WOLSCHWILLER : COMME UN PARFUM DE LSD… (R 273)

→ 13,6 km  ~ D+ 440 m  ~ Un peu difficile (3/6) ~ *** ~ Non-compatible VTT-VAE.

Nous partons sur les traces du chimiste suisse Albert Hofmann, codécouvreur du LSD en 1943, et qui mourut à 102 ans dans sa maison de Burg im Leimental, au bord de cette prairie du Rittimatt qu’il aimait temps. Nous verrons aussi le château Burg Biederthal, puis le point le plus haut du Sundgau au Raemelspitz (832 m), sur le sentier des Douaniers, ainsi que les belles falaises calcaires en limite de la Réserve Biologique de Wolschwiller. Cette magnifique sortie d’une journée est accessible à tous les marcheurs un peu entraînés et en bonne forme.    

Les rochers des falaises calcaires du Raemelsberg, sur le Sentier des Douaniers, à la frontière entre la France et la Suisse.

Départ et arrivée : parking en face de la mairie du village de WOLSCHWILLER, à l’extrême sud du Sundgau. Accès possible par l’autoroute A 35 vers Bâle, sortie Hésingue, puis Folgensbourg, Bettlach et Oltingue. Temps de marche : 4 h 30 mn (A). Distance : 13,6 km (B). Dénivelé positif : 440 m (B). Difficulté particulière : la montée au château depuis la petite ville de Burg-im-Leimental. Conseils : chaussures de randonnée basses ou moyennes tiges (et peut-être les bâtons pour les seniors) ; on emportera le casse-croûte, en plus des encas et/ou un fruit, et de la boisson. Date et conditions météo de cette rando : 06/09/2019, temps très couvert et frais, léger vent d’ouest ; températures (C) au départ 11° et à l’arrivée 16°. Participant : Prosper (guide), Max et Andrée, Patrick et Chouchou, et moi. Niveau de ce circuit : un peu difficile (3/6). Intérêt : très intéressant ***. Compatible VTT et VAE : non.

LES CARTES :

A. Carte de randonnée TOP 25 IGN-CV n° 3721 ET (Huningue Bâle).

B. Agrandissement autour de Burg et son château (3721 ET).

Tracé et profil altimétrique OpenRunner.

La mairie de Wolfersdorf, et notre premier panneau indicatif.

DESCRIPTIF :

→ On lira, à la fin du descriptif, la fiche de NOTES ET RENSEIGNEMENTS.

Depuis le parking, en face de la mairie, nous partons sur la D 23, direction Biedertal-Leymen-Mariastein : nous suivons le balisage « losange jaune » du Club Vosgien. Peu après, un petit crochet à droite nous permet de monter jusqu’à l’église St-Maurice ; à l’arrière, côté cimetière et dans l’angle de la tour et de la nef, dans un édicule construit en 1822, on découvre l’étonnant Mont des Oliviers, qui sert aussi de caveau pour les anciens curés du village.

Une des plus anciennes maisons du village, avec le détail d’une fenêtre et ses rideaux en crochet.

Le clocher de l’église St-Maurice.

Le Mont des Oliviers.

Nous passons devant l’ancienne école (comme partout, il y a maintenant des regroupements pédagogiques), et retrouvons la D 23. Peu après le panneau de sortie de Wolschwiller, continuer sur le chemin de terre Willerweg partant à droite, même balisage, direction chapelle, et commence alors un chemin de croix. Nous arrivons bientôt à la chapelle St-Jean-de-Népomucène.

Le départ du Willerweg ; cette croix est daté de 1803.

Les aménagements au bord du chemin ont été réalisés par un habitant du village, qui en assure l’entretien.

Nous continuons ce chemin, direction Burg, et passons bientôt la frontière entre la France et la Suisse. Nous marchons alors sur une petite route macadamisée.

Une ancienne borne frontière, ici de son côté suisse.

Le panneau traditionnel à l’entrée en Suisse.

Un haras suisse, et les premiers colchiques, suisses eux aussi.

Un tracteur suisse, de marque Bührer, et la jolie vue vers Biederthal et Rodersdorf.

Nous arrivons dans le village de Burg im Leimental, et on repère de suite, sur la hauteur, le château Burg-Biederthal, ainsi que pas mal de jolies maisons. Nous descendons jusque dans la partie basse (prendre un moment à droite le Gassweg, puis le Dorfweg sur la gauche), jusqu’au carrefour avec la fontaine.

Le château et les maisons de Burg im Leimental.

Quelques détails.

La signalétique, et l’ancienne maison du lait (Milch Halle).

À la fontaine, prendre vers la droite, In der Klus : nous passons bien une cluse, avec une petite rivière qui longe la route. Une fois franchi ce passage entre les rochers, nous arrivons à une ferme sur la droite, ancienne scierie du village. → Juste avant la grange de cette ferme, quitter cette route et prendre le sentier (non balisé) qui monte à droite. Nous verrons bientôt un + rouge sur un rocher, et gravirons quelques marches : ça monte raide ! On passe sous un petit tunnel, et ensuite dessus, et ça grimpe encore, jusqu’à arriver à l’ancien château et à ses dépendances, toutes habitées. Voici la chapelle, qui n’est ouverte que le dimanche.

La chapelle du château.

Le propriétaire des lieux habite ici.

Il faut encore monter quelques marches pour arriver à la tour médiévale, avec son horloge et son panorama unique.

Redescendre les quelques marches menant à la tour : derrière le petit parking, prendre le sentier (non balisé) qui part vers la droite. On chemine bientôt dans ce qui pourrait être l’ancien fossé d’un des châteaux disparus, sur la hauteur à notre gauche. Après une ancienne cabane de chasse, on rejoint une petite route goudronnée, où on retrouve le balisage « losange jaune » et qui monte jusqu’à la maison des Hofmann, dans laquelle le célèbre chimiste mourut à 102 ans. Nous sommes encore en Suisse.

On débouche sur une prairie très verte, visible de loin : la Rittimatt. Elle est en France, mais c’est là que reposent les époux Albert et Anita Hofmann ; la sépulture, un simple rocher, est complétée par un monument, et un banc construit pour le 100^ème anniversaire d’Albert.

La maison Hofmann et la prairie Rittimatt.

Le monument (avec la plaque de la sépulture) et le banc.

Nous continuons ensuite en « losange jaune » (il y a aussi un « X jaune »), direction Raemelsberg : ce sentier est baptisé chemin des douaniers (ou chemin des contrebandiers !), et nous y verrons de très nombreuses bornes frontière. Plus loin, continuer sur Remelturm.

Nous arrivons bientôt au Raemelspitz, ou Remelturm (tour du Remel) en suisse : du haut de ses 832 m, ce petit sommet est le point culminant de notre Sundgau.

La plaque sur la tour métallique du Remel, ou Raemel.

Le sentier devient alors d’une étonnante beauté, entre les falaises calcaires côté suisse, et la forêt de la réserve biologique de Wolschwiller côté français ; les bornes frontières affichent des dimensions et des gravures différentes.

Un moment, nous quittons cet itinéraire, et prenons le chemin qui descend sur la droite, balisé uniquement en « X jaune » ; en arrivant sur un large chemin forestier, continuer vers la gauche, même repérage, direction Wolschwiller. → La suite pourra sembler un peu compliquée, et il vaudra mieux suivre le tracé sur la carte…

Plus loin, continuer légèrement à droite avec le balisage « triangle bleu », sur Spitziweg ; prendre ensuite la variante à droite, « triangle rouge », les deux itinéraires menant à Wolschwiller, pour nous sur le Unterabyweg (Aby est le nom d’une ancienne famille du village).

Le début de la descente, balisée en « X jaune ».

La suite en « triangle bleu » et le Spitziweg.

Nous marchons sur un agréable chemin forestier empierré. Mais nous l’abandonnons, pour prendre à gauche le Bergmattenweg : ce chemin non balisé est à continuer sur la droite, à hauteur de la parcelle n°13, et nous passons dans un petit défilé rocheux. En sortant de la forêt (on verra 2 sources captées sur notre gauche), on rejoint l’itinéraire « triangle rouge » et marchons sur une route goudronnée. On arrive au village : prendre à droite jusqu’au centre, et on retrouve la voiture après une marche de 4 h 30 mn (A).     

Textes et photos : Pierre Brunner, septembre 2019.

Ces colchiques, tout proches de Wolschwiller, sont nettement plus beaux que leurs collègues suisses…

→ AVEC OPENRUNNER : L’accès direct à ce parcours est ici, et il est téléchargeable sur GPS (enregistré et communiqué par Max Tissot) : https://www.openrunner.com/r/10477765

 (A) LE TEMPS INDIQUÉ ICI est celui d’un groupe de randonneurs entraînés, marchant à une vitesse moyenne (3 km/h) ; il inclut les arrêts photos, mais pas les pauses.

(B) DISTANCE EXACTE ET DÉNIVELÉ POSITIF : ils sont calculés à partir du site OpenRunner https://www.openrunner.com/

(C) TEMPÉRATURES : elles sont relevées, au départ et à l’arrivée, sur le thermomètre de la voiture.

NIVEAU DES CIRCUITS : ils sont classés en 6 niveaux : très facile (1/6), facile (2/6), un peu difficile (3/6), assez difficile (4/6), difficile (5/6), extrêmement difficile (6/6) – ce dernier niveau ne devrait jamais être proposé ici…

INTÉRÊT DES RANDONNÉES : * = un peu intéressante ; ** = assez intéressante ; *** = très intéressante.

COMPATIBILITÉ VTT-VAE : c’est un simple conseil. → La responsabilité de LTD RANDO 68 et/ou celle de son gestionnaire ne sauraient être mises en cause en cas d’accident.

NOTES ET RENSEIGNEMENTS (→ établis par Prosper Ruetsch, que nous remercions) :

WOLSCHWILLER : petit village de 470 habitants, connu des randonneurs et cyclistes pour ses nombreuses fontaines qui donnent toutes une eau potable. Son maire est le même depuis 1983, et l’emblème de la commune est le sapin. ‘‘Pendant la Guerre de Trente Ans, le curé Christian Biegenwald et le maire Hans Stehlin appellent à la rébellion contre l’occupant suédois. Le village devient alors le centre de ce mouvement sundgauvien en 1633. Pendant la Révolution, la première condamnation à mort prononcée en Haute-Alsace atteint Jacques Biegenwald et Sébastien Dietlin, respectivement cultivateur et maître d’école. Arrêtés pour avoir assisté à la messe dite par un prêtre réfractaire, ils comparaissent devant le tribunal révolutionnaire et sont exécutés le jour même à Colmar’’. Lien Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Wolschwiller . Site Internet de la commune : https://www.wolschwiller.fr/

MONT DES OLIVIERS : ‘‘on nomme ainsi un ensemble de sculptures qui représentent le moment où le Christ s’était retiré avec trois de ses disciples pour prier avant son arrestation. Les cinq personnages sont Jésus à genoux, un aune portant calice, Pierre couché, Jacques et Jean endormis’’.

CHAPELLE ST-JEAN-DE-NÉPOMUCÈNE : ‘‘appelée à l’origine la Willerkapelle, déjà citée en 1567, elle marque l’emplacement du village disparu de Dieperswiller, détruit au 15^ème siècle. La chapelle actuelle a été bâtie en 1736 et dédiée à St-Jean-de-Népomucène. Avant la Première Guerre Mondiale, un ermite suisse vivait à proximité, entretenait les abords et cultivait des fleurs, qu’il offrait aux visiteurs’’. Lien Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_N%C3%A9pomuc%C3%A8ne

BURG IM LEIMENTAL : ‘‘village résidentiel du canton de Bâle Campagne. L’auberge Zum Bad Burg rappelle l’existence de bains, en partie détruits par un incendie en 1924’’. Lien Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bourg ou en suisse sur https://www.baselland.ch/politik-und-behorden/gemeinden/burg-il

CLUSE : ‘‘à la sortie de la cluse se blottit une ferme ; c’était autrefois la scierie du village. L’éperon rocheux est long de 540 mètres. L’historien suisse Auguste Quiquerez fit une étude sur Burg en 1863. Il y recensa, chose invraisemblable, les traces de sept châteaux, bâtis d’après lui sur les bases d’anciennes tours de guet romaines. Leurs pierres auraient été employées pour la construction du château qui subsiste’’.

CHÂTEAU DE BURG (Burg Biederthal) : ‘‘le château de Burg est déjà cité dans un acte de 859. Parmi ses anciens propriétaires figure le baron Haussmann, préfet de la Seine, d’origine alsacienne ; c’est à lui que Paris doit sa physionomie récente. Le propriétaire actuel habite l’ancien château et loue trois appartements dans les autres bâtiments. La chapelle est devenue l’église paroissiale du village. Sur la tour médiévale a été installée (1942) l’ancienne horloge du Spalentor de Bâle’’. Lien Wikipédia : https://de.wikipedia.org/wiki/Schloss_Burg_(Basel-Landschaft)

RITTIMATTE : ‘‘c’est ici que le chimiste Albert Hofmann, devenu mondialement célèbre en découvrant le LSD, s’est retiré à sa retraite et qu’il est décédé. Une retraite qui fut longue et heureuse puisqu’il donnait encore des conférences à 100 ans passées, avant de quitter ce monde à 102 ans. Le mot Ritti désigne un terrain défriché en pente douce, et Matte signifie pré. Cette clairière est connue de tous les Sundgauviens car elle est visible de loin et c’est ici qu’apparaît généralement la première neige de l’hiver’’. Pour Albert Hofmann, lien Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Hofmann et aussi sur https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2008/05/09/albert-hofmann-chimiste-suisse_1042985_3382.html

RAEMELSPITZ: ‘‘nous sommes ici au point culminant du Sundgau, à 832 mètres d’altitude, au-dessus d’un à-pic de 30 mètres, sur un chaînon de 2 km entre le Blochmont et Burg, qui est le sentier des douaniers (ou des contrebandiers). La tour est haute de 8 mètres et a été construite en 1901 par l’armée helvétique, chargée de faire face à toute agression. Grâce à leur télescope, les militaires pouvaient reconstituer les exercices des troupes allemandes qui manœuvraient à proximité des villages [l’Alsace était sous occupation allemande depuis 1871]. Depuis les travaux de restauration de 2005, il est à nouveau possible de monter sur la tour pour embrasser du regard quatre massifs montagneux : les Vosges, la Forêt Noire, le Jura, et par beau temps les Alpes (Eiger, Jungfrau et Mönch)’’.

Photos des participants à cette randonnée :

De g à d, ‘‘chouchou’’, Max et Andrée T., ma pomme, et Prosper R. (Photo Patrick B.)

De g à d, Prosper, Max, Andrée, ‘‘Chouchou’’ et Patrick.

Notre guide et grand connaisseur du Sundgau, Prosper R.

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