THANN : PROMENADE HISTORIQUE

Pour renouer avec une tradition déjà ancienne du blog LTD RANDO 68, je propose une découverte historique de la ville de Thann : précédemment, il y avait eu Cernay (beaucoup d’articles), Guebwiller (plusieurs articles), Soultz, Issenheim, Vieux-Thann ; et aussi, dans d’autres domaines comme la nature mais pas que, le lac de Michelbach, le Sentier des Roches, le circuit du Dengelberg à Ranspach, la promenade circulaire de Storckensohn, les trois rivières Lauch, Thur et Doller, la ferme de Labussière à Staffelfelden, les chalets-abris du secteur, et même le Camp Turenne, le Herrenfluh, le château  et la chapelle du Freundstein.

Je ne voudrais pas ici jouer les faux-historiens : chacun son domaine, le mien c’est la randonnée, mais j’aime me documenter. Pour le circuit que je propose, mon guide a été le ‘‘Circuit historique de Thann’’, réalisé par la Société d’Histoire ‘Les Amis de Thann’ et la Communauté de Communes du Pays de Thann, avec le soutien du Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges et du département du Haut-Rhin. Cette brochure très complète, non datée, devrait encore être disponible dans les Offices de Tourisme de Thann et Cernay.

► Durée du circuit : 1 h 30 environ ; distance non calculée ; niveau très facile, aucune difficulté. Sur les 2 cartes, le circuit est tracé en vert, et les lettres en rouge renvoient aux photos et précisions du descriptif ci-dessous.

Bonne visite !

Photo traditionnelle, prise depuis le pont sur la Thur dans le prolongement du parking place du Bungert, vers l’amont : on voit la Tour des Sorcières et la promenade au bord de l’eau, et le Thanner Hubel en arrière-plan.

DÉPART-ARRIVÉE : parking du Bungert à THANN. Accès par la D 1066 (ancienne N 66) : à l’entrée de Thann, de suite après le feu tricolore (déclanchement automatique de la photo pour ceux qui ne le respectent pas) et le passage à niveau, quitter la grand-route vers la droite ; au Stop, prendre à droite, direction Porte Sud, Médiathèque, etc… Après la caserne des pompiers, tourner à gauche, direction Centre-Ville et Médiathèque : le grand parking du Bungert est alors sur la droite.

LES DEUX CARTES DU CIRCUITS :

La première carte : partie centrale de la ville (capture d’écran sur document Michelin).

La deuxième carte : partie nord de la ville (capture d’écran sur document Michelin).

LE DESCRIPTIF :

A

Le parking comprend une partie très prisée, réservée aux camping-cars.

B

Art moderne pour commencer le circuit historique, et voici la Médiathèque.

Malgré ce bel oriel, ce bâtiment sans doute trop récent (probable maison de maître, comme on dit) n’est pas inclus dans le circuit historique…

C

De l’autre côté de la rue de la Première Armée, rue Kléber, le Club Vosgien de Thann ne date ‘‘que’’ de 1873.

L’Hôtel de Ville allie l’ancien et le moderne ; détail du clocheton avec son horloge à 4 cadrans.

D

Place de la République : la plaque en mémoire de la Première Armée.

Voici la Tour de la Deuxième Enceinte, édifiée sans doute en 1360 : d’aspect assez fin, elle est incorporée dans une maison d’habitation et a perdu son look défensif et guerrier.

Retour rue Kléber : voici le Monument aux Morts, avec les dates des 3 dernières guerres, 1è et 2è Guerres Mondiales, et Guerre d’Algérie.

E

Au carrefour avec feux, prendre à droite la D1066, direction Epinal : après le collège Rémy Faesch et la petite rue à traverser, il est facile de voir que les maisons collées les unes contre les autres correspondent aux anciens remparts, et leurs jardins au fossé.

Un moment, on distingue quelques probables restes de l’ancien mur d’enceinte.

F

Juste après, on passe à l’arrière de la synagogue : comme dans toutes les villes du secteur, il y avait à Thann une importante communauté juive.

G  

Au carrefour avec feux, on voit bien les difficultés de la circulation dans ce goulot d’étranglement qu’est l’entrée de la vallée de Thann, avec une route qui rétrécit, et une voie ferrée très peu utilisée mais qui bloque tout : Thann a réussi l’exploit de décrocher rien moins que 3 gares pour le Tram-Train, c’est dire ! La Tour des Cigognes marque la limite nord de l’ancienne ville fortifiée : plutôt massive, elle date de 1360.

Détail de la tour : la base est circulaire (anciennes fenêtres de tir sur la droite), la partie haute est octogonale, je n’ai pas d’autre précision.

H   

Prendre à droite la rue des Remparts : devant nous, le Tribunal d’Instance, et au-dessus la colline qui porte les ruines du château de l’Engelbourg.

Voici le Tribunal vu de l’autre côté ; auparavant, un crochet vers l’entrée de l’hôpital Saint-Jacques nous permet de voir ce bâtiment, ancien couvent des Franciscains, avec sa petite chapelle adossée.

I

Prendre à droite la rue de la Première Armée, avec une belle perspective sur la collégiale St-Thiébaut : merci au téléobjectif !

Place de Lattre de Tassigny, cet ancien puits du 19è siècle (1827 ?) mériterait sans doute une meilleure mise en valeur…

J

Prendre à gauche la rue du Temple, et on verra d’abord l’Église Évangélique : il s’agit d’une branche du protestantisme, beaucoup plus vivante. Les fidèles sont invités à chanter, à partager leurs bonheurs et leurs souffrances, l’un d’eux me montre qu’il a même apporté le pain à partager lors de la sainte-cène.

Le temple protestant est juste après, nous sommes déjà rue des Généraux Ihler : ici, c’est le grand classique, un rien austère...

En face, cet ancien bâtiment était une petite menuiserie, avec l’enseigne aux deux noms Joseph Gillmé et son associé Merkel (?) : c’est une descendante de J. Gillmé qui m’a apporté ces précisions par SMS, je l’en remercie !

K  

Retour rue de la Première Armée : côté gauche, au n° 104, on verra cette belle maison, qui n’a pas les honneurs du circuit historique, il s’agit sans doute d’une autre ancienne maison de maître.

Le petit oriel, les fenêtres de chaque côté en 3 parties, et l’agencement très particulier des bordures du toit, méritent pourtant une attention particulière.

Plus loin, côté droit et au n°19, voici la Maison de l’Architecte, datée du 16è siècle, avec un bel oriel agrémenté en haut et en bas de gravures qui restent mystérieuses. Cette maison aurait été habitée par l’un des architectes de la collégiale.

L  

Nous arrivons précisément devant la collégiale, et les photos ici sont un régal facile…

Il faudra par contre se donner un peu de mal pour repérer, en face du parvis de l’église, ce qu’il reste du puits de St-Thiébaut : une console en grès des Vosges, portant une statue du saint-patron de la ville.

L’Office de Tourisme est juste à côté, et c’est une maison remarquable : la partie basse porte un bel oriel à trois pans, et la partie haute montre fièrement ses colombages.

Détail de l’oriel à trois pans.

M  

Prendre ensuite la rue Saint-Thiébaut, qui commence par une fontaine portant une autre statue du saint-homme, l’air un rien fatigué il me semble...

La façade de la Maison de l’Ours (actuelle boulangerie) porte un bel oriel, normalement daté de 1598, mais personne ne semble ici se soucier de ce patrimoine historique : dommage…

Depuis cette rue, on a belle vue sur les ruines de l’Engelbourg, toutes proches.

La maison dite de la Licorne (n°22) est l’ancien Hôtel des Monnaies de la ville : les armoiries de la ville surmontent la porte. Créées en 1469 par Maximilien, futur empereur du Saint-Empire-Romain-Germanique, elles n’ont pas changé : ‘‘à gauche les couleurs rouge et blanche de la Maison d’Autriche, à droite un sapin d’or sur champ d’azur’’.

Juste en face, une plaque annonce les ‘‘Vestiges du nouvel Hôtel des Monnaies, 1533’’ : la maison est à vendre…

N

Place des Vignerons, on verra la plaque de l’ancien emplacement de la Maison du Conseil ou Rathaus, mais je lui préfère cette très ancienne fontaine, qui gagnerait à être restaurée.

Détail de la fontaine : magnifique, mais la date est difficile à lire.

La Halle aux Blés datait de 1519 : partiellement détruite lors d’un bombardement en 1915, elle a été restaurée et accueille depuis 1957 les collections de la Société d’Histoire ‘Les Amis de Thann’, et est l’actuel musée historique de la ville.

Dans une fenêtre murée de la Halle, le centre de cette croix représente sans doute les quatre bangards, chargés depuis le 15è siècle de surveiller le précieux vignoble thannois ; ils étaient élus parmi les 4 confréries de la bourgeoisie, et renouvelés chaque année.

O  

Nous voici sur le petit pont qui traverse la Thur : vue vers l’amont, et vue vers l’aval.

Derrière le Musée, on peut descendre sur l’allée pavée qui borde la Thur sur sa berge droite, et cette promenade ne manque pas d’intérêt.

Ici, un ancien balcon en bois…

Ici, vraisemblablement une portion originale de l’ancien mur d’enceinte de la ville fortifiée.

On arrive rapidement et facilement jusqu’à la base de la Tour des Sorcières : construite en 1411, elle est percée de 3 niveaux d’embrasures de tir et porte un curieux toit en forme de bulbe, façon église autrichienne. Elle a servi à emprisonner les femmes poursuivies pour sorcelleries, dont beaucoup furent exécutées sur le gibet, installé sur l’autre rive de la Thur.

Cette double fenêtre de tir affichait clairement l’efficacité du système défensif de la cité !

P

Demi-tour jusqu’au musée : prendre à gauche la rue de la Halle, riche en découvertes, avec ici, dans le virage, la Maison de l’Administrateur, bel hôtel particulier destiné à celui qui secondait le Grand Bailli. Juste à côté, voici l’ancien refuge des pauvres : construit en 1518, il accueillait les pèlerins et visiteurs : pas gratuitement, mais presque...

On peu plus loin, j’ai photographié ce double-porche, qui fut peut-être l’entrée de l’ancien hospice Saint-Ehrard, remplacé depuis par un parking.

Q

Au bout de cette rue, côté droit, voici une superbe maison à encorbellement, dans laquelle il ne doit pas être facile de vivre tant elle est étroite, surtout la base. Elle date de 1594, et son bâtisseur a fait preuve d’ingéniosité en débordant légèrement chacun des 2 étages supérieurs…

En face, cette autre maison montre trois consoles en bois sculpté (on croirait du plâtre), qui supportent les 3 poutres : la 1è représente une tête sur une feuille d’acanthe (plante vivace, dont le nom désigne aussi, dans la mythologie grecque, une nymphe qu’Apollon voulut enlever), la 2è le buste d’une jeune fille au ventre rond, et la 3è un garçonnet richement vêtu. Tous trois sont tournés vers le chœur de la collégiale, et ils représentent sans doute les enfants des anciens propriétaires de cette demeure.

(Photomontage)

R   

Retour rue de la Première Armée, que nous prenons à gauche, avec cette vue de l’Hôtel de Ville.

Voici encore la collégiale St-Thiébaut.

Elle est très étonnante et très belle cette petite fenêtre de toit, surmontée d’une croix.

► Entre le Crédit Mutuel et le Petit Rangen se trouve un passage, qui continue au fond à droite entre les n° 18 et 22 : on débouche en face de la Médiathèque.

S

On arrive devant la Tour des Sorcières : un grand panneau annonce ‘‘Entrée Libre’’, mais un autre plus petit est formel : c’est fermé, et écrit en 3 langues ! L’endroit semble avoir été privatisé, et il serait intéressant de supprimer le panneau ‘Entrée Libre’ : qui en prendra l’initiative ?

Une autre vue de la tour des Sorcières, avec sur la droite l’Œil… de la Sorcière !

T

Vue classique depuis le pont sur la Thur, vers l’amont, et un salut aux canards à bec jaune.

► La visite est terminée : textes et photos Pierre Brunner, juillet 2022. Courriel personnel brunner.pierala@orange.fr

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