PLAINFAING : L’ÉTANG DES DAMES (R 536) - 14,6 km - D+ 706 m - 6 h - 4/6

20/08/2022 08:19

→ 14,6 km ~ D+706 m ~ Assez difficile (4/6) ~ *** ~ Non compatible VTT/VAE

L’ESSENTIEL :

Circuit un peu difficile et d’une richesse incroyable, en terres vosgiennes (88) et sur les hautes-chaumes (68). Inclus :

tracé OpenRunner sur base carte IGN TOP 25
descriptif détaillé, textes, photos et renseignements

Voici un circuit remarquable par sa beauté et par ses découvertes, au départ de la Route des Crêtes, tout près du col du Calvaire. Les deux-tiers se déroulent dans le département des Vosges, avec la descente (facile) jusqu’au hameau du Rudlin, et la remontée (difficile) au Gazon du Faing. Le dernier tiers nous fera passer par les sources des lacs Noir et Blanc.

La distance est moyennement importante, le dénivelé significatif, et la progression se fait souvent dans un environnement rocheux. Autant dire que les chaussures de randonnées sont indispensables, et que ce tracé s’adresse à des marcheurs entraînés et en bonne forme.

Merci aux bénévoles des sections du CLUB VOSGIEN DU BRÉZOUARD (Présidente : Doris Hinsinger, la section dite ‘‘du Brézouard’’ exerçant ses activités sur les communes de Lapoutroie, Fréland et Le Bonhomme.), DE GÉRARDMER (Président : Patrick Roux, site Internet http://www.club-vosgien-gerardmer.com/) et D’ORBEY (Présidente : Anne-Catherine Barlier, page Facebook peu actualisée https://www.facebook.com/Club-Vosgien-dOrbey-1623190467921740/), qui s’occupent de l’entretien et du balisage des itinéraires de ce secteur, et c’est partout parfait !

► Site de la Fédération du Club Vosgien, qui regroupe 128 associations dans le massif : https://www.club-vosgien.eu/

Le petit étang des Dames, sur la commune de Plainfaing (88), hameau du Rudlin, est le point le plus bas de ce circuit : traversé par la Grande-Meurthe, il fut pour moi une belle découverte, dans un environnement magnifique et pourtant peu connu.

DÉPART-ARRIVÉE : petit parking (de la chaume du Reichberg) sur la Route des Crêtes (D 61 du département des Vosges), département des Vosges, entre les cols de la Schlucht et du Calvaire. En venant de la Schlucht, c’est à 10 km de ce col, après le Gazon du Faing et la Roche des Fées, juste avant le changement de département. En venant du col du Calvaire, et c’est alors la route D 148 (du département du Haut-Rhin), le parking est à 1,7 km de ce col, 50 m après le changement de département. On trouvera quelques places de stationnement (non matérialisées et sans indication) de chaque côté de la route.

LA CARTE DU CIRCUIT :

Capture d‘écran OpenRunner (sur base carte IGN/CV TOP 25 et LTD RANDO 68 pour quelques rajouts) et tracé altimétrique statique.

→ AVEC OPENRUNNER : accès direct à l’ensemble du parcours et tracé altimétrique actif, téléchargeable sur GPS https://www.openrunner.com/route-details/15379705 → Attention, j’ai créé ce parcours sur Internet, il peut donc présenter des différences avec la réalité du terrain. ► Ce tracé, refait après la randonnée, me paraît d’une exactitude rarement aussi parfaite…

LE DESCRIPTIF :

LA DESCENTE (4 km, D+ 13 m, 1h 30mn )

PLAINFAING : L’ÉTANG DES DAMES (R 536) - 14,6 km - D+ 706 m - 6 h - 4/6

Les photos ci-dessus : voici les deux côtés de la Route des Crêtes, au niveau des parkings, avec en-dessous la forêt indivise des hospices de Nancy, et au-dessus la Réserve Naturelle Tanet - Gazon du Faing ; et des 2 côtés le balisage « triangle bleu » qui est pour nous, au départ comme au retour.

→ Une forêt indivise ne peut pas être divisée, partagée : cela permet de lutter contre le morcellement de la propriété. La forêt de Haguenau est souvent citée en exemple, on pourrait aussi évoquer celle des Hospices de Nancy.

► Suivre la route sur 50 m environ vers le col du Calvaire, jusqu’à la borne de changement de département.

Les photos : prendre vers le bas le chemin en légère descente ‘‘Sentier du Ruhlock’’, balisage « triangle bleu », direction Le Rudlin, donné à 1h20 (on n’ira pas jusqu’au centre de ce hameau) ; nous longeons la chaume du Reichsberg (je m’étonne de ce nom à consonance germanique marquée) et on nous annonce ‘roches à 2 mn’. On verra vite, en continuant tout droit, ce probable abri, en première ligne pour les soldats français lors de la Première Guerre Mondiale, plutôt rudimentaire et sans toit : un sacré ‘cagna’!

Retour sur le tracé balisé « triangle bleu », et on verra bientôt les bornes frontières entre la France et l’Allemagne, en usage entre 1871 et 1918, avec ici le F de France. Bien suivre le balisage après une 2è borne (avec le D de Deutschland très net), et on part sur la gauche.

Les photos : la descente continue dans une forêt belle et très calme, elle est par moment rapide et rocheuse. Cet arbre a été déraciné par un seul coup de vent, ce qui n’est pas étonnant quand on voit la pauvreté de son système racinaire !

► Au km 1 du circuit, point-altitude 997 sur la carte, on arrive sur un large chemin (il descend à droite vers le col du Louschbach), et nous le suivons à gauche, en légère montée sur une trentaine de mètres, puis notre sentier « triangle bleu » repart sur la droite, en descente.

On arrive près d’un ruisseau, presque un torrent d’après la force de son eau : c’est le Ruhlock, que nous suivrons un moment.

► On débouche sur une route forestière goudronnée, point-altitude 939 sur la carte : passer le pont vers la gauche, « triangle bleu », et 20 m après notre sentier repart sur la droite. Nous traversons une belle hêtraie-sapinière, le Ruhloch y a creusé une sacré vallée ; le sentier se fait un peu escarpé, mais il est bien entretenu et quasi sans devers.

Le sentier devient plus calme, le balisage est parfait !

► On verra en contrebas à gauche une probable ancienne ferme, dont les murs sont en grosses pierres. Le sentier s’élargit en chemin, autrefois empierré mais à présent fortement raviné par les eaux de ruissellement.

On arrive sur la Route Forestière du Rudlin (encore une), presque au km 3 de notre circuit : le « X jaune » indiqué sur la carte est noté ici ‘‘sentier fermé’’, cela ne nous concerne pas. Nous sommes au lieu-dit Pont de la Marguerite, altitude 744 m, avec une place de repos qui avait ce jour-là des allures de dépotoir…

Le Pont de la Marguerite passe sur le ruisseau du Louschbach, gonflé par le Ruhloch.

► On franchit le pont et on suit la petite route goudronnée en descente, avec le balisage « X jaune » qui a été déplacé ici.

Devant nous, ce sont les premières maisons du hameau du Rudlin, commune de Plainfaing : la carte TOP 25 indique une maison forestière, rien ne la mentionne plus sur le terrain.

On verra sur le côté droit cette étonnante résidence secondaire et familiale, chauffage au bois et parabole, en espérant qu’elle soit encore occupée malgré les nombreux volets fermés.

Au ‘‘Céder le Passage’’, on verra à gauche cette croix récente, qui en remplace sans doute une autre bien plus ancienne ; une plaque indique ‘‘en reconnaissance de nous avoir gardé la liberté, 1939-1945’’, dans une superbe mais classique confusion-collusion entre guerre et religion. ‘‘Gott mit uns’’, disaient les autres à la même époque…

Les photos : nous sommes au bord de l’étang des Dames, une heure après le départ. On peut s’approcher du bord, jusqu’au système des vannes.

► Revenir au croisement et prendre vers la droite en arrivant. Il y a un parking, avec 2 tables et leurs bancs (possibilité de casser la croûte, j’ai préféré utiliser les gros rochers au bord de l’étang).

Panneau complet des itinéraires de randonnée au niveau du petit parking : nous ferons appel au « X rouge » vers Cascade du Rudlin, Roche des Fées et Gazon du Faing, mais pas tout de suite. Nous sommes sur la commune de Plainfaing.

Au carrefour, au céder le Passage, prendre à gauche la D 23 vers Le Valtin, et on passe le pont sur la Meurthe : premier contact avec cette rivière encore petite.

► Il est prudent de rester sur le bord gauche, et on verra suite une nouvelle table avec ses bancs, pour un éventuel 2è casse-croûte...

Les photos : voici, sur le bord droit de la route, la chapelle Saint-Jean-Baptiste, dont le chevet (partie extérieure du chœur) est protégé par ces petites plaquettes de bois qu’on appelle ici des essis (bardeaux ou tavaillons).

Détail d’une fenêtre du chevet de la chapelle.

Le clocher est une véritable œuvre d’art. Lors de sa réfection en 2010, l'effigie d'un Grand Tétras a été rajoutée à la croix sommitale, non visible sur cette photo. Je ne sais pas si cette chapelle est encore usitée…

► La partie DESCENTE est terminée, il faut maintenant attaquer la MONTÉE !

LA MONTÉE (5,6 km, D+ 609 m, 2h 30 mn)

Juste en face de l’entrée de la chapelle, de l’autre côté de la route, on repère ce sentier herbeux : il est pour nous !

Les photos : après une passerelle en bois, on verra sur la gauche l’étang des Dames, dont c’est ici le début, et à droite la Grande-Meurthe, qui y fait son entrée.

► On rejoint la route d’accès à l’Auberge de la Cascade, qu’il suffit de traverser.

Notre itinéraire « X rouge » est ici : le chemin (qui est aussi circuit VTT) est humide au départ, après c’est plus sec.

On longe cette importante maison, peut-être une ancienne ferme devenue résidence secondaire, dont tous les volets sont fermés.

Les photos : juste en face, sur notre droite donc, cette ruine retient mon attention : une ancienne étable peut-être, avec une demi-arche en pierres (elles ont été maçonnées récemment), et un possible abreuvoir en granite.

► Petite montée (suivre simplement le « X rouge »), en ensuite on part vers la droite.

Les photos : on passe au-dessus de l’Auberge de la Cascade, qui est également une importante ferme ; on revoit aussi la chapelle du Rudlin au bord de la route, et on découvre un 2è étang, beaucoup plus petit que celui des Dames et il ne porte pas de nom sur la carte.

Nous voici sur le large chemin qui monte vers la cascade, même balisage « X rouge » ; sur le bord gauche, un tuyau monte pour récupérer l’eau du ruisseau de la Cascade, très utile à l’auberge de même nom (on verra plus loin un 2è tuyau qui descend vers le lieu-dit l’Ermitage).

► Après quelques marches en bois, on arrive sur un chemin : prendre à gauche sur 20 m, et de suite après à droite, direction Cascade, et il faudra revenir ici pour la suite de notre circuit.

Les photos : en 2 minutes on arrive face à la cascade, altitude 850 m, bien en eau et de toute beauté. Elle se glisse entre de puissants blocs granitiques, et un replat permet de prendre toutes les photos et vidéos souhaitées.

► Retour sur le chemin.

Les photos : on retrouve notre « X rouge » 10 m après : la partie difficile et dure commence ici, elle est au départ plutôt rocheuse, d’où l’importance des bonnes chaussures. Une interminable succession de zigzags adoucira l’effort…

Les photos : on verra assez vite un éperon rocheux pas du tout naturel, avec sur l’arbre un panneau inattendu et émouvant, à lire attentivement.

La première Guerre Mondiale est passée par là, ce rouleau de fil de fer barbelé, en usage dans l’armée française, est là pour le confirmer.

Les photos : un funiculaire, comme ‘‘la Ficelle’’ que les Lyonnais connaissent bien, et j’en suis un. Les bords rocheux limitent une tranchée rectiligne, dans laquelle avaient été posées deux voies ferrées étroites : 2 km de montée rectiligne pour 500 m de dénivelé ! Tout a été enlevé de suite après la guerre.

Ici, les chasseurs ont fait fort : construction sauvage d’une cabane, en plein sur le passage de l’ancien funiculaire, sans autorisation bien sûr, puisqu’ils sont locataires de cette chasse en forêt indivise des Hospices de Nancy, pour eux c’est suffisant. Et lorsqu’ils ont remplacé le toit, l’ancien a été laissé sur place : les chasseurs sont de grands défenseurs de l’environnement, tout le monde sait cela…

► On s’efforcera de bien suivre le balisage, afin de limiter l’érosion des sols ; plus on monte, plus la forêt se transforme, et il n’y a bientôt plus que des épicéas, avec en-dessous un sol totalement mort (par l’acidité des aiguilles). Merci qui ? L’ONF, naturellement…

On arrive (enfin) sur un replat, et on verra sur la droite ces blocs rocheux de granite gris : les fées ont dû répéter ici le bel assemblage qu’elles s’apprêtaient à réaliser un peu plus haut…

Les photos : on sort de la forêt, cette partie de montée se termine, et on découvre la partie inférieure de la chaume du Gazon du Faing, mélange de couleurs déjà bien automnales, et de teintes rougeâtres de plantes brûlées par la chaleur estivale. La beauté du paysage est une belle récompense après les efforts de la montée.

Tout près de la Route des Crêtes (chicane anti-vaches en bois), prendre à gauche, direction Roche des Fées et traverser la route : ces panneaux rappellent les consignes strictes de la réserve, et le balisage « X rouge » est présent ici.

Zone de quiétude de la faune sauvage : cela signifie qu’il ne faut pas sortir du sentier balisé !

Les photos : cet amas de pierre, photographié des 2 côtés, est sans doute un ancien abri français de la Première Guerre Mondiale, pour un secteur stratégique essentiel, puisque le funiculaire du Rudlin rejoignait ici la voie ferrée étroite qui existait sur l’actuelle Route des Crêtes.

Les photos : en quelques minutes, on arrive devant cet impressionnant ensemble de blocs granitiques, que les fées ont soigneusement empilé les uns sur les autres, car il s’agit bien de la Roche des Fées, altitude 1 220 m.

Empilement parfait, façon meules de fromage.

Ici, les fées ont joué les artistes, et c’est vraiment réussi !

► Retour jusqu’à la chicane stop-vaches, de l’autre côté de la Route des Crêtes.

On retrouve notre itinéraire vers le Gazon du Faing et la Crête, toujours « X rouge », et nous avons le privilège, rare maintenant, de traverser les hautes-chaumes.

Les photos : nous sommes en pleine zone humide, limite tourbière, et les caillebotis viennent d’être refaits à neuf sur cet itinéraire dans la réserve naturelle Tanet-Gazon du Faing, autant les petits que les nettement plus longs !

Les photos : on arrive au lieu-dit Gazon du Faing : traverser la Route des Crêtes et partir 50 m sur la droite, le long du Restaurant éponyme, jusqu’à ces panneaux, et on prendra la montée sur la gauche.

Les photos : peu après, continuer légèrement vers la gauche, direction Les Crêtes et Lac noir, balisage « anneau vert » (comme partout) : le sentier monte doucement dans des chaumes non pâturées, en cours de renaturation, avec des clôtures partout. Ici aussi, on retrouve les couleurs automnales, et aussi de brûlé…

Les photos : un cheminement de caillebotis mène bientôt, sur la gauche, jusqu’à ce belvédère qui figure sur la carte, et où on nous explique l’exploitation de la tourbe : nous sommes au milieu de ce qui fut la plus grande tourbière du massif vosgien, rien moins !

► Reprendre et terminer la montée (absence de balisage ici), jusqu’à rejoindre le GR 5, itinéraire de Grande Randonnée n°5, tout près du lieu-dit Gazon du Faing. Oui, c’est vrai, tout ici s’appelle ‘‘Gazon du Faing’’.

La montée est terminée : reste le crochet en forêt domaniale des lacs.

LES CHAUMES ET LES LACS (5 km, D+ 84 m, 2 h)

On traverse le GR 5 et on continue tout droit, direction Lac Noir, balisage « rectangle rouge-blanc-rouge » et « disque bleu ».

Les photos : le paysage est ici d’une extrême beauté, alors que les épicéas laissent la place à des pins, qui semblent avoir bien supporté la sécheresse.

Quelques minutes après, prendre à gauche, direction Source du Lac Noir, avec le balisage « disque bleu ».

Les photos : on arrive très vite à la source, altitude 1 275 m, constituée en fait de deux écoulements d’eau directement depuis le sol. Ils ne sont pas suffisants pour remplir la vieille fontaine en bois, mais il coule néanmoins un vrai petit filet d’eau fraîche.

Les photos : le sentier comporte des sections en légère montée, au milieu des rochers, et on profite bientôt (à hauteur d’une stèle privée) d’un beau panorama sur le Lac Noir. Certes un peu vide, mais sur les 45 m de hauteur d’eau, il doit en rester au moins 40…

► Nous avons quasi 2 km à marcher sur ce sentier, très agréable et en très légère descente : attention à ne pas se prendre les pieds dans les racines !

Les photos : on a récupéré un chemin pierreux, que nous quittons bientôt pour un sentier, pierreux lui-aussi, grimpant à gauche, direction Observatoire Belmont, etc…, balisage « + jaune ».

Les photos : plusieurs blocs rocheux empilés, à 50 m sur la droite du sentier, constituent l’observatoire Belmont, baptisé ainsi en mémoire d’un officier de l’armée française, tué pendant la Première Guerre Mondiale. De ce rocher, belle vue sur le col du Calvaire, la Tête des Faux et le col du Bonhomme au loin.

Voici la plaque-souvenir à la mémoire du capitaine Belmont.

Notre sentier continue, en très légère montée, dans un environnement toujours rocheux.

Les photos : on arrive à un croisement de chemins : sur la droite, un autre amoncellement de rochers, toujours et encore du granite noir, porte le nom mystérieux de ‘‘Château Hans’’ (il n’y a jamais eu de château là-haut) : prendre vers la gauche, direction Source du Lac Blanc, avec le balisage « anneau rouge ».

Encore de la montée, et encore des rochers : plus que jamais, avec la fatigue accumulée, les chaussures de randonnées sont précieuses…

Les photos : très beau panorama sur le lac Blanc depuis ce sentier : le niveau de l’eau baisse régulièrement, ce lac-réservoir jouant parfaitement son rôle, et qu’on se rassure : avec sa profondeur de 75 m (!), il n’est pas encore vide. D’en haut, on voit bien aussi les parois rocheuses, extrêmement dangereuses en toutes saisons, particulièrement l’hiver.

Les photos : on arrive à une table avec ses bancs, et la source du Lac Blanc, non indiquée sur le terrain, est quelques mètres en contrebas. L’eau coule ici toute l’année avec la même régularité, la même température aussi, et nul ne peut expliquer d’où elle vient. Encore un beau panorama sur le lac, un rien étriqué.

► Il faut remonter jusqu’à la table pour retrouver l’itinéraire « anneau rouge », que nous quittons 30 m après : prendre à gauche, balisage « rectangle rouge-blanc-rouge », les hautes-chaumes étant à 5 mn d’ici.

Les photos : on rejoint le GR 5, balisage « rectangle rouge », que nous suivons vers la droite, direction Col du Calvaire. Nous avons là 1 km de descente, sur un chemin empierré de grosses dalles. Même s’il n’y a plus de soleil, le paysage de ces hautes-chaumes reste magique !

Les photos : il y a pourtant un réel problème : les jeunes arbres sont tous morts, et ces squelettes végétaux gisant sur le sol donnent à ces hautes-chaumes une allure inhabituelle, d’une infinie tristesse !

À l’entrée de la forêt, quitter le GR 5 et prendre à gauche la liaison avec le sentier du Ruhlock, balisage « triangle bleu ». Le parking n’est plus qu’à 1 km, ça descend, mais attention à ne pas se prendre les pieds dans les racines !

► Nous marchons entre la forêt à droite, et la chaume du Reichsberg à gauche, sur un sentier bien tracé et balisé en « triangle bleu ».

Les photos : on verra bientôt ce premier panneau : juste après, quitter ce chemin qui arriverait à la borne de changement de département, et prendre sur la gauche, « triangle bleu » aussi, la Route des Crêtes n’étant plus qu’à 200m, notre parking aussi !

► On retrouve donc le parking : cette randonnée un peu difficile, mais totalement magnifique et pleine de découvertes, a duré 6 heures (A).

Textes et photos : Pierre Brunner, août 2022. Courriel personnel brunner.pierala@orange.fr

(A) LE TEMPS INDIQUÉ ICI est celui d’un randonneur entraîné et un peu âgé : il ne prend en compte que les moments de marche et arrêts pour les photos, sans les pauses. Moyenne pour cette sortie assez difficile : 2,4 km/h…

NIVEAU DES CIRCUITS : ils sont classés en 7 niveaux : très facile (1/6), facile (2/6), assez facile (2,5/6), un peu difficile (3/6), assez difficile (4/6), difficile (5/6), extrêmement difficile (6/6) – ce dernier niveau ne devrait jamais être proposé ici.

INTÉRÊT DES RANDONNÉES : * = un peu intéressante ; ** = assez intéressante ; *** = très intéressante.

COMPATIBILITÉ VTT-VAE : c’est un simple conseil. → La responsabilité de LTD RANDO 68 et/ou celle de son gestionnaire ne sauraient être mises en cause en cas d’accident.

Dernier clin d’œil au balisage parfait qui nous a guidés sur ce circuit somptueux.

UN PETIT PEU DE CULTURE, ÇA PEUT PAS FAIRE DE MAL :

PLAINFAING :

Commune de 1 600 habitants (Plainfinois et Plantinoises), traversée par la route nationale 415 et proche du col du Bonhomme. Son nom s’explique par ‘‘plain’’, vraisemblablement de l'adjectif d'ancien français au sens de ‘‘qui présente une surface plane, unie’’, et ‘‘faing’’, qui désigne un terrain marécageux ou boueux (faigne).

Plainfaing est le siège de la ‘‘Confiserie des Hautes-Vosges’’, entreprise artisanale qui produit en moyenne 250 tonnes de bonbons par an, réparties sur 35 sortes à base d’arômes naturels ou d'huiles essentielles.

Le Rudlin est un hameau de Plainfaing.

Site Internet de la commune (sympa et complet) http://www.plainfaing.com/ ; lien Wikipédia très complet https://fr.wikipedia.org/wiki/Plainfaing

Pour des cartes postales anciennes Le Rudlin et étang des Dames, voir le lien http://www.pboyer.fr/vosges/?q=image/2409-01-rudlin

LE VALTIN :

Toute petite commune rurale du département des Vosges, dont le nom vient de l'allemand ou de l'alsacien Sant-Veltin (peut-être St-Valentin), qui est la plus haute commune du Massif des Vosges (762 mètres) ! Ses 75 habitants, un nombre en forte baisse, sont appelés les Valtinois et Valtinoises.

Elle est la 1è commune traversée par la rivière Meurthe, qui prend sa source entre le Collet et le col de la Schlucht ; après l’étang des Dames, au lieu-dit et hameau du Rudlin, où elle reçoit les eaux des ruisseaux de la Cascade (→ voir la cascade du Rudlin), du Ruhlock et du Louschbach, la Meurthe change de direction et descend vers Plainfaing.

Le point le plus haut de la commune du Valtin est au Gazon du Faing, altitude 1 302 m. La petite station de sports d’hiver des Hautes-Navières, qui proposait trois petites pistes et trois téléskis, est fermée depuis janvier 2019, pour cause d'insuffisance des chutes de neige et de personnel qualifié.

Voir le lien Wikipédia très complet https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Valtin

ÉTANG DES DAMES :

Commune de Plainfaing : la Haute-Meurthe traverse ce petit étang, je n’ai trouvé aucune autre précision. On verra une belle série de photos sur le lien OverBlog http://vosges-palatinat.over-blog.com/article-34996835.html

Photos ci-dessous : cartes postales anciennes : collection Pierre Boyer (http://www.pboyer.fr/vosges/?q=image/242-25-rudlin)

CHAPELLE ST-JEAN BAPTISTE DU RUDLIN :

Commune de Plainfaing. A l'origine il y avait un ermitage devant l'étang des Dames ; une chapelle fut d’abord construite sur son emplacement, au 17è siècle. Une famille du Rudlin l'a reconstruite en face, au pied de la colline, et l'a depuis entretenue. Lors de la guerre 1914/1918, ses abords servirent de cimetière militaire provisoire. La seconde Guerre mondiale l'a endommagée, et depuis on a reconstruit son clocher, autrefois néogothique, en essis de bois (nom vosgien pour bardeaux ou tavaillons). Au sommet, la croix en fer est dominée par l'effigie d'un Grand Tétras. La réfection du toit et du clocher a pu être entreprise en 2010 à l'initiative de la Fondation du Patrimoine. (Source : https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=88349_1 ). Le même texte est sur le site https://chapelledurudlin.wordpress.com/2014/01/10/bienvenue-sur-le-site-de-la-chapelle-du-rudlin/

LA MEURTHE :

Rivière de 160 km de long, constituée de l’union de la petite Meurthe, qui prend sa source au Grand Valtin, et de la grande Meurthe, née à près de 1 150 mètres d'altitude, en contrebas de la chaume de Montabey, sur la commune du Valtin également : les deux rivières se rejoignent après Fraize.

La Meurthe est considérée comme la rivière qui a transporté au 18è siècle le plus de bois de charpente et de chauffage par flottage en trains ou à bûches perdues dans tout le massif vosgien.

La Meurthe donne son nom à un département, la Meurthe-et-Moselle (54) ; il y a même eu un département de la Meurthe, existant entre 1790 et 1871 et dont le chef-lieu était Nancy.

Voir le lien Wikipédia très détaillé https://fr.wikipedia.org/wiki/Meurthe_(rivi%C3%A8re) ; une bonne étude intéressante et ‘‘touristique’’ est présentée sur le lien https://www.rivieresetfleuves.eu/la-meurthe/ ; pour un résumé scolaire, voir le lien http://www4.ac-nancy-metz.fr/svt/enseign/svt/reseau/Meurthe/Stdie/meurthe.htm

CASCADE DU RUDLIN :

Chute d'eau du massif des Vosges, située juste sur la limite des communes du Valtin et de Plainfaing. La cascade est un site naturel classé depuis 1910.

Voir des photos de la cascade du Rudlin sur les liens https://www.tourisme.vosges.fr/tresors-caches-vosges/cascade-rudlin-defile-de-straiture-entre-valtin-plainfaing/940002477-balade-la-cascade-du-rudlin, https://vosgesmag.fr/articles/articleid/16012/la-cascade-du-rudlin-une-chute-vertigineuse-qui-se-m%C3%A9rite ou https://www.tourisme-lorraine.fr/a-voir-a-faire/visites/sites-naturels/777005902-cascade-du-rudlin-le-valtin

→ Auberge de la Cascade du Rudlin, à Plainfaing : page Facebook https://www.facebook.com/profile.php?id=100057055046431&ref=page_internal ; voir aussi le lien https://fr.restaurantguru.com/Auberge-de-la-Cascade-Plainfaing

FUNICULAIRE DU RUDLIN :

C’est un aménagement unique, qui a été réalisé là lors de la Première Guerre Mondiale, au début de l’année 1915 : il s’agissait de gravir 2 km pour 500 m de dénivelé, en ligne droite, avec une double voie ferrée étroite !

Au départ de la gare de Fraize, un tronçon ‘‘classique’’ de voie étroite (60 cm d’écartement) arrivait au Valtin par le Rudlin ; il était complété par un funiculaire du Rudlin au Gazon du Faing (Route des Crêtes), qui partait de la gare de l’Hermitage et montait en ligne droite à travers la forêt, et qu’on a aussi appelé ‘‘le plan incliné de Fraize’’. Objectif : assurer le ravitaillement en vivres, matériel de guerre et soldats en renfort, sur le front de l'est la Tête des Faux et vers le sud-est le Linge, l'Hilsenfirst et encore plus au sud le Vieil Armand ou Hartmannswillerkopf.

À peu de distance de là, la gare terminus du Valtin était reliée à un transporteur aérien ou téléphérique, lequel transportait jusqu'à sa station haute du Gazon Martin (altitude 1185 mètres) en moyenne 36 tonnes par jour. Le câble porteur du téléphérique mesurait 2560 mètres de long et était soutenu par 29 pylônes de bois ou métal. Son prolongement jusqu'au lac de Soultzeren (lac Vert), altitude de 1070 mètres, long de 890 mètres, reposait sur 10 pylônes.

On lira à ce sujet le lien très détaillé, textes, photos et carte, de l’association La Costelle : https://www.lacostelle.org/monument_tacot_1914-18.php

Les passionnés peuvent aussi essayer de trouver le livre ‘‘La Guerre de 1914-1918 dans les montagnes de la Haute-Meurthe’’, écrit par Jean Gordier, directeur d’école à Plainfaing, publié en août 1920 (imprimerie Fleurent à Fraize).

(Source photo : Jacky Brultey)

Photo ci-dessus : le ‘‘Plan incliné de Fraize’’. Descriptif : ‘‘Quatre hommes circulent sur un wagon tracté par un câble passant sur des rouleaux graisseurs, sur une voie de 0,60 m reliant le hameau du Rudlin au sommet du Gazion de Faing, sur la ligne de crête des Vosges. L'un d'eux tient un chat dans ses bras. Le départ de ce "funiculaire" était situé au hameau du Rudlin et le plan incliné, équipé d'un moteur à son sommet, permettait de gravir un dénivelé de 500 m en 2 km. Il a été construit d'août à novembre 1915 par une équipe de bûcherons, terrassiers et poseurs de voies du Groupe Vosgien n°6. Des hommes du 43e régiment d'infanterie territoriale y ont participé. L'ouvrage dépendait de la 10e section de Chemin de Fer de Campagne (CFC)’’. (Source : https://imagesdefense.gouv.fr/fr/plan-incline-du-gazon-de-faing-un-wagon-legende-d-origine.html )

ROCHE DES FÉES :

Commune de Plainfaing (sous réserve) : ensemble de blocs de granite gris, altitude 1 220 m, situé au bord de la Route des Crêtes (D 61), dans la réserve biologique Tanet - Gazon du Faing et zone absolue de quiétude de la faune sauvage. Accessible en quelques minutes depuis la route (balisage « X rouge »), le parking le plus proche étant au Gazon du Faing. ‘‘Le chaos rocheux de la Roche des Fées est situé dans un secteur où les rochers sont totalement inexistants. Le site rocheux occupe le sommet d'un petit mamelon boisé, dominant directement la Route des Crêtes vosgiennes. Une sublime forêt résineuse sur éboulis et tourbière sèche, encadre le site, ce qui lui procure un charme enchanteur !’’ (Source : https://www.fraize.eu/Que-faire-a-Fraize-.yD.htm)

Les fées sont évidemment très présentes dans les contes et légendes des Hautes-Vosges, mais je n’ai rien trouvé concernant le site de la Roche aux Fées…

Belle série de photos sur les liens http://vosges-palatinat.over-blog.com/article-hautes-vosges-roche-des-fees-alt-1220-m-01-90149092.html (le terme de monolithe y est utilisé, ce qui est une erreur) et http://mes-photos-57400.over-blog.com/article-gazon-du-faing-la-roche-des-fees-67260242.html

GAZON DU FAING :

Faing, de faigne (s’écrit aussi feigne), désigne un terrain marécageux, le plus souvent tourbeux. « Il est vraisemblable que les premiers troupeaux sont arrivés sur le Gazon du Faing à l’époque carolingienne dès le 8ème siècle. Dans sa plus grande extension, les chaumes couvraient une superficie supérieure de 30 à 50 % à celle d'aujourd'hui. Jusqu'au début du 20ème siècle, cinq fermes recevaient les bêtes à l'estive : Gazon du Faing, Gazon de Faîte, Chaume Béliure, Chaumes du Tanet et Reisberg. Le déclin des activités pastorales, amorcé à la fin du 19ème siècle, s'est traduit par l'abandon progressif des fermes d'altitude. La forêt domaniale des Deux Lacs est issue de reboisements survenus suite à la loi du 28 juillet 1860 sur la restauration des terrains en montagne, pour préserver la vallée d’Orbey du risque de ravage des eaux et du vent (ONF, 1999) : les plantations ont commencé en 1862 pour terminer en 1887. La dernière Guerre Mondiale a porté un coup fatal à l'exploitation régulière des chaumes de ce secteur. La forêt a repris une partie de l'espace perdu un millénaire plus tôt… Dans les années cinquante, les chaumes vosgiennes du secteur étaient pâturées par une soixantaine de bovins, sur 300 ha de pâturage. Après une période d’abandon, le pâturage reprend dans les années soixante-dix et concerne aujourd’hui une centaine d’hectares. De 1946 à 1947, la tourbe du Gazon du Faing a été exploitée de manière industrielle. L'exploitation artisanale de la tourbe a laissé localement de petites mares résiduelles et des chenaux. Il y eu à la même période une exploitation de granite sur le site de la Roche des Fées. » (« Document d’objectifs Tanet – Deux Lacs », Parc naturel régional des Ballons des Vosges Conservatoire des Sites Lorrains, 2006)

→ Auberge restaurant Gazon du Faing, Route des Crêtes, Le Valtin : liens https://auberge-gazon-du-faing.business.site/ ou https://vosges-tourisme.net/auberge-gazon-du-faing-une-carte-et-un-lieu-remarquable/ , page Facebook https://www.facebook.com/gazondufaing/

EN VRAC :

LAC NOIR : petit lac d’origine glaciaire, 14 ha, alt 955 m ; une digue a permis d’en rehausser le niveau (pour les besoins en force hydraulique des usines du val d’Orbey) et il fut équipé d’une usine hydro-électrique, jumelée avec le Lac Blanc. Lien Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_Noir_(Vosges)

OBSERVATOIRE BELMONT : Il est peu vraisemblable que ce rocher ait pu servir d’observatoire durant la Première Guerre Mondiale : il aurait certes permis de voir les mouvements des troupes allemandes dans le Val d’Orbey, mais c’est le col du Bonhomme qui les intéressait, et le rocher était quand même fort éloigné de la Tête des Faux et du Linge. Ferdinand Belmont, médecin de formation, capitaine du 11è Bataillon de Chasseurs Alpins (comme écrit sur la plaque) ou de Chasseurs à Pied (comme écrit sur la croix), fut grièvement blessé le 28 décembre 1915 dans les environs du Hirtzenstein, au cours d'un violent bombardement, par un éclat d'obus qui lui a sectionné le bras droit : il est mort le jour-même à l’hôpital-ambulance de Moosch. Il repose au cimetière militaire de cette petite ville. Lien Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Ferdinand_Belmont

À gauche, la tombe du capitaine Ferdinand Belmont, à la nécropole nationale de 68 - Moosch (Photo P.BR. archives LTD RANDO 68).

CHÂTEAU HANS : Il n’y a jamais eu de château là-haut, mais plusieurs versions d’une même légende circulent dans le Val d’Orbey : il y est question d’un pauvre berger, d’une belle jeune fille, d’un affreux diable (ou d’un vil seigneur), et naturellement d’un château…

LAC BLANC : lui aussi d’origine glaciaire, 29 ha, altitude 1 055 m, profondeur 72 m, également muni d’une digue pour augmenter sa capacité de réserve, et de l’ancienne prise d’eau vers le Lac Noir. Il est dominé par l’impressionnant rocher Hans, ou Château Hans (selon la légende), école d’escalade, coiffée d’une statue de la Vierge. À proximité du lac se trouvent le Col du Calvaire (station de sports d’hiver et de luge d’été), et plus bas une zone de loisirs, ancienne école de ski, actuel bike-park, VTT et accrobranches. Lien Wikipédia Lac Blanc : https://fr.wikipedia.org/wiki/Lac_Blanc_(massif_des_Vosges)

QUOI ENCORE ? (WHAT ELSE ?)

► Vous trouverez le tout nouveau tableau Excel permettant l’accès choisi à tous les circuits de ce blog (jusqu’au R 535 inclus) sur le lien http://ltd-rando68.over-blog.com/2022/08/nouvelle-mise-a-jour-du-tableau-excel.html - et grand merci à Jean-Yves pour cette mise à jour toute récente !

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