9,66 km - D+346 m - 3 h - Assez facile (2,5/6) - *** - Non compatible VTT-VAE
L’ESSENTIEL :
Magnifique circuit original et très abordable, au départ du village de Fellering (68). Inclus :
Dans le massif des Vosges, il y a les grandes vallées classiques, et les trois lettres ‘‘LTD’’ de ce blog désignent parmi elles la Lauch, la Thur et la Doller. Il y a aussi de petites vallées annexes, souvent discrètes et peu connues : celle du Rammersbach en fait partie et je ne l’avais encore jamais parcourue, quelle erreur !
Son profil en ‘U’ évoque une ancienne vallée glaciaire, je n’ai trouvé aucun renseignement à ce sujet. Au départ de Fellering, le circuit proposé ici a tout d’une découverte paradisiaque, parfaitement abordable à toutes les générations. L’enchantement y est garanti !
Toute la 1è partie, à l’exception du sentier modifié, se déroule sur une petite route goudronnée.
Merci aux bénévoles des sections du CLUB VOSGIEN de MULHOUSE & CRÊTES (président Thierry SCHLAWICK, site Internet https://club-vosgien-mulhouse.fr/) et de LA VALLÉ DE SAINT-AMARIN (Président Joseph PETER, site Internet https://www.club-vosgien-saint-amarin.fr/ et page Facebook https://www.facebook.com/Cvsamarin/?locale=fr_FR), qui s’occupent de l’entretien des itinéraires balisés de ce secteur.
► Site de la Fédération du Club Vosgien, qui regroupe 128 associations dans le massif : https://www.club-vosgien.eu/
DÉPART-ARRIVÉE : parking du Sée d’Urbès à la sortie de FELLERING. Accès facile par la D 1066 (ancienne RN 66), vallée de Thann. Au rond-point de Fellering, continuer cette même route, direction Épinal et col de Bussang, et au début de la petite montée vers Urbès, on verra le panneau de danger A21, qui indique la proximité de débouché de cyclistes. Prendre 50 m après la petite route à droite : le parking (indiqué par un panneau sur la carte, mais pas sur le terrain) est à droite, de suite après la traversée du ruisseau Seebach.
LA CARTE DU CIRCUIT :
→ AVEC OPENRUNNER : accès direct à l’ensemble du parcours et tracé altimétrique actif, téléchargeable sur GPS https://www.openrunner.com/route-details/16380167 → Attention, j’ai créé ce parcours sur Internet, il peut donc présenter des différences avec la réalité du terrain.
LE DESCRIPTIF :
Les photos ci-dessus : voici le balisage très complet au début de cette petite route, et le parking du Sée d’Urbès. Pour le Sée, voir le lien rapide https://www.hautes-vosges-randonnees.com/le-see.html et aussi https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/la-tourbiere-du-see-durbes
Les photos : après quelques instants pour savourer la tourbière, on continue sur cette petite route, avec le balisage « triangle bleu » du Club Vosgien. Prendre ensuite à droite la rue du Sée et piste cyclable VV 331 : le muret de pierres sèches, avec ici un escalier, indique qu’il y avait ici autrefois des jardins potagers.
► Le « triangle bleu » s’en va à droite, on continue tout droit, et on verra bientôt sur la gauche le panneau indiquant le refuge Ma Joie, par lequel se fera le retour. Après une courbe à gauche et une légère descente, on franchit un torrent.
Les photos : ce torrent est le Rammersbach, bien en eau au printemps. Prendre alors à gauche le chemin du Rammersbach, et nous suivons maintenant le balisage « disque jaune » du Club Vosgien.
La photo : ce pont témoigne, comme plusieurs autres et arches de viaduc, du projet ferroviaire de la ligne de Mulhouse-Lutterbach à Kruth, qui devait se prolonger jusqu’à Saint-Maurice (Moselle), le franchissement du col de Bussang était prévu par un tunnel d’une longueur de 8 287 m. Dans les années 1930, 4 060 m ont été percés depuis Urbès, puis le chantier a été abandonné. ‘‘La galerie inachevée a été utilisée pendant la Seconde Guerre Mondiale, à partir de 1944, par l’armée allemande du 3è Reich, pour abriter une usine d’armement. Ce tunnel a été aménagé par plus de 1 600 déportés provenant de plusieurs camps de concentration dont Natzweiler-Struthof, Dachau, Auschwitz ; 464 Juifs sélectionnés par Daimler-Bentz y ont travaillé sur des moteurs d’avion de l’aviation allemande. Le tunnel d’Urbès était l’un des 70 camps annexes (komandos) du Struthof.’’ (Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligne_d%27%C3%89pinal_%C3%A0_Bussang)
Les photos : nous arrivons au hameau Schliffels, ce qu’atteste le panneau de l’ex maison forestière, et cette montée a des allures de carte postale.
Les 2 photos : à un croisement devant un transformateur, prendre à gauche, « disque jaune », et on verra ce panneau qui mentionne les principales fermes du vallon ; juste après, à gauche de la route, un tilleul a été planté d’une manière émouvante, un banc permettant d’apprécier l’endroit.
Les photos : nous suivons la petite route (le bac jaune contient du sel de déneigement), et en contrebas le Rammersbach, torrent de montagne, trouve son chemin.
Les photos : nous aussi au prochain carrefour, la signalétique est excellente, « disque jaune » pour nous, et il y a là une belle fontaine en pierre.
Les photos : c’est aussi le coin des poètes, et une table et bancs en béton incitent à la pause-café ; juste après, ne pas louper le sentier qui grimpe à droite, itinéraire modifié, « disque jaune ».
Les photos : coup d’œil en arrière sur Schliffels et Fellering ; on attaque alors une bonne et courte montée sur un ancien chemin, bordé de murets en grosses pierres.
► On passe devant les chambres d’hôtes Thalhorn, puis chemin du Stuckelrain, et on rejoint la route au point-altitude 596 sur la carte.
Les 2 photos : dans un virage, on verra à droite la ferme Lehmann-Erny. Nous sommes au lieu-dit Langmatt, et ces deux adorables chèvres nous y souhaitent la bienvenue.
► La route est maintenant plate : continuer tout droit direction ferme Schoeffel (ne pas prendre à droite, la ferme du Bergenbach n’est pas pour nous sur ce circuit). Nous suivons toujours le balisage « disque jaune ».
Les photos : sur la droite, en face d’une belle propriété, on remarque une ancienne construction basse en pierres, avec l’escalier d’accès sur la droite : peut-être la remise qui permettait de ranger les bidons de lait. En incrustation : une petite source, qui sortait de la roche quelques mètres avant.
Les photos : nous voici aux portes du paradis et on retrouve le Rammersbach, devenu simple et vrai torrent de montagne, mais coulant paisiblement et d’une extraordinaire beauté !
Les photos : ce vallon est fermé par le Drumont et la Tête de Fellering, encore un peu enneigés. Sur la gauche, l’imposante ferme aux bâtiments multiples est celle du GAEC Valentin, qui s’occupe également de la ferme-auberge Felsach : ils n’ont donc aucun produit à vendre sur place.
Les photos : un rien plus loin, on arrive au GAEC Stoeffel-Pierrel, qui compte lui-aussi de nombreux bâtiments d’exploitation et de logements.
Les 2 photos : un panneau liste les produits laitiers qui sont à la vente, ici ou dans le cadre du réseau Bienvenue à la ferme ; en arrière, cet imposant bâtiment est peut-être une ancienne auberge, je n’ai rien trouvé le concernant.
Les photos : dans le virage on quitte le vallon, non sans remarquer qu’une (ancienne) ferme existe encore plus haut ; nous marchons maintenant sur le chemin du Batschina, un nom d’origine celtique ou latine, dont j’ignore la signification, mais qui se retrouve sur la commune pour nommer un lieu-dit (Batschinamatten) et une forêt.
Les photos : dans le virage qui suit (la route devient alors chemin empierré), on verra sur la gauche une cabane de chasseurs : l’occasion de mettre en évidence d’une part le système d’agrainage qu’ils pratiquent (avec rien moins qu’un silo à maïs), et l’incroyable désordre qui règne à l’arrière. Les chasseurs sont d’authentiques défenseurs de la nature, comme ils nous le rappellent volontiers…
► Nous sommes à mi-parcours et quittons alors la route pour prendre le chemin forestier descendant à gauche, avant la cabane : il n’est pas balisé, et nous y resterons jusqu’au retour à Fellering.
Les photos : on passe bientôt à l’arrière du GAEC Valentin, et sur l’autre versant on devine le chemin du Langenbach qui mène à l’abri éponyme. On suivra ce chemin principal qui ne tarde pas à remonter (traces de tracteurs et de chevaux), jusqu’à une bien mauvaise surprise : une grille cadenassée barre le passage, la forêt étant ici soigneusement protégée par un haut grillage : aucune explication, mais impossible d’aller plus loin !
► Seule et unique solution : descendre à gauche à travers pré pour rejoindre une maison sur 3 niveaux, construite au bout d’un chemin venant de Langmatt, située au km 6 de notre circuit. On franchit la clôture et on rejoint le chemin qui passe à droite de cette construction (n° 61), et on reprend la montée sur un chemin qui devait être autrefois bétonné.
Image surréaliste : on arrive à une maison, inhabitée et inhabitable, précédée par deux petits garages, et qui devait jouir d’une grande tranquillité et d’un luxe certain.
► Continuer sur le chemin partant de cette maison vers la gauche (pont sur un ruisseau et ancienne barrière en bois), qui en rejoint un autre, et il n’y a plus que de la descente. Itinéraire lui-aussi non balisé Club Vosgien.
Les photos : au départ de ce chemin, jolie vue sur le vallon du Rammersbach-Langmatt, avec une très importante superficie en herbe, et la montagne Bergenbach de l’autre côté. Mais très vite on traverse une première parcelle forestière dévastée.
Les photos : juste après, la parcelle suivante a été replantée. Avec quelle essence, je vous le donne en mille ? Et oui, ce sont des épicéas : merci aux techniciens-décideurs de l’ONF… Hop, une nouvelle parcelle dévastée, des fois que les choses ne soient pas claires.
La nature a plus de ressources que les humains : ce tronc cassé et ‘‘mort’’ (on en voit un morceau à droite) sert encore à nourrir des oiseaux et des champignons.
► Suivre le chemin principal, qui descend plus rapidement et devient un peu rocailleux. La carte récente TOP 25 3620 ET indique une croix, avec un chemin d’accès, mais il n’y a plus rien, cette forêt étant une vraie désolation…
Les photos : on arrive à l’ancienne colonie de vacances Ma Joie, qui a connu ses belles heures. Le chemin d’accès est carrossable et ne manque pas de charme, bordé par un muret de grosses pierres.
Les photos : en bas, voici la passerelle prévue, dans les années 1930, pour franchir la voie ferrée ; à, droite, des contreforts avaient été aménagés pour protéger la voie des chutes de pierres.
► Nous étions chemin de la Leh, et on retrouve la rue du Sée et VV331, à prendre à droite pour 1 km commun avec l’aller.
On retrouve le balisage « triangle bleu », qui nous ramène à gauche au bord de la tourbière.
Les photos : voici deux vues de la tourbière du Sée d’Urbès.
Cette randonnée inédite, agréable, plutôt facile et très intéressante, a duré 3 h. (A).
Textes et photos : Pierre Brunner, mars 2023. Courriel personnel brunner.pierala@orange.fr
(A) LE TEMPS INDIQUÉ ICI est celui d’un randonneur entraîné et un peu âgé : il ne prend en compte que les moments de marche et arrêts pour les photos, sans les pauses. Moyenne pour cette randonnée : 3,2 km/h.
NIVEAU DES CIRCUITS : ils sont classés en 7 niveaux : très facile (1/6), facile (2/6), assez facile (2,5/6), un peu difficile (3/6), assez difficile (4/6), difficile (5/6), extrêmement difficile (6/6) – ce dernier niveau ne devrait jamais être proposé ici.
INTÉRÊT DES RANDONNÉES : * = un peu intéressante ; ** = assez intéressante ; *** = très intéressante.
COMPATIBILITÉ VTT-VAE : c’est un simple conseil. → La responsabilité de LTD RANDO 68 et/ou celle de son gestionnaire ne saurait être mise en cause en cas d’accident.
UN PEU DE CULTURE, ÇA PEUT PAS FAIRE DE MAL :
Gros village d’un peu plus de 1 600 habitants, qui sont les Felleringeois ou les Fellerinois. Il est traversé par la Thur, et son blason, à la fois complexe et très beau, représente les armes de la famille Stoer, éteinte au 15è siècle, les sapins qui évoquent la forêt communale, le lévrier, symbole de l’abbaye de Murbach, et le héron qui rappelle la présence de cet échassier dans les tourbières de la commune. Son nom pourrait dériver du vieux-français Faylan et signifierait alors ‘‘la montagne portant des forêts de hêtres’’. Site Internet de la commune http://fellering-alsace.fr/ ; lien Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Fellering
La commune est connue pour ses deux fermes-auberges (Treh et Felsach) et le site de vol libre du Treh (alt 1 206m), lieu privilégié pour la pratique du parapente et du delta : de nombreuses écoles françaises et allemandes de vol libre se partagent ce site, l'atterrissage se faisant dans la zone intercommunale Fellering et Oderen. (Lien https://www.centreecolemarkstein.com/)
→ Schliffels, Langmatt et Rammersbach sont des écarts (ou quartiers) de Fellering.
Chambres d’hôtes et gîte au Talhorn : lien https://www.lethalhorn.fr/
Ferme Lehmann-Erny : lien https://ferme-lehmann-erny.fr/?page_id=153
GAEC Valentin : on lira le très intéressant article de Daniel Nussbaum, paru dans le quotidien ‘‘L’Alsace’’ (janvier 2018) et entièrement disponible sur le lien https://www.lalsace.fr/haut-rhin/2018/01/28/paysans-de-montagne-une-vie-de-travail . Ce GAEC partage son activité à la ferme du Rammersbach avec celle de la ferme-auberge du Felsach (également sur le ban de la commune de Fellering). Pour le Felsach, site https://www.felsach.fr/
GAEC Stoeffel-Pierrel : lien http://www.fermeschoeffel.fr/ElementsRubrique.aspx?SITE=GSCHOEF&RUB=113&MP_SS_RUB=ELEM&MP_ELT=DETAI&PAGE=1&Lang=FR (très complet !) Ce GAEC fait partie du réseau ‘‘Bienvenue à la ferme’’.
Cette petite rivière de 5,3 km de long coule sur la seule commune de Fellering : elle a un seul affluent (le Hagersbach, également sur la seule commune de Fellering). Le Rammersbach est un des 23 affluents référencés de la Thur (rive droite). Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Thur_(France)
COLONIE MA JOIE
Au départ, il y avait ici une ferme, à une époque où, dans tout le secteur, la forêt avait laissé la place aux prairies. Comme en beaucoup d’endroits, elle a été par la suite transformée en une colonie de vacances, ‘‘Ma joie’’, quel joli nom ! Elle appartenait aux Produits Chimiques de Thann, comprenait de nombreux bâtiments et un plateau supérieur pour les activités sportives. Mais la colonie de vacances a perdu de sa superbe : trop chère à entretenir, recrutements en enfants et en personnels de plus en plus compliqués ! Les deux bâtiments du bas ont été démolis (c’est maintenant un parking), le reste étant transformé en refuge, réservé aux personnels de Tronox et Vynova, et à leurs familles. Toute la forêt de ce secteur, depuis le Hagersbach, est en très mauvais état sanitaire et même dangereuse : les arbres seront peu à peu coupés et dessouchés, puis remplacés par d’autres essences. Toutes ces précisions m’ont été données sur place par M. Claude Cammisotto, gérant des lieux -et membre du personnel-, que je remercie vivement. Autre précision : ‘‘La ligne téléphonique qui alimentait la colonie Ma joie, non utilisée et coupée en plusieurs points, a enfin été retirée.’’ (Extrait des délibérations du Conseil Municipal de Fellering du 06/07/2021, page 12/12)
La carte postale ‘‘La Cigogne’’ montre une vue d’ensemble de la colonie de vacances, avec ses 3 niveaux (seul le niveau moyen existe encore) ; la photo est une vue du camp d’ados au niveau inférieur. (Documents d’archives Delcampe)
QUELQUES RAPPELS :
► Vous trouverez le tout récent tableau Excel permettant l’accès choisi à tous les circuits de ce blog (jusqu’au R 581 inclus) sur le lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2023/02/nouvelle-mise-a-jour-du-tableau-excel.html - et grand merci à Jean-Yves pour son travail régulier de mise à jour !
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► Vous pouvez aussi suivre LTD RANDO 68 sur Facebook (si vous n’y êtes pas allergique) à l’adresse https://www.facebook.com/pg/LTD-RANDO-68-574240379701356/posts/?ref=page_internal ; des bulletins météo sont publiés en principe chaque soir, et d’autres infos utiles s’ajoutent parfois.
Le ruisseau du Rammersbach coule ici paisiblement dans le vallon de même nom, au km 4 de notre circuit. Tout au fond, la barre rocheuse du Drumont et de la Tête de Fellering porte encore quelques traces de neige.