DÉCONFINEMENT : NOUS REPRENONS LA RANDONNÉE !

08/05/2020 09:18

À partir du lundi 11 mai, nous pourrons de nouveau pratiquer la randonnée pédestre, sans les restrictions qui nous ont été imposées durant les 8 semaines de confinement : plus besoin d’attestation de déplacement dérogatoire, plus de limitations à 1 heure de temps et à 1 km de rayon maximal autour du domicile. Mais cela ne signifie pas pour autant que tout sera permis comme avant…

Voici quelques précisions, et surtout quelques conseils pour la reprise, grâce au système des questions-réponses. Je précise que je ne suis ni médecin ni juriste, je n’ai aucun mandat d’élu ou de responsable associatif ; je suis juste administrateur d’un blog de randonnée, et c’est avec cette simple casquette que je m’adresse à vous.

Attention :

les activités sportives spécifiques (escalade, spéléologie, canyoning, etc…) n’entrent pas dans ce cadre ;
les fermes-auberges, auxquelles nous sommes tellement attachés dans le Grand-Est, ne sont pas non plus concernées : elles seront vraisemblablement soumises aux mêmes règles de reprise que les cafés et les restaurants.

La montée finale vers le Petit Ballon, en venant de la Schelimatt.

Le déconfinement, c’est à partir de quand exactement ?

À partir du lundi 11 mai, à 00:00 h. On peut donc très bien s’embarquer pour une randonnée nocturne, à la frontale. Restons néanmoins prudent…

On pourra marcher où ?

Partout, dans un rayon de 100 km autour de son domicile, en partant à pied depuis chez soi, ou en utilisant la voiture pour se rapprocher du lieu choisi. On pourra changer de département et/ou de région, passer d’une zone ‘‘rouge’’ à une zone ‘‘verte’’ ou réciproquement. Mais attention aux frontières nationales (je laisse à chacun le soin de se renseigner là-dessus), et attention aussi aux bords de mer (cela ne nous concerne pas). On pourra librement marcher dans les parcs, à la campagne, au bord des rivières, en forêt, et même en montagne, en utilisant toutes les traces possibles.

→ Mon conseil de prudence : évitons les zones montagneuses à risques (Sentier des Roches, Hohneck et Martinswand, etc…) : les services de secours sont encore suffisamment mobilisés pour la lutte contre le Covid-19, merci d’en tenir compte !

→ Attention : les préfets pourraient prendre localement des interdictions restrictives, qui ne concerneraient que des secteurs précis, considérés comme trop à risques.

On pourra marcher seul, ou à plusieurs, ou en groupe ?

La limite maximale est de 10 personnes. C’est déjà beaucoup : cela veut dire qu’on peut partir en famille, ou avec des copains et amis, et même dans le cadre d’un petit groupe constitué autour d’une structure associative (dans ce cas, la présence d’un accompagnateur diplômé est obligatoire, ainsi que l’appartenance nominative à cette structure, grâce à une carte de membre).

→ Mon conseil de prudence : pendant au moins les 2 premières semaines de déconfinement, il paraît judicieux d’éviter les sorties en groupes… Privilégiez donc votre famille et vos amis !

Si on est plusieurs, quelles règles doit-on observer ?

Une seule règle est impérative, celle de la distanciation physique (ou distanciation sociale). En France, elle est de 1 mètre, au minimum.

→ Mon conseil : en pleine nature, je recommande plutôt les 2 mètres, en raison des difficultés et accidents de terrain qu’on rencontre toujours. Restons prudents et vigilants !

Le Lac Blanc, vu depuis la corniche au Gazon du Faing (variante du GR 5).

Pour une 1^ère rando de reprise, on peut prévoir quelle durée et quel niveau de difficulté ?

Cela dépend de la façon dont s’est déroulée votre période de confinement :

Si vous n’avez fait aucune activité physique et/ou si vous avez pris du poids, limitez-vous à 1 ou 2 heures, avec un dénivelé quasi nul. Partez doucement, faites une pause à mi-parcours ; en cas de fatigue ou d’essoufflement, baissez l’allure et évitez absolument toutes formes d’excès !
Si vous avez pratiqué une activité physique moyenne mais régulière, de l’ordre de 5 heures par semaine, vous pouvez envisager sans problème un parcours entre 2 et 4 heures, avec un dénivelé positif de 100 à 200 m ; faites une pause à mi-parcours et éviter les excès, surtout en cas de fatigue, essoufflement ou crampe.
Si, pendant tout le confinement, vous avez fait votre heure quotidienne d’activité physique, vous pouvez parfaitement prévoir un circuit entre 4 et 6 heures, avec un dénivelé de 400 à 600 mètres ; une pause d’une demi-heure paraît indispensable à mi-parcours. Pour la reprise, ce sera suffisant !

Doit-on prendre des précautions concernant nos affaires ?

Beaucoup de choses n’ont plus servi depuis 2 mois, il est donc essentiel de vérifier l’état de son matériel avant de partir. Les vêtements ne poseront aucun problème (sauf si vous avez pris pas mal de poids), mais une attention particulière s’impose concernant :

Les chaussures : ne prenez pas vos chaussures hautes, enfilez plutôt vos chaussures basses ou ‘‘mid’’, afin de faciliter la progression et de limiter le risque d’ampoule. Ne mettez pas des chaussures neuves.
Les chaussettes : elles doivent être en parfait état. Ne les enfilez qu’après avoir inspecté vos pieds, dont les ongles ont sans doute besoin d’être coupés…
Le sac à dos posera peut-être quelques difficultés à vos épaules : n’emportez que le strict nécessaire, afin de l’alléger au maximum.
Les bâtons : si vous les utilisez habituellement, vérifiez qu’ils sont en bon état et bien réglés.

Les chevaux devant le refuge du ski-club Rossberg de Thann, avec au fond le sommet arrondi du Rossberg.

Faut-il mettre un masque ?

Le port d’un masque ne sera obligatoire que dans les transports en commun, ainsi que dans certains magasins. Pour la randonnée, le masque n’est d’aucune utilité, et se révèlera même plutôt pénible : en limitant la respiration, il favorisera l’essoufflement. Pour pratiquer la randonnée, il est indispensable de pouvoir respirer librement par le nez (pensez à vous moucher) et la bouche.

→ Si le port du masque vous rassure, mettez-le bien sûr, mais il faudra alors réduire votre rythme de marche et vous limiter à 1 ou 2 heures. Être rassuré c’est bien, mais pouvoir profiter pleinement et librement du bon air, après 8 semaines de confinement, c’est encore mieux…

Et les gants ?

Ils ne sont pas obligatoires, les blouses non plus d’ailleurs. Si vous gardez vos propres affaires, il n’y aura aucun problème ni aucune source de contamination. Si vous croisez des connaissances : pas de serrage de mains et encore moins de bise ! Ne passez pas votre bouteille d’eau ou vos bâtons à une personne qui ne vit pas avec vous.

Y a-t-il des conseils sur le plan de l’alimentation ?

Je ne vois rien de spécial pour une reprise en douceur : celles et ceux qui pratiquent la randonnée savent qu’il est préférable, pour un circuit un peu long, de prendre un solide petit-déjeuner 1 ou 2 heures avant le départ, et de prévoir des pauses régulières pour boire et s’alimenter légèrement ; un arrêt à mi-parcours, avec un repas aussi complet que possible, est nécessaire.

Avez-vous d’autres conseils ?

Pour cette première randonnée, je conseillerais l’abstinence au tabac et à l’alcool !

Durant les premières semaines, vous rencontrerez sans doute beaucoup de monde… Respectez rigoureusement la distanciation physique (1 m c’est bien, 2 m c’est encore mieux), autant sur les chemins, les sentiers, que lors de la pause. Pas de serrage de mains ni de bise, je le répète.

→ Lors de la pause casse-croûte, vous pouvez vous laver les mains avec du gel hydroalcoolique, si vous en avez emporté. Après, il est important que chacun garde ses propres affaires : évitez de faire circuler un paquet de biscuits ou une bouteille, servez-vous de vos propres couverts, ne partagez pas un plat avec des personnes qui ne partagent pas votre vie. Faire plaisir aux autres c’est sympa, mais pendant quelques temps il vaudra mieux penser d’abord à sa propre sécurité.

Quels sont les risques d’une reprise trop brutale ?

Si vous forcez le premier jour, surtout en montagne, vous ressentirez une fatigue excessive le lendemain, peut-être accompagnée d’une bonne diarrhée. Sinon, les éventuelles déconvenues se limiteront aux crampes et aux ampoules, rien que du grand classique.

Textes et photos : Pierre Brunner, mai 2020 (Courriel personnel brunner.pierala@orange.fr).

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Le Hohneck, vu depuis le col du Wormspel, en août 2019 : cet été s’annonce bien différent, et la distanciation physique risque de perdurer un certain temps...

VOICI QUELQUES COPIÉS-COLLÉS SI VOUS SOUHAITEZ POURSUIVRE LA RÉFLEXION…

Vous pourrez de nouveau sortir de chez vous pour faire une activité en extérieure (groupe limité à 10 personnes) si celle-ci se trouve à moins de 100 km de chez vous. Bonne nouvelle pour les randonneurs ! 100 km, ça ouvre quand même pas mal de possibilités pour voir un peu de verdure, ou même pour partir à l’aventure. (Source : https://www.ennaturesimone.com/randonnee-confinement-covid19/)
Le Premier ministre Édouard Philippe s'est exprimé aujourd'hui devant les députés de l'Assemblée Nationale pour présenter le plan du gouvernement pour un déconfinement progressif de la population à partir du 11 mai. Les activités sportives individuelles en plein air seront autorisées au-delà du kilomètre aujourd'hui autorisé, en respectant les règles de distanciation et dans une limite de 100 kilomètres du domicile. (Source : https://www.montagnes-magazine.com/actus-deconfinement-les-activites-plein-air-individuelles-autorisees)
«Distanciation physique» ou «distanciation sociale»: quelle formule adopter ? Le premier ministre Édouard Philippe a parlé de «distanciation physique» devant l'Assemblée Nationale. Que comprendre ? L'association «distanciation» et «sociale» forme une idée abstraite. À l’origine, la «distanciation» n'est pas spatiale. Au théâtre, elle décrit la distance que crée l'acteur entre le spectacle et le spectateur, apprend-on dans Le Trésor de la langue française. Par extension, le mot a désigné «l'écart, le refus de relation existant entre différentes classes sociales». Ce qui n'est pas plus parlant. Que comprendre alors à ce mot accolé au terme «social» ? Qu'il faille s'éloigner de la société, de ses amis, de ses proches ?

«Distanciation sociale est une expression malvenue. En anglais, social a gardé son sens étymologique. En français à partir de 1830, il a pris une signification politique», explique le linguiste Bernard Cerquiglini. On parle de «question sociale», de «préoccupations sociales» ou encore, de «mouvement social». Le mot, remarque l'auteur de Parlez-vous tronqué (Larousse), se trouve également dans l'article premier de la Constitution : «La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale». De fait, le terme «physique» est plus précis car il désigne le corps de l'individu, quand le corps social qualifie la société. Parler de «distanciation physique», c'est remettre au cœur du discours le particulier dans sa chair. Rien ne nous empêche de maintenir un lien avec l'autre, un lien social, tout en restant physiquement distant. (Source : Le Figaro, lien https://www.lefigaro.fr/actualite-france/distanciation-physique-ou-distanciation-sociale-quelle-formule-adopter-20200429)

Si les autorités préfèrent désormais employer le terme de distanciation physique plutôt que celui de distanciation sociale, l'espacement minimal recommandée entre chaque personne est resté le même en France : 1 mètre. Sommes-nous moins prudents dans l'Hexagone que nos voisins ? Interrogé sur la question, la Direction générale de la santé répond simplement que "la France se réfère à l’Organisation mondiale de la Santé", qui préconise 1 mètre au minimum. "Nous suivons les recommandations internationales validées." (Source : https://www.lci.fr/population/coronavirus-covid-19-ncov-pandemie-1-metre-1-metre-50-2-metres-pourquoi-les-regles-de-distanciation-varient-selon-les-pays-2152630.html)
Avec le déconfinement qui se profile lundi 11 mai, les balades en forêt seront-elles autorisées ? Plusieurs maires réclament la levée de l'interdiction mise en place le 19 mars. Pour retrouver l'accès à l'immensité, aux odeurs et aux bruits des sous-bois, il n'y a plus que quelques jours à tenir. Marcher en forêt sera autorisé à partir du 11 mai, dans les départements en rouge et en vert. Dans un massif près de Rennes (Ille-et-Vilaine), la forêt est déserte. Un couple de promeneurs se contente d'une promenade en lisière. "On a besoin de se promener, ça change les idées", explique le couple.

Dans le plus grand massif forestier d'ile de France, près de Fontainebleau (Seine-et-Marne), certains promeneurs ne respectent déjà plus l'interdiction. Pour tous les riverains, pouvoir bientôt renouer avec la nature qui borde leur commune. Le maire de Fontainebleau a longtemps réclamé cette réouverture. Les préfets pourront prendre des arrêtés pour fixer des restrictions de temps ou de type d'activité selon les massifs. (Source : https://mobile.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/deconfinement-les-balades-en-foret-autorisees-a-partir-du-11-mai-partout-en-france_3946863.html?fbclid=IwAR3iqV_0oUVS4LxrZdsYPMk38ugrXiXhFYPzX5u_xHrswjjgX05v7Xpez1I#xtref=http://m.facebook.com/&xtref=https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/deconfinement-les-balades-en-foret-autorisees-a-partir-du-11-mai-partout-en-france_3946863.html)

La distanciation sociale pourrait être de rigueur jusqu'en 2022 selon des chercheurs de l'Université d'Harvard aux Etats-Unis. (Source : Sciences et Avenir, lien https://www.sciencesetavenir.fr/sante/covid-19-la-distanciation-sociale-sans-doute-necessaire-jusqu-en-2022_143510)

La rivière Ill en aval de Carspach, près de la piste cyclable VV 25 Altkirch-Hirsingue.