberg, haut-lieu viticole et temple botanique, reste avant tout un lieu privilégié de promenades naturalistes et œnophiliques. Voyons cela de plus près sous forme de feuilleton.
Le site a sans doute été occupé dès la plus haute antiquité et plus particulièrement à l'époque celte. L'ouvrage "Orschwihr, Bergholtz, Bergholtz-Zell, un vallon, trois identités" (Ed. Coprur 1987) signale la présence, jadis, au sommet de la colline, de « blocs erratiques en grès » qui auraient pu être des dolmens.
En outre, le regretté Adolphe Landspurg, ancien président de l'association des sourciers d'Europe, a avancé dans son ouvrage "Les hauts lieux d'énergie d'Alsace, des Vosges et de la Forêt Noire" (Ed. du Rhin 1992), que « le Bollenberg, qui fait face au Petit Ballon, était le Belenberg, la montagne de Belen, le dieu celte Bélénus ».
Dans "Sourciers et science traditionnelle" (Guy Trédaniel, éditeur, 1999), le même auteur s'explique plus en avant : « Au solstice d'été, l'observateur situé au Bollenberg (...) verra le soleil se coucher derrière le col du Bœnlesgrab, dans le secteur du Petit Ballon. Le mot Bollenberg vient de Bœllenberg qui signifie montagne de Belen, et le mot Bœnlesgrab (Ndr : un col entre le Florival / Vallée de Guebwiller et le val Saint-Grégoire / Vallée de Munster) vient de Belenusgrab qui signifie tombe de Bélénus ».
La théorie semble séduisante, mais il existe d'autres étymologies de Bollenberg. Nous y reviendrons dans notre prochaine publication, car les connaissances des Celtes sont essentiellement d'ordre archéologique et les théories font florès.
2) D'AUTRES ÉTYMOLOGIES
(Publication du 13/07/2021)
Les "celtophiles" pensent généralement que le toponyme Bollenberg a pour racine le dieu Belenos (Belen) auquel a été ajouté le suffixe "berg" (sommet, montagne), ainsi que cela a été expliqué dans le post du 10 juillet sur ce mur.
Mais cette étymologie ne fait pas l'unanimité. En effet, divers chercheurs cités par l'ouvrage "Orschwihr, Bergholtz, Bergholtz-Zell, un vallon, trois identités" (Ed. Coprur 1987) ont indiqué que le toponyme Bollenberg pourrait avoir des origines autres que celtiques.
• Au 18è siècle, l'historien Jean-Daniel Schœpflin (1694-1771)) l'attribue à un culte romain d'APOLLON. La thèse est crédible si on la relie à la proximité, à l'époque gallo-romaine, d'une importante voie longeant le piémont vosgien d'Epomanduorum (Mandeure) à Tres Tabernae (Saverne).
• Au 19è siècle, l'archéologue Bernard-Jacques-Joseph-Maximilien de Ring, dit Maximilian von Ring ou Max de Ring (1799-1873) et l'abbé Charles Braun (1820-1877) ont écrit que les Germains y célébraient un culte au dieu-soleil BALDER ou PHOL. Ce culte a bien pu succéder à celui – celte – de Belenos…
• Enfin, dès le 16è siècle le christianisme a voué le site au culte de sainte APOLLINE (Appoline, Apolinne, ou Appolline : toutes ces écritures sont bonnes...), morte martyre à Alexandrie en 249. Elle est aussi appelée Polona. D'ailleurs, d'Apollon à Apolline, il n'y a qu'un pas, surtout en période de christianisation des lieux de culte païen. C'est donc aussi Apolline qui aurait pu donner son nom au Bollenberg. À ce sujet, on lira avec intérêt l'opuscule d'Huguette Bleyer et de Maryse Debuire (Ed. Résiac 1988) intitulé « Du nord de l'Egypte au sud de l'Alsace, sainte Apolline, patronne des chirurgiens-dentistes ».
3) DES BALLONS, DES BELCHEN ET DES… BLAUEN
(Publication du 16/07/2021)
Après avoir évoqué le Bollenberg comme haut-lieu solaire grâce au dieu Belenos à l'origine potentiel du toponyme (la publication, sur ce mur, du 10 juillet), tout en tenant compte des autres cultes ou étymologies possibles dont Apollon, Balder, sainte Apolline (publication du 13 juillet), revenons aux dimensions celtiques du lieu souvent évoqué par Adolphe Landspurg dans ses ouvrages. Le géo-biologue alsacien, grand sourcier devant l'Éternel (peu importe ici comment se nomme ce dernier), s'est beaucoup documenté à ce sujet et ses références bibliographiques sont nombreuses.
Selon ses recherches, le soleil celte possédait de nombreuses appellations : Bal, Bel, Belen, Bœllen, Bélios (dieu solaire phénicien), Belenos ou encore Bélénus : « Ce n'est pas par hasard si les prêtres du culte mégalithique, qui peuplaient le sud de l'Alsace, des Vosges, de la Forêt Noire et le nord de la Suisse, avaient appelé certaines montagnes sacrées Ballons et Belchen pour célébrer le culte à Bélénus (...). Qu'on les appelle Ballons ou Belchen, ces montagnes doivent leur nom au soleil (...) et non à leur forme arrondie », comme on pourrait le croire à première vue.
À partir de cette démonstration, le chercheur a dressé une liste des montagnes solaires dédiées à Bélénus : Grand Ballon (alias Ballon de Guebwiller, Ballon de Soultz, ou Großer Belchen pour les germanophones), Petit Ballon (Kleiner Belchen) et Ballon d'Alsace (ou Ballon de Belfort et Elsässer Belchen), voire le Belacker et le Bollenberg, en Alsace ; le Schwarzwälderbelchen, en Forêt Noire ; le Jurabelchen (Belchenfluhe ou Schweizerbelchen) en Suisse et le Ballon de Servance et de Lure (le plus haut sommet de Haute-Saône), au-delà de la ligne bleue.
À ceux-là s'ajoutent les Blauen (le Hochblauen) et le Zellerblauen en Allemagne et le Schweizer Blauen en Suisse, plutôt nécessaires aux calendriers agraires.
Tous ces sommets auraient servi aux Celtes pour l'organisation calendaire des quatre saisons selon diverses méthodes de «cadastration préhistorique et de calendrier astronomique selon un système géodésique.» (Voir Wikipédia : "Le système calendaire des Ballons").
Et, selon Landspurg, le Bollenberg faisait partie des lieux d'observation calendaire primordiaux comme base d'une triangulation géodésique grâce à un repérage tridimensionnel (voir l'illustration ci-dessous).
La photo ci-dessous : schéma de triangulation calendaire (Source : "Dictionnaire historique de la Suisse", rubrique "Ballons").
4) 16 MOIS LUNAIRES
(Publication du 19/07/2021)
En complément aux publications des 10 et 16 juillet derniers sur ce mur, évoquons un peu plus ce à quoi pouvait servir aux Celtes "locaux" dans le cadre de leurs observations calendaires le Bollenberg, haut-lieu géodésique de triangulation par rapport aux Ballons et Belchen.
Succédant aux civilisations mégalithiques et préceltiques, les Celtes, qui étaient constitués de plusieurs peuples, sont arrivés de l'Est jusqu'en nos contrées entre 800 et 500 av. J.-C.. Le soleil divinisé sous de multiples appellations constituait un repère important dans la vie quotidienne des dits Celtes. Mais pas le seul, même si, selon le géo-biologue Adolphe Landspurg, ils divisaient l'année solaire en 16 périodes de 22 ou 23 jours. Mais le sourcier haut-rhinois précise tout de go dans son ouvrage "Traditions solaires au pays des Ballons et des Belchen" (Editions du Rhin, mai 1999), que « les Celtes comptaient en nuits et non en jours. Le calendrier celtique était lunaire et il ne se réglait pas sur l'année solaire, mais sur l'année pastorale et agraire ».
Ils avaient toutefois un grand sens de l'orientation comme en témoignent notamment les champs de pierres levées à travers l'Europe. Ils savaient aussi observer les courses solaires et lunaires jusque dans les moindres détails. Ainsi les Celtes fêtaient notamment les équinoxes et les solstices, chargés de symboles. Ont notamment survécu aux antiques fêtes celtiques le "Schieweschlauje " (le lancer de disques enflammés, surtout à l'équinoxe d'hiver) et les feux de la Saint-Jean (solstice d'été).
Mais Adolphe Landspurg a avoué qu'il ignorait si ses protégés prévoyaient les éclipses totales ou partielles du soleil et de la lune et si, a fortiori, ils les fêtaient. Cependant, que l'on croie aux connaissances celtes sur les relations entre la terre et le ciel ou que l'on n'y croie pas, les rendez-vous entre le soleil et la lune reste un moment privilégié soit pour se sentir momentanément en phase avec nos prédécesseurs d'il y a plus de 2500 ans, soit, du moins pour essayer de comprendre les Celtes et leurs traditions. Même pour nos contemporains, l'éclipse totale du soleil vécue par certains au Bollenberg le 11 août 1999 reste à jamais marquée dans leur mémoire. Vous souvenez-vous où vous avez vécu cet événement solaire ?
5) LA COLLINES DES SORCIÈRES
(Publication du 22/07/2021)
Le Bollenberg (Haute-Alsace) a été considéré (sans preuve), au même titre que le Bastberg (Basse-Alsace), comme l'un des sites types à accueillir jadis les rencontres de sorcières. Essayons de comprendre un peu. Mais c'est juste un avis.
La pratique de la magie est sans doute aussi ancienne que l'homo sapiens. L'être humain a, semble-t-il, toujours cru que l'un ou l'autre de ses contemporains pouvait lui jeter un sort. Les auteurs les plus anciens, tels Homère, Hérodote, Horace ou Apulée en parlaient déjà fort savamment et dès le Moyen Âge, les sorcières (malheureusement toujours plus nombreuses que leurs homologues masculins !) sont censées rencontrer Satan (ou d'autres entités démoniaques) au cours de sabbats en des lieux sacrés. Et l'imaginaire populaire a considéré que le Bollenberg en était.
Dans le monde germanique, la nuit de Walpurgis (le 1er mai) était considérée comme un temps fort de ces retrouvailles démoniaques, sataniques ou lucifériennes au moment même du retour du printemps. Mais rien ne prouve que de tels événements aient eu lieu Bollenberg. Les sabbats des sorcières en ce lieu sont sortis tout droit de l'imagination populaire aux conséquences dramatiques. Ah ! Superstitions, combien d'innocentes victimes ont payé de leur vie à cause de vous et de l'obscurantisme cléricale!
En effet, une chasse aux sorcières a été institutionnalisée par le pape Innocent VIII (1432-1492) et a duré en France (et dans nos contrées) jusqu'au XVIIe siècle. L'historien Pierre Chaunu (1923-2009) a évalué le nombre de victimes des impitoyables procès ecclésiastiques et seigneuriaux à 40 000. Voltaire (1694-1778) parle même de 100 000 sorciers et sorcières, dont des enfants (maintes fois des malades mentaux, des personnes indésirables ou des boucs émissaires) martyrs des inquiétudes collectives et sacrifiés à l'obscurantisme larvé ou public du temps jadis.
Les communes autour du Bollenberg ont fourni leurs contingents de sorcières, dont de nombreuses, notamment jugées à Rouffach (ville du prince-évêque de Strasbourg, furent brûlées vives après avoir été atrocement torturées et mutilées. L'ouvrage "Orschwihr, Bergholtz, Bergholtz-Zell un vallon, trois identités" (Coprur 1987) cite, par exemple, cinq femmes de Bergholtz condamnées avec 57 autres en 1615. 13 ans plus tard, une certaine Kellerlerin, d'Orschwihr, est également brûlée vive.
6) LE POLONA - BERG : DE POLONA À APOLLINE
(Publication du 24/07/2021)
Rappelons que pour certains auteurs, une des étymologies de Bollenberg pourrait être "Polona-Berg" (voir la publication du 13 juillet dernier). Qui est cette Polona alors qu'un lieu-dit viticole du Bollenberg, le ''clos Sainte-Apolline'', met en valeur cette vénérée diaconesse, martyrisée à Alexandrie en 249. Pourquoi "Clos Sainte-Apolline" et pas "Clos Polona" ? D'ailleurs quel est le lien exact entre Polona et / ou Apolline avec le Bollenberg ?
C'est l'historien et archéologue Marc Grodwohl, fondateur de l'Écomusée d'Alsace, à Ungersheim (Haute-Alsace) qui nous en donne la clé dans un article publié sur la page Internet "Obermundat" et intitulé "Disparition des ultimes vestiges du site de l’église Saint-Martin du Bollenberg".
Une église paroissiale primitive Saint-Martin, située sur le Bollenberg, était jadis commune à Orschwihr, Rouffach, Soultzmatt et même Pfaffenheim. Lors de la disparition de ce lieu de culte, les Orschwihrois voulaient leur propre sanctuaire au cœur du village au pied de la fameuse colline. Ainsi que l'explique Marc Grodwohl «Orschwihr finit par construire sa propre église entre 1574 et 1577, au grand dam de Nicolas de Bollwiller (Ndr : le suzerain). Ce grand seigneur fit valoir que son aïeule Polona, fille du roi d’Alsace au 5è siècle (Ndr : invérifiable !) avait converti les païens au christianisme et établi en ces lieux un couvent de femmes, dont l’existence ancienne était prouvée selon lui (Ndr : le sire Nicolas) par les mouvements de terrain aisément reconnaissables sur place (…/…). L’analogie Bollwiller-Bollenberg-Polona devait persister longtemps, et survit du reste de nos jours dans le nom (moderne) du domaine viticole de la famille Meyer, le Clos ''Sainte-Apolline'' ».
En fait, l'obscure princesse Polona (dont on ne possède aucune biographie) qu'évoquait le sire de Bollwiller est devenue avec le temps sainte Apolline, invoquée à la chapelle du Bollenberg, notamment pour guérir les maux de dents. Aujourd'hui ce lieu de culte se nomme chapelle Sainte-Croix ou… chapelle des Sorcières.
La photo : le clos Sainte-Apolline constitue l'une des nombreuses parcelles d'un Bollenberg (Haute-Alsace) voué à la culture de la vigne (étiquette aimablement offerte par le viticulteur).
La photo : l'église Saint-Nicolas d'Orschwihr (Haute-Alsace) remonte au 16e siècle et a été construite pour faciliter la pratique religieuse des Orschwihrois et se substituer à l'église paroissiale Saint-Martin primitive qui se situait au Bollenberg (photo JMN juillet 1996).
RÉSERVE NATURELLE DES COLLINES DE ROUFFACH :
Voir les liens https://reserves-naturelles.org/collines-de-rouffach , https://www.vosges-rando.net/Conseils/Reserves/Rouffach.htm (fiches PDF très détaillées), http://www.grand-est.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/avis2017-14-pg-rnr-rouffach.pdf ou https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9serve_naturelle_r%C3%A9gionale_des_collines_de_Rouffach
LA VIGNE AU BOLLENBERG :
Concernant le terroir viticole du Bollenberg, on lira d’intéressantes précisions sur le lien https://www.alsace-du-vin.com/vin-alsace/grands-crus-et-lieux-dits-alsace/lieux-dits-vin-alsace/Terroir-du-Bollenberg.html . Le Domaine du Bollenberg comprend un hôtel, le restaurant gastronomique ‘‘Auberge du vieux pressoir’’ (lien https://bollenberg.com/auberge-au-vieux-pressoir/ ), une aire de camping-car, un chapiteau pour les mariages et autres fêtes, et bien sûr le domaine viticole justement nommé ‘‘Clos Sainte-Apolline’’ (lien https://bollenberg.com/ ), le tout étant accessible par une petite route partant de la RD 83.
LA CHAPELLE :
Elle est connue sous plusieurs noms : chapelle du Bollenberg, chapelle Sainte-Croix, chapelle Sainte-Appolonia (nom officiel pour l’église catholique), ou plus simplement chapelle des Sorcières (en dialecte "Haksekapel"). Sainte Apolline, patronne des dentistes, est naturellement invoquée lorsqu’on a mal aux dents. Tous les ans, dans la nuit du 14 au 15 août, les conscrits d’Orschwihr organisaient l’Haxafir (le feu des sorcières) près de la chapelle : ils brûlaient alors une sorcière en paille sur un immense bûcher. Outre le site déjà cité ci-dessus https://www.lieux-insolites.fr/alsace/bollenberg/bollenberg.htm , on trouvera des précisions sur le lien http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=68250_6 (on peut refuser les cookies).
QUOI ENCORE ??? (WHAT ELSE ?)
► Vous trouverez le tout nouveau tableau Excel permettant l’accès choisi à tous les circuits de ce blog (jusqu’au R 437 inclus) sur le lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2021/07/nouvelle-mise-a-jour-du-tableau-excel.html
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